Prologue

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Dans un lointain royaume, le bruit des plaintes, des entrechoquements, des cris de désespoir, des épées traversant la chair ne cessaient de retentir depuis douze siècles. L'île de Whezeria abritait trois peuples qui se battaient pour dominer la péninsule entière : les Shouft, le peuple de l'eau vivait sur les littoraux du Sud ; les Arkoils, la tribu de la terre peuplait les montagnes qui longeaient du Nord au Sud la côte Est de l'île et les Payulline, les sauvages de l'ombre et de la lumière occupaient les grottes souterraines du Nord. Chacun de ces peuples possédait une magie ancestrale qui d'après la légende leur a été enseignée par le premier Kihr. Le premier Kihr était un mage maîtrisant l'ensemble des magies, il serait même le premier humain connaissant la magie. Il était devenu à sa mort une divinité pour tous ces disciples qui ont rependu leur savoir à leurs confrères. Ainsi, la magie a été transmise de génération en génération. Malheureusement à l'apparition du deuxième Kihr, les tribus qui coexistaient sans querelles jusqu'alors se mirent à s'entre-tuer entre elles. Le deuxième Kihr était avide de pouvoir et de sang, il avait déclaré qu'il apporterait la prospérité et le pouvoir à un seul peuple et qu'il écraserait les autres. Afin de survivre les trois peuples se sont déchirés sans jamais prendre le dessus. Les Shouft étaient connus pour leurs stratégies efficaces, les Payulline maîtrisaient parfaitement l'art du combat, c'était des guerriers redoutables au corps à corps tandis que les Arkoils construisaient des armes destructrices qui tuaient avec une facilité extraordinaire. Quand le deuxième Kihr mourru, la guerre ne prit pas fin. Les tribus ne vivaient que par vengeance, chacune voulait venger ses morts. En douze siècles, aucune alliance n'a survécu mais la guerre s'est amenuisée. Les trois peuples épuisés ne se combattaient plus depuis quelques siècles mais les tensions étaient toujours là. Les frontières entre les territoires étaient bouclées et gardées perpétuellement, les tribus n'avaient plus aucun contact et la crainte d'un nouveau massacre était palpable. Ils attendaient tous le troisième Kihr qui déciderait du destin de l'île et de ses habitants.

Dans un petit village du peuple de l'eau, une mère venait d'accoucher.
- Louise... Il est magnifique.
- Je sais, c'est notre enfant !
Des larmes coulaient sur les joues de la jeune femme. Son souffle était court. Un homme se pencha et déposa un bébé dans ses bras.
- Comment allons-nous l'appeler ?
Un fin sourire se dessina sur le visage de Louise.
- Arganell...
Son mari caressa délicatement sa joue et susurra :
- C'est parfait. 

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