Meurtre à la souris

Chapitre 2 : Une étoile en plus

  Quatre jours déjà ! Quatre jours que je remplis des papiers, que je m'occupe de l'organisation. Quatre jours que je vais la voire au funérarium, je n'en peux plus. C'est aujourd'hui qu'à lieu son enterrement, après ça, ce ne sera plus que des souvenirs.

Maman ne voulait pas de cérémonie religieuse, c'est pour ça qu'en ce moment même je me trouve ici, dans la salle de cérémonie du funérarium.

Une trentaine de personnes sont présentes. Une fois que tout le monde est installé, le maître de cérémonie m'appelle pour mon discours. Je me prépare et commence.

- " Maman,
le temps t'as pris bien trop tôt, j'ai encore tellement de choses à te dire. Tu as été une mère incroyable, tu t'es battue jusqu'à ton dernier souffle. C'est grâce à cette énergie que tu as à t'en donner que nous sommes plus fort aujourd'hui, tous ensemble pour surmonter cette épreuve.
Les souvenirs que j'ai de toi sont tous merveilleux, parce que tu étais merveilleuse.

Je me rappelle quand tu m'avais encouragé pour faire du vélo sans roulette, tu m'avais dit que lorsque nous tombons, la seule chose qui nous reste à faire c'est de se relever et de recommencer. Je me rappelle aussi des midis quand je rentrée de l'école, je te surprenais entrain de chanter et danser tout en préparant à manger, quand tu me voyais tu me souriais.
Je me souviens aussi du jour où tu m'as appris pour ta maladie, j'ai tellement pleuré que tu m'as prise dans tes bras et tu m'as demandé d'être forte pour nous deux maintenant. C'est ce que je fais depuis ce jour.

J'ai parfois été dure avec toi mais tu m'as toujours pardonné, tes remarques quant à elles m'ont fait avancer.

Tu seras toujours dans nos cœurs, ton âme vie en nous maintenant. Je te remercie pour tout ce que tu as fait. Repose en paix.

Je t'aime. Lou. "

A la fin de mon discours, je regarde toutes les personnes devant moi, seul les plus forts arrivent à ne pas pleurer mais la musique n'arrange rien. J'essuie mes larmes du revers de la main.
Avant de sortir de la pièce j'embrasse le cercueil de ma mère.

- " Ça y est te voilà sous terre, j'espère que tu seras bien là où tu es. "

Je lève la tête et regarde le ciel, il y a une étoile qui brille plus que les autres, maman, c'est un spectacle vraiment splendide. Je ferme les yeux et respire l'air frais du crépuscule. Je reste ainsi un long moment, dans cette havre de paix.

Quand j'ouvre les yeux, je me tourne vers la tombe adjacente à celle de ma mère. Sous celle-ci, se trouve un homme qui s'appelait Lucas Guilhaumou mort en 2025. Cet homme pourrait être mon père, il a le même nom de famille que moi mais c'est juste impossible, il est mort huit mois avant ma naissance et puis ma mère m'avait dit que mon père était parti. C'est forcément une coïncidence.

Cela fait plus d'un mois qu'à eu lieu l'enterrement de ma mère. Je commence à faire le tri dans ses affaires, il faut que je me débarrasse de tous ce qui me sera d'aucune utilité.

En ouvrant un tiroir, je tombe sur ce que m'avait donné l'homme de l'hôpital, d'ailleurs, je ne l'ai pas vu à l'enterrement. Je m'assois sur le fauteuil et ouvre le paquet.

À l'intérieur j'y trouve une lettre, des photos et une paire de menottes. Qu'est-ce que cela veut dire ? Peut-être que la lettre l'explique.

Je regarde tout d'abord les photos, il y en a de moi à tout âge, sur certaines ma mère est avec moi, sur d'autres je suis avec mes amis.

Je trouve aussi des photos d'un homme, des moments il y a ma mère plus jeune avec lui, sur l'une d'entre elles on peut voir qu'ils s'embrassent. Ça fait bizarre de voir ma mère amoureuse de quelqu'un.

Ensuite il y a des photos d'un autre homme, il ressemble beaucoup à maman, ça doit être son frère, oui, c'est ça, c'est son frère, Evan si je ne me trompe pas. Elle m'en avait parlé un petit peu.

Sur la dernière photo, on peut y voir ma mère, le copain de maman je suppose et deux autres personnes, un homme et une femme. Ils sont tous si jeune sur cette photo, elle doit dater du moment où ils étaient à la fac.

Après ça j'ouvre la lettre, c'est de maman, je reconnais son écriture et qui à part elle commencerait par " Ma grande Louloutte".

Ma grande Louloutte,

Comment te dire désolé, désolé de t'avoir abandonnée aussi tôt. J'aurais dû te parler avant que je ne meurt.

Eh oui, si tu as eu ce paquet c'est que je ne suis plus de ce monde. Si cela peut te rassuré, un jour mon professeur de biologie m'a fait prendre conscience que la vie ne tiens qu'à un fil, nous ne sommes qu'une simple poussière dans ce monde, qu'un jour il faut balayer les vielles poussières pour laissé place aux nouvelles.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres, combien de fois j'ai pu me le répéter quand ton père n'a plus était présent.

Je me doute qu'en ce moment tu dois te posais énormément de questions à son sujet. C'est pourquoi je suis désolée, j'aurais dû te parler de lui il y a bien longtemps mais je n'ai jamais eu le courage de te le dire, j'avais la crainte que tu le juge mais surtout que tu ne m'aime plus si tu savais la vérité. J'espère que tu ne m'en voudras pas.

Si tu veux connaître la vérité, celui qui l'explique le mieux c'est ton père. Je suppose que tu as rencontré Titouan, celui qui t'a remis le paquet ainsi qu'un livre. Non, Titouan n'est pas ton père mais ... une vielle connaissance.

Pour en revenir à la vérité, elle est dans ce livre, celui que Lucas, ton père m'avait écrit avant de disparaître. C'est tellement bien dit que je n'ai rien à ajouter, mais sache une chose, Lucas t'aurais aimé.

Ah oui j'ai mis des photos de Lucas dans le paquet pour que tu puisses te faire une idée de l'image de ton père. Ma Louloutte, ne te morfonds pas sur ton sort, dis toi qu'il y a toujours pire.
Je veux que tu réussisse dans la vie. Je veux que ma fille devienne un grand chef, qu'elle vive sa vie, qu'elle fonde une famille. Tu me le promets ? J'aimerais tellement être présente aux moments importants de ta vie mais ça ne ce fera pas.

Je te demandé une dernière chose, fais de tes rêves une réalité et n'oublie jamais, je serais toujours là, dans ton cœur.

Je t'aime, maman.

- " Non Lou, non, arrête de pleuré, elle veut que tu sois forte alors sois forte et sèche tes larmes. "

Je replis la lettre et vais chercher le livre de mon père.