Chapitre 2

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Tout était trouble. Crystal avait mal à la tête, la moindre tentative de mouvement était un supplice pour son corps. Elle tentait d'ouvrir les yeux mais n'y arrivait pas.


Elle entendit un faible murmure, un murmure empreint de souffrance.Crystal parvint à ouvrir les yeux, et remarqua immédiatement l'étroitesse de la pièce dans laquelle elle se trouvait.


Il faisait froid, très noir. Elle ne se sentait pas en sécurité, mais elle se sentait défendue en même temps. Sentiments très étranges.


Elle tatonna par terre. Elle avait l'impression de ne rien toucher, comme si elle était bloquée par un voile, comme si elle était un fantôme.


Elle sentit un mur face à elle, se leva lentement et sentit une extrême douleur dans sa jambe.


En y portant la main, la douleur s'intensifia, elle ne sentait plus sa jambe.


De la sueur perlait sur son front quand elle comprit qu'elle avait un trou dans la cuisse.


Elle entendit du bruit en dehors de la pièce, avec de la lumière.


La lumière qui s'échappait de dehors l'aida à mieux voir où elle se trouvait.


La salle était vraiment étroite, avec des murs gris, presque noirs de crasse et de poussière, la petite fente face à Crystal, d'où venait la lumière, était une fenêtre.


Une fenêtre traversée de barreaux.


L'adolescente comprit où elle se trouvait, quand les hommes qui tenaient la lumière passaient de la nourriture sous la fenêtre.


Elle regarda derrière elle brusquement, et vit une chose inimaginable.


Elle se vit, elle-même. Gisante au sol, en geignant.


Déstabilisée,elle regarda ses mains. Ce n'était pas les siennes.


Elle hurla d'épouvante, d'incompréhension, et d'impuissance.


D'un coup, il fit noir.


Elle hurlait toujours, mais des mains s'affairaient à la plaquer contre ce qui semblait être un lit.


Elle vit l'infirmière du lycée au-dessus d'elle.


Elle se trouvait bel et bien dans un lit.


L'infirmière lui somma de se calmer et sorti.


Elle haletait. Qu'est-ce qu'elle venait de voir ?


Son rêve lui semblait si réel. Comment avait-elle pu se voir depuis le corps de quelqu'un d'autre ? Et où se trouvait-elle dans son rêve ?


Ces questions lui paraissaient trop peu importantes pour leur accorder du temps.


Après  s'être assurée qu'elle pouvait marcher, l'infirmière fit un mot d'excuse à la jeune fille pour rentrer en cours.


Crystal marcha très lentement dans les couloirs. Elle regardait à droite à gauche pour s'assurer que personne ne la verrait.


Elles'assit finalement dans un coin, et décida de ne pas retourner encours, se sentant trop déboussolée.


Soudain,un bruit de porte se fit entendre.


Elle vit Dominik, et se sentit mal.


Il la regardait, sans détourner le regard, avec insistance.


Gênée,elle lui lança :


« Qu'est-ce que tu me veux ? »


Il continuait de la regarder, puis finit par s'en aller, comme s'il ne l'avait pas vue.


La jeune fille, désarçonnée, baissa les yeux.


Quelques heures après, elle retournait chez elle, sachant qu'elle allait se faire passer un savon pour avoir sécher des cours.

Quand elle ouvrit la porte d'entrée, tout était calme.


Un calme trop louche, d'ailleurs.


Son chien ne vint pas, des meubles avaient disparus.


Quand elle entra dans la cuisine, elle se décomposa.


Son frère faisait des cartons avec sa mère et un homme, qui était inconnu de la jeune fille.


Sa mère se retourna vers elle, et lui déclara :


« Jeune fille, nous partons. Alors soit tu viens avec nous, soit tu restes avec ton père, dans cette banlieue de misère. »


Ces mots raisonnaient dans sa tête.


Non,ce n'était qu'un rêve, sûrement comme celui qu'elle avait fait à l'infirmerie.


Tout était trouble, sa mère lui parlait, mais elle ne comprenait pas,elle n'écoutait pas, elle ne voulait pas, elle ne pouvait pas.


Elle essaya de saisir le sens des mots de sa mère. « Nouveau mari », « déménagement », « idiote »,« ton père », « pas un sou ».


Une déflagration arracha Crystal à ses pensées, elle regarda sa mère dans les yeux avec une lueur tenace au fond des yeux, et finit par dire :


« Je me fous de ce que tu fais. Je n'en ai jamais rien eu à faire. Tu n'es pas ma mère, tu n'es qu'une étrangère. Votre réalité est un triste mensonge, je ne vous suivrez plus dans votre merde. Maintenant tu peux dégager, je m'en sortirai très bien avec papa. »


Elle savait pertinemment que c'était faux. Son père était un alcoolique et junkie, elle ne réussirait pas à le supporter. Mais en réfléchissant, elle trouvait que même lui serait mieux que sa mère.



Dix minutes plus tard, Crystal se retrouva seule, sur le seuil de sa porte, avec son chien dans les bras, perdue et seule contre tous.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 28, 2017 ⏰

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