6) Disparue

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   Je me suis réveillée le lendemain à cause d'un étrange son qui provenait de ma porte. Je l'ai regardé, incrédule, puis je me suis frotté les yeux pour achever de me réveiller. C'était ma sœur qui frappait à la porte.

_ Sarah, Méline ! Réveillez-vous ! beugla-t-elle.

J'ai jeté un coup d'œil au réveil.

_ Retourne te coucher Marine, il n'est que 8 heure et on aimerait bien dormir encore un peu !

Ma sœur était tenace.

_ Mais l'hôpital vient d'appeler, oncle Oscar s'est réveillé !

J'ai ouvert grand les yeux. Oncle Oscar était sorti du coma ? Il n'y était pas resté longtemps, heureusement, et maintenant il était hors de danger. Etrangement mon ventre se noua à cette idée, mais trop heureuse de le revoir je n'y ai pas prêté attention et je me suis levée en lançant mon oreiller sur le lit de Sarah pour achever sa grasse matinée. Je suis sortie en courant de la chambre d'ami, et je me suis retrouvée face à ma tante, le visage radieux. Elle m'a serré dans ses bras et m'a répété les mots de ma sœur : son mari était tiré du coma.

Arrivée à l'hôpital j'ai du attendre que tante Helga et papa aient fini de discuter avec mon oncle, ce qui était relativement long étant donné qu'il n'avait droit qu'à une seule visite à la fois. Sarah ne nous avait pas accompagnés : on l'avait laissé dormir car je n'avais pas eu le courage de la réveiller après notre sortie de cette nuit. Je l'avais informée de notre présence à l'hôpital en lui laissant un mot, et l'avais aussi prévenue que j'ignorais l'heure de notre retour.

La porte de la chambre d'oncle Oscar s'est ouverte, laissant sortir mon père, tout heureux de l'état de santé de son frère qui ne cessait de s'améliorer. C'était à mon tour d'entrer. J'allais enfin pouvoir revoir mon oncle et il allait surement m'expliquer sa version des faits lors de l'accident.

*****

Je suis entrée dans une pièce relativement sombre, éclairée seulement par un filet de lumière qui c'était glissé à travers les volets. Il y avait un bon nombre de machines destinées à surveiller le rythme cardiaque de mon oncle et sa santé, pour être sur qu'il ne replonge pas. Ce dernier se trouvait dans son lit, dos à la lumière, seul dans cette grande chambre et ses machines. J'aurai aimé le serrer dans les bras pour lui dire combien j'étais heureuse de le revoir sain et sauf. J'aurai aimé lui dire que peu importait ce qui s'était passé ce jour-là tant qu'il était maintenait hors de danger, que ma mère allait bientôt se réveiller et que nous pourrions à nouveau vivre, comme si il n'y avait jamais eu d'accidents qui aurait pu nous coûter la vie. J'aurai aimé lui dire tant de choses...

Mais j'étais là, sur le seuil de la porte, incapable de bouger, avec des mots coincés au travers de la gorge. Des mots que j'avais peur de dire tout haut.

Et si j'étais la cause de l'accident ? Si jamais la masse sombre qui avait jailli en plein milieu de mon chemin n'était en réalité que le fruit de mon imagination ? Comment je pouvais justifier mon acte qui avait fait dévier la voiture ?

_ Approche Méline, me dit une voix faible. Tu es ma dernière visite de la journée et je préfèrerai te voir plutôt que tu reste plantée là.

Je me suis avancée dans la lumière pour que mon oncle puisse me voir, et je me suis assise sur la chaise qui se trouvait à côté de son lit, le détaillant à mon tour. Il avait un visage pâle, moins souriant qu'à l'habitude ainsi que de grands cernes sous les yeux. Il semblait déjà épuisé des visites de ma tante et mon père. Je me demandais si la mienne n'était pas de trop.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 30, 2017 ⏰

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