Je venais à peine de quitter le temple de Nohpat, que déjà les guerriers du temple accoururent vers moi, armés de leur lance dont le silex était si tranchant qu'il coupait aisément la chair. Les prêtres quant à eux donnèrent leurs ordres: m'attraper pour m'offrir à leur dieu. Ou du moins celui qu'ils vénéraient comme un dieu.
Alors je m'élançais, courant pieds nus sur la terre humide de la terre que l'on appellera Mexique. L'air humide de la nuit vint rapidement se poser en une fine pellicule de transpiration et d'eau sur tout mon corps, le rendant moite. Mes poumons se gonflaient d'air tandis que je les sollicitais intensément pour essayer de m'enfuir.
Évitant de peu une branche basse, je manquai de trébucher mais parvint dans un dernier effort à rester debout. Un regard en arrière pour vérifier la distance me séparant de mes bourreaux fut une erreur fatale.
Je n'eus même pas le temps de me tourner, que déjà je me fis prendre le bras: un des guerriers du temple. Puis, de derrière les feuillages et les branchages apparurent le reste des guerriers, tous avançant vers moi avec détermination. De fait, ce n'était plus un mais deux combattants qui me prirent le bras. Chacun en tenait un...
Ma course, bien qu'elle m'avait paru durer une éternité, n'avait en réalité duré que quelques minutes, peut être une dizaine. Aussi, le retour au temple se fit assez rapidement et durant le trajet, je me mis à repenser à mon existence, esclave des caprices des prêtres du temple Nohpat, devant répondre à leurs moindre besoins ou désirs. Tout çà pour finir donner en sacrifice à un dieu que je ne vénérais même pas ! Quelle ironie !
Nombreux étaient ceux qui affluaient en masse afin de s'offrir en sacrifice, de contenter leur dieu, cependant c'était elle qui avait été choisi, et par le dieu lui même ! Kukulcan, le dieu serpent comme il l'appelait, était le dieu suprême, le dieu de la création et de la résurrection pour tous ces fervents croyants. Mais moi, après avoir vu et subi toutes ces horreurs à cause des prêtres, je le sais: il n'y a pas de dieux, les hommes sont rejetés, tel des rebus à cause de leurs immondes actions.
En arrivant à l'entrée de la pyramide Aztèque, un des grands prêtres du culte lui rapporta ses instructions:
c'est à dire de ne pas, sous aucun prétexte, regarder le serpent dieu, venir dévêtu entièrement et finalement de porter pour seuls accessoires les bijoux et parure de tête qu'il me donnait.
J'eus un peu de chance, un bol d'eau me fut apporté afin de me laver un peu et de me désaltérer. Je vis mon reflet dans cette eau: La parure de tête, faite de plumes noires et bordeaux, me grandissait un peu tandis que les bracelets que je portais aux chevilles et sur les avants bras étaient le signe d'uns soumission. Des serpents d'or s'entortillant autour de mon corps pour le dieu serpent ...
Une larme solitaire vint rejoindre le reste d'eau dans le bol tandis que ceux que j'avais côtoyé toute ma vie, les autres esclaves du temple, arrivèrent afin de m'enduire d'huiles et de parfums. Ainsi parfumée, on me fit paraître devant Kukulcan, le grand dieu serpent. Je n'ai jamais su à quoi il ressemblait car l'avertissement du grand prêtre résonnait dans ma tête aussi me contentais-je de regarder mes pieds, à la fois honteuse d'apparaître aussi peu vêtue mais également rempli d'humilité devant ce "dieu".
Devant moi, sur plusieurs mètres de longs, s'étalait une profonde fausse, tellement profonde que je n'en voyais pas le fond. Nul besoin de plus d'explications pour comprendre où j'allais terminer mon voyage: au fond de cette fausse.
Bien que je ne voyais pas le fond, je pouvais néanmoins entendre les sifflements de plusieurs dizaines de serpents, des dizaines ? Non, des centaines !
Un frisson d'effroi me parcouru tandis que les trois grands prêtres du temple se rassemblèrent devant moi afin de me cacher encore quelques instants de Kukulcan alors qu'ils m'introduisaient à ce dieu.
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le prince des enfers
Teen FictionEn sommeil depuis près de 3000 ans, je viens à peine de me réveiller que déjà la traque que mènent les néphilims contre moi reprend. Moi, l'esclave affranchie, vais-je arriver à échapper à ces monstres et à mon pire cauchemars : Azazel, archange da...