La dérive des sentiments (Pas si simple tome 2)

Comme une voleuse

Line ouvre péniblement les yeux, gênée par la lumière du jour qui passe au travers des volets. C'est son réveil qui vient de la tirer d'un profond sommeil. Elle s'étire et sourit. Cette nuit a été parfaite et elle ne se souvient pas avoir aussi bien dormi depuis très longtemps. Elle prend une grande inspiration et se retourne dans les draps. Mais la place à côté d'elle est vide et froide. Line se redresse, encore engourdit et regarde autour d'elle. La pièce est calme, comme tout le reste de l'appartement. Elle tend l'oreille, pour être sûre de ne pas manquer un bruit qui témoignerait d'une présence chez elle, mais rien. Le silence est troublé uniquement par les voitures qui circulent dans la rue en contre bas. Elle fronce les sourcils et s'assoit dans le lit en prenant soin de cacher sa poitrine nue derrière la couette.

-Eva ? Lance-t-elle à tout hasard. Mais aucune réponse ne lui fait écho et, c'est un peu contrariée qu'elle se lève et enfile la chemise qu'elle avait la veille. Tout en sortant de la chambre, elle remarque que les chaussures de la jeune femme ne sont plus dans l'entrée, là où elle les avait laissées hier soir en arrivant. Tout est paisible dans la cuisine et dans le salon. Line entre doucement dans la salle de bain avec le dernier espoir d'y trouver celle avec qui elle vient de passer la nuit, mais il n'y a personne.

-Putain, elle n'a pas fait ça quand même !

Elle retourne dans la cuisine et cherche LE petit mot qu'Eva aurait dû lui laisser avant de se sauver, mais rien et Line voit rouge.

-Quelle garce sans déconner !

La colère l'emporte et la jeune femme s'aperçoit qu'elle va être en retard au bureau.

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Bousculée dans les transports en commun, fatiguée par manque de sommeil et agacée, Line arrive au travail avec une demi-heure de retard. Elle a eu beau regarder cent fois son téléphone sur le chemin, aucun message ni appel d'Eva. C'est très remontée qu'elle arrive en bas de l'immeuble dans lequel elle rentre au pas de course. Elle appuie une première fois sur le bouton de l'ascenseur, puis une seconde fois avant de s'énerver dessus, créant un mouvement de recul chez le jeune homme qui attendait sagement l'ascenseur derrière elle.

Trois étages plus haut, Line salut avec un sourire crispé ses collègues qui la croisent, puis se rend dans son bureau sans même prendre le temps de jeter un bref coup d'œil dans celui d'Eva. Je m'en tape de savoir si elle est là ! Mais en entrant dans son bureau, Line trouve une nouvelle rose rouge sur le clavier de son ordinateur. Cette découverte provoque une montée d'adrénaline qui n'a rien de positive. Elle attrape sans ménagement la fleur et sort en furie de son bureau avant d'entrer sans frapper dans celui d'Eva. La jeune femme est au téléphone et en croisant le regard de son amie, elle comprend tout de suite que la discussion va être houleuse. Elle lui fait tout de même signe de patienter un peu, puis elle raccroche. Line se tient debout devant elle, la rose serrée dans sa main. Éva est tendue et attend que Line parle, ce que la jeune femme ne manque pas de faire :

-Alors c'est tout ce que tu as trouvé ? Lui demande-t-elle en agitant la rose.

Éva hoche la tête plus pour tenter de déchiffrer l'expression sur le visage de la jeune femme que pour comprendre de quoi elle parle.

-Une putain de rose pour me dédommager de cette nuit ?

La première phrase donne des frissons à Éva qui ne sait pas quoi répondre. Ce n'est pas très grave, Line a de quoi parler.