Patapaf

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- Bip Bip Bip...


- Rhaaaa, répondis-je à mon réveil.

Comment peut-on avoir ce plaisir malsain à réveiller les gens chaque matin.Oui, d'accord, c'est un objet dont le but premier est de réveiller.Alors je reformule, quel est l'imbécile qui a décidé de créer ça? Je le maudis en me levant.

En plus il ne fait pas beau.

Je m'étire en baillant à m'en décrocher la mâchoire.

Ce matin, deux heures de sport puis nous avons une intervention sur l'hygiène de vie. Et cet après-midi, pas de cours, c'est la chance du mercredi ça.

- Jade ! Dépêche-toi.

- Oui oui !

Je me dépêche, je me dépêche, ça va... L'essentiel est qu'à chaque fois j'arrive à l'heure à l'arrêt de bus, non?

Je sors de la maison et descends en courant la côte du jardin avant d'arriver dans la rue.

Comme prévu, j'arrive pile à temps pour monter dans le bus.

- De justesse, une fois de plus, rigole Arty, le chauffeur.

- Parfait, vous voulez dire, comme toujours !

Je m'installe confortablement pour un petit moment de tranquillité quine durera pas. A l'arrêt suivant, je sais que Téoman va monter. Je souris en y pensant. Sérieusement, à quoi ont pensé ses parents en l'appelant comme ça ?

- Jade ! Fais-moi une place. Franchement, tu exagères.

Je me décale en ronchonnant.

Moi, c'est Jade. Ma mère a choisi ce prénom parce qu'elle était sûre que mes yeux seraient d'un vert de jade, comme mon père.Heureusement pour moi car mon père voulait m'appeler Cléore et je n'aime pas beaucoup ce prénom.

- Tu boudes ?

- Non, j'essaie de me reposer.

- Ah, répondit-il simplement.

Il se tait un peu. Mais je sais que ça ne durera pas. Il est incapable de se taire plus de trois minutes. Je le connais depuis la primaire alors...

- Tu as fait quoi hier soir ? Demanda-t-il quelques secondes plus tard.

- Rien et toi ?

Et le voici partit pour dix minutes de monologue. Il parle tout seul et ça c'est vraiment bien. Il s'interrompt tout de même lorsque le bus s'arrête devant le collège.

- Salut Arty, passe une bonne journée !

Après quoi, Téoman recommence à parler jusqu'à la sonnerie de début des cours, puis jusqu'au vestiaire où il sera bien obligé d'arrêter,puis il reprendra à la sortie.

Après échauffement, nous commençons à courir, l'objectif est de tenir trente minutes. Téoman continue de parler. Moi, je ne peux pas. Je dois me concentrer sur ma respiration. Il pourrait aller plus vite et faire plus de tours mais il préfère courir à mes côtés, comme ça, « nous » discutons. Il me parle de son programme chargé cet après-midi. Je me concentre sur mes pas et sur le paysage, pour penser à autre chose que de devoir courir. Je remarque alors une femme qui nous observe devant les grilles.

Elle est grande, les cheveux longs, ondulés, d'un noir corbeau. Le visage pâle et mince, c'est une belle femme, à l'allure élégante.Pourtant, si on ajoute son regard... Je suis trop loin pour voir ses yeux mais je les devine perçants. Une aura menaçante se dégage de sa silhouette, comme une ombre capable de vous suivre dans la nuit,jusqu'aux plus sombres recoins. Elle penche la tête en observant notre groupe puis s'éloigne.

Mon meilleur amiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant