Mon meilleur ami

SBLING !

"SBLING !"

Ce bruit s'interpose entre moi et ma mort. Je sens mon corps s'effondrer au sol, comme une marionnette qu'on abandonne.

- Je t'avais dit de ne pas y toucher Tata.

- Justement, répond-elle en se frottant la tête. Ça m'a donné encore plus envie. Et elle sent si bon, tu imagines si...

- C'est mon amie. Tu veux que je t'assomme encore ? Demanda-t-il menaçant.

- Ça va, ça va. Mais si un jour, tu te décides, invite-moi à dîner, glousse-t-elle.

- Regarde, tu lui as fait peur.

Il s'approche de moi, et s'accroupit pour me prendre doucement la main.

- Ça va Jade ?

Il lève la main pour la porter à sa bouche. Je recule brusquement. Je ne veux pas qu'il me croque un doigt. Il prend un air triste.

- Est-ce que je t'ai déjà fait du mal depuis qu'on se connait ?

Je ne réponds pas.

- Dis-moi Jade, est-ce qu'une seule fois ?

Je secoue la tête.

- Non Téoman.

Il me sourit, reprend ma main et dépose un petit baiser dessus.

- Allez, viens, je te raccompagne.

Il m'aide à me relever, mes jambes tremblent encore. Pendant qu'il m'aide à monter la côte, je jette un œil aux alentours, mais rien, elle a disparu.

- Elle est juste là pour quelques jours, elle ne va pas rester longtemps. Papa a organisé une petite fête en mon honneur. Avec la pleine lune, ça va être... Tu comprends ?

- Ce n'est pas ton anniversaire, murmurais-je étourdie.

- C'est un autre genre de fête, me répondit-il en souriant.

Je fis alors attention à un détail qui m'avait échappé jusque-là. Ses dents sont finement aiguisées. Je n'y avais jamais prêté attention. Je m'arrêtais, nous étions déjà devant chez moi.

- Ne sors pas de chez toi, ni cet après-midi, ni ce soir, ma tante est assez... Taquine, dirais-je.

Je me mets à trembler à l'idée qu'elle puisse me rendre visite.

- Elle ne viendra pas, ne t'en fais pas. Juste, ne sors pas, tout simplement. A demain.

Il se pencha vers moi pour me faire la bise. Le contact de sa joue n'a pas changé. Il est toujours doux et chaud. Comment peut-il être autre chose et toujours pareil ?

Je m'attendais à ce qu'il se recule aussitôt mais non, il laisse glisser son nez dans le creux de mon épaule et hume profondément mon odeur.

- Tu sens bon. C'est pour ça que j'étais venu vers toi, la première fois que nous nous sommes rencontrés. T'en souviens-tu ?

Il sourit à nouveau et s'en va.