Bip Bip Bip...

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- Bip Bip Bip...

- Rhhaa, répondis-je à mon réveil.

Je le maudis sans me lever. Je dois aller au collège mais... Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit. J'ai regardé la lune monter. Elle était belle et bien ronde, d'une jolie couleur pâle et légèrement bleutée. Les étoiles constellaient le ciel, donnant une note de féérie à la nuit. Pourtant, aux alentours de onze heures, j'ai cru entendre résonner dans la nuit « Patapaf, patapaf... », accompagné d'un rire cristallin. Mais la voix s'est interrompue nette et puis plus rien.

Je soupire. Quel genre de fête a eu lieu cette nuit ? Je ne voulais pas y penser mais mon cerveau a eu le temps d'imaginer bien des choses.

Et si je disais à maman que je suis malade, est-ce qu'elle me laisserait à la maison ?

- Jade ! Dépêche-toi ! Tu vas encore être en retard.

Je me décide à bouger. Je jette tout de même un œil dehors avant de sortir...

- Salut Arty, lançais-je en montant dans le bus.

- Bah t'as pas bonne mine ce matin.

Je hausse les épaules. Mon cœur accélère. Dans cinq minutes, Téoman montera à son tour. Une petite peur me creuse l'estomac.

J'ai repensé à notre rencontre cette nuit. Nous étions petits. Je me suis souvenue qu'il voulait être cuisinier. Enfin c'est moi qui avais déduit ça de son comportement. Il passait son temps à soupeser ma main, mon bras ou même ma jambe. Ça me faisait beaucoup rire. Il disait qu'il ferait un bon rôti et me parlait des sauces qu'il créerait juste pour moi. Je ne l'avais jamais pris au sérieux évidemment. Et puis un jour, il m'a mordue. J'ai pleuré parce que ça m'avait fait mal. Alors il a inventé d'autres jeux, dans lesquels il ne me faisait plus cuir.

Au final, il m'a bien fait mal, une fois. Mais après ça, il a toujours été gentil. Il était si frêle que les autres le bousculaient facilement, c'est pour ça que j'ai commencé à le défendre.

Son arrêt de bus approche, et je le vois au loin. Je me tasse un peu plus au fond de mon siège.

- Bonjour! Lance-t-il enjoué en s'asseyant à côté de moi.

Une fois installé, il commence à parler. De tout et de rien. Comme d'habitude. Je le dévisage. Est-ce que je peux voir quelque chose si je le regarde attentivement ? Il a toujours les mêmes traits, les mêmes yeux, la même voix.

Il surprend mon regard scrutateur et y répond par un sourire. Je l'écoute distraitement. Il ne parle pas de sa tante, ni de la fête. Lorsque nous arrivons au collège, je ne tiens plus et lui demande.

- Ta fête s'est bien passée ?

- Extrêmement bien, oui ! Merci de demander.

Puis il enchaine sur un autre sujet, il parle des cours, du contrôle que nous devons avoir dans une heure...

Le train-train quotidien reprend avec les cours, l'appel... Aujourd'hui deux personnes manquent, Cassandra et Sami.

Un sentiment d'horreur me glace le sang. Je me tourne vers Téoman. Je n'ai pas besoin de parler. Mon regard en dit long sur mes accusations.

Il prend ma main qu'il serre fort entre les siennes.

- Quelle importance ? Tant que nous sommes ensemble, n'est-ce pas tout ce qui compte ?

Mon meilleur amiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant