Chapitre 4

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Je le laissai me guider vers l'extérieur...

Point de vue de Christiano

Je marchai rapidement vers la sortie en tenant sa délicate main dans la mienne. Elle me serra la main en retour et je ne la lâchai pas. Je voulais aller à l'extérieur avec elle pour être seul à seul. J'avais dit à mon garde d'aller dîner et de prendre la journée de congé. Il avait refusé au début, sous l'ordre de ma mère, mais je lui avais ordonné de m'obéir sous peine d'être congédié. Alors, il était parti, me laissant à mes activités.

- Où est-ce qu'on va ? me questionna Naomie de sa voix qui m'était comme une douce mélodie dont on ne se lasserait jamais.

- T'inquiète, je vais pas te capturer, lui répondis-je toujours en me dirigeant vers la cour.

Même si je le voudrais pour t'avoir à moi seul...

Point de vue de Naomie

Il m'entraîna vers une table à pique-nique qui était libre et m'invita a m'y asseoir comme un gentleman. Cela me fit rougir et je détournai mon regard du sien.

Il s'assied à mes côtés, se retournant légèrement pour me détailler de son regard impassible. Je n'arrivais à lire ses intentions, à chaque fois je frappais un mur en rencontrant ce regard sombre. Peut-être qu'un jour j'arriverai à le déchiffrer...

- Alors, qu'est-ce que tu veux savoir sur moi exactement ? demandai-je en plongeant mon regard dans le sien.

Je le vis serrer la mâchoire, ce qui m'inquiéta.

- Ça va ? demandai-je en lui touchant le bras.

Je le sentis se figer à mon contact.

Il tourna la tête en ma direction et son regard croisa le mien. J'en eus des frissons. Il me prit la main et la mit sur son torse en la remontant à la hauteur de son cœur. Je frémis au contact et pus sentir son pouls. Je ne comprenais plus.

'' C'est de ta faute, ça...'', me souffla-t-il en s'approchant dangereusement de moi.

Je mis mes mains sur son torse en le repoussant doucement et, puis, je regardai par terre.

'' Tu ne me connais même pas, tout ce que tu sais sur moi, c'est mon prénom. C'est tout.'', lui dis-je en me tournant complètement vers l'avant, regardant au loin.

Il prit ma main dans la sienne, virile.

''Mais c'est justement la raison pour laquelle je veux apprendre à te connaître.'', répondit-il en portant ma main à ses lèvres, y déposant un doux baiser.

Je rougis en sentant ses lèvres contre ma peau. Mon corps entier frissonna.

''Et si je ne suis pas celle à que tu t'imagines ? Et si je n'étais pas à la hauteur de tes attentes ?'', soufflai-je d'une voix faible.

Il s'approcha de moi et son visage était maintenant tout près du mien. Il me prit le menton en le caressant doucement de son pouce.

''Je n'ai aucune inquiétude. Et je sais que tu es plus que ce que je n'aurai jamais imaginé.'', répondit-il, tenant ma joue dans sa grande main.

Je n'osais pas le regarder. J'avais mal en repensant à mon ancien copain. Il avait complètement abusé de moi. Il s'était servi de moi pour son plaisir et j'étais tellement aveuglée par l'amour que je le laissais faire. Jusqu'à ce que la vérité me frappe. Je l'avais quitté sous la pression énorme que me faisait Maëve par rapport à mon couple et je m'étais vite rendue à l'évidence. Il ne m'avait jamais vraiment appréciée, autre que pour mon corps. Et depuis ce jour, je m'étais renfermée sur moi-même et avais laissé de côté l'idée de tomber amoureuse encore, par peur de me refaire blesser.

Je relevai la tête et lui souris légèrement. Il me rendit mon sourire. J'avais confiance en lui j'étais prête à m'ouvrir à lui.

Nous avions parlé pendant tout le midi, se révélant des choses l'un sur l'autre. J'appris qu'il était espagnol et je compris aussitôt d'où venait l'accent – que je trouvais très mignon, soit dit en passant – quand il prononçait les « Ch- », ce qui m'amusait.

Nous nous levions au son de la cloche pour nous diriger vers notre cours. Comme si cela était normal, il plaça délicatement sa main dans mon dos comme pour me guider.

Point de vue de Christiano

Pendant le midi, nous nous interrogions l'un l'autre pour apprendre à mieux se connaître, ce qui me plût grandement vu que c'était mon but. Lorsqu'elle me toucha le bras, mon corps entier se figea comme une statue. Je me contrôlais du mieux que je le pouvais, car cela venait de faire doubler mon désir envers elle. Mais je ne pus me retenir très longtemps, car peu de temps après j'avais voulu l'embrasser, mais elle m'avait repoussé doucement. Cela m'avait surpris : jamais une femme ne m'avait repoussé de toute ma vie – même qu'au contraire, elles se jetaient pratiquement à mes pieds. Mais je comprenais. Cela ne faisait à peine une journée que nous nous connaissions et, déjà, je voulais l'embrasser. Alors je me calmai du mieux que je pus et remarquai qu'elle semblait triste. C'est alors qu'elle m'expliqua son histoire, avec ce garçon que je voulus tuer pour avoir joué avec elle. Cette fille, je l'aimais et je le savais parce que c'était la seule demoiselle que je désirais vraiment et la seule qui me faisait cet effet, ces décharges dans tout mon corps lorsqu'elle me touchait ou me regardait de ses yeux gris qui me faisaient rêver. Je la voulais à mes côté lorsque je deviendrais roi d'Espagne.

Nous nous dirigions vers notre cours et je mis ma main dans le creux de son dos. Je souris face à mon rapprochement et elle se laissa faire, ce qui me rendit heureux. Cette fille faisait battre mon cœur comme aucune autre. Et je lui avais bien fait comprendre ça au moins...

Amour royal [correction en cour]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant