The Opposite

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Lauren rêvait d'un prince charmant, d'un homme grand, blond, aux yeux bleus et très musclé. Comme toutes les adolescentes vous allez me dire ? Enfin presque, en tout cas.

Elle rêvait d'avoir des enfants, au moins deux, un garçon et une fille. Elle rêvait de se marier, d'avoir une grande maison et un bon travail qui lui ferait correctement gagner sa vie. Elle avait les mêmes envies que la plupart des jeunes filles, pour résumer.

Mais vous le savez bien; Nous n'avons pas toujours ce que nous voulons. Sauf si, dès le départ, vous ne saviez pas ce que vous vouliez réellement.

C'était le cas de Lauren, elle ne le savait pas. Elle ne s'en doutait pas, jusqu'à ce qu'elle rencontre cette femme.

Cette femme, au café, assise juste en face d'elle. Cette femme brune, aux yeux noisettes, assez petite et avec de petits bras sans défenses. Cette femme était tout le contraire de ce que Lauren voulait, ou du moins, de ce qu'elle pensait vouloir.

La concentration qu'avait cette femme en lisant un livre regroupant tout les poèmes de Baudelaire, le geste poli qu'elle faisait au serveur lorsqu'elle voulait un deuxième café, la pause qu'elle prenait de temps en temps pour regarder autour d'elle avant de ne reprendre la lecture de son livre, les papiers qu'elle avait déposé à la page de ses poèmes préférés, tout ces petits détails avaient attiré l'attention de Lauren depuis la première fois qu'elle était entrée dans ce café, ce qui fait un bon bout de temps désormais.

Puis un jour, Lauren s'était installée à la même table à laquelle elle s'installait d'habitude, celle juste en face de la jeune brune aux yeux noisettes, attendant qu'elle ne s'assise à la même table à laquelle elle était assise tous les jours, avec le même livre.

Lauren attendait, elle a attendu plus d'une heure, mais rien, la jeune femme n'était point là et un couple s'était assis à sa place. Elle était très déçue.

«Excusez-moi, quelqu'un m'a demandé de vous parvenir ceci, elle m'a dit que vous saurez de qui je parle en voyant le livre.»

Ses sourcils s'étaient froncés, puis elle avait prit avec appréhension le livre entre ses mains avant que le serveur ne parte continuer son travail.

Les battements de cœur de Lauren s'étaient automatiquement accélérés en lisant le titre de ce fameux bouquin.

Elle l'avait ouvert sans perdre une seule minute et avait lu le petit mot installé à la première page, écrit au stylo noir;
«Cela fait quelques temps maintenant, que je vous vois m'observer pendant ma lecture. Au début je pensais seulement que vous étiez intéressée par le livre que j'ai toujours entre les mains, c'est-à-dire celui-ci, mais finalement il ne m'a fallut qu'une dizaine de secondes avec vos yeux encrés dans les miens pour m'apercevoir qu'il y avait plus que cela. Je ne sais pas vraiment pourquoi vous me regardez continuellement ainsi, mais j'ai également commencé à vous admirer, plus discrètement que vous, je pense. Et vous m'avez littéralement coupé le souffle, votre beauté est inégalable, sans mentir. Vous êtes magnifique. Tout cela pour dire que je vous emprunte mon livre (car oui, je compte bien le récupérer) afin que nous puissions lire ensemble, les poèmes de ce cher Baudelaire (même si, honnêtement, je les connais tous presque par cœur à force de les lire). Maintenant, levez la tête et souriez moi, car j'ai certes déjà vu la beauté de votre visage, mais je veux également la voir avec un énorme sourire sur celui-ci. À tout de suite !»

Lauren était figée, elle ne pouvait plus bouger. Elle n'osait pas lever la tête, sourire ou même fermer le bouquin. Elle était pétrifiée. La femme qu'elle admirait depuis quelques mois était présente, debout devant elle.

«Vous savez, j'ai remarqué que vous avez finit de lire mon mot. Vous pouvez lever la tête, je ne mords pas je vous le promets.»

La voix de la jeune femme était tellement douce, tellement agréable à entendre que Lauren en avait le souffle coupé. C'était la première fois qu'elle entendait sa voix et elle l'avait immédiatement apprécié.

La propriétaire des yeux émeraudes s'était finalement décidée à lever la tête, et son regard s'était instantanément encré dans celui de la femme aux yeux noisettes.

«Vos yeux, aussi vert qu'émeraude, me transpercent littéralement l'âme. Ils sont encore plus beaux de près.» Avait-elle dit en s'asseyant. «Oh, je suis désolée. C'était très, bizarre. J'en suis désolée.»

«Non, ne vous excusez pas. Je veux dire, cette situation n'est-elle pas elle-même bizarre ?»

«Si, effectivement, vous avez raison.»

Les deux s'étaient mises à sourire, leur regard toujours en contact.

«Mon nom est Lauren.»

«Le mien est Camila, enchantée.»

«De même. J'aime votre prénom, au passage.»

«Merci beaucoup, Lauren.»

«Et encore plus le mien sorti de vos lèvres, mon dieu.»

La belle Camila avait sortit un petit rire, cette remarque l'avait surprise, dans le bon sens évidemment.

Celle-ci avait tendu finalement  la main dans le but d'attraper le livre. Elle l'avait ensuite feuilleté, sous le regard patient de la femme aux yeux émeraudes, avant de ne s'arrêter à une page et de tendre le livre vers elle.

«Lisez-le, à voix haute, s'il vous plaît.»

Lauren hocha négativement la tête, et repoussa le livre vers sa propriétaire.

«Faites-le, je vous écoute. Vous connaissez le poème, ce sera donc plus intéressant que ce soit vous qui le lisiez avec le ton qu'il faut.»

Camila avait sourit et acquiescé sa proposition. Celle-ci avait donc commencé à lire le poème qu'elle avait choisi; Allégorie.

Durant tout le long de sa lecture, la femme aux yeux transperçants n'avait pas arrêté d'admirer la femme qui lui lisait un poème.

«Vous savez Camila, j'ai toujours voulu quelque chose de précis, et ce quelque chose était très opposé à vous. Mais aujourd'hui je me rends compte que finalement, c'est vous que je veux.»

~OS Camren~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant