disastro

I

Elle ne savait pas s'il voulait être compris. S'il en valait la peine, finalement.

Elle, libre et sauvage, jeune et pétillante, perdait son temps à le comprendre, ou du moins à essayer de ce faire, même si ses recherches n'aboutissaient à rien.

Mais pour elle, il en valait le dérangement. Et bien plus encore. Elle, d'habitude si impatiente et si réticente aux hésitations, elle réussissait à se relever à chaque défaite, convaincue que, si elle ne gagnait pas cette bataille, elle gagnerait au moins la guerre.

Elle le regardait, allongée à environ dix centimètres de son visage, les lèvres frémissant d'émotion. Ils se regardaient dans les yeux, en silence. Le genre de rien qui signifie tout, le genre de silence plus intense que le plus assourdissant des cris.

Ils se caressaient les cheveux, se frôlaient la peau, jouaient avec leurs doigts, les enmêlant et démêlant au même rythme que le faisaient leur pensées.

Ça fait quoi, d'aimer ?