On peut pas vraiment choisir son lieu de naissance ni ce que vont découvrir nos cinq sens. Lui, il est syrien. Si rien qu'il voudrait juste un lendemain. Car il est né sous les bombes, les mitrailleuses et les armes de poings.
Il grandit dans l'horreur et partout s'impose la terreur. Alors âgé de huit ans, ne sachant ni lire ni écrire, ses parents l'emmène loin de là. Mais la mort vaincra. Passés par le Liban, ils empruntent la mer en y laissant leurs dernières économies.
Après les flots, les rafiots. Sur un papier juste quelques mots. Un numéro, une adresse. C'est celle de ceux qu'il laisse. Dont il garde la photo. Ceux qui reste au pied du bateau. Il n'a alors plus de père lorsqu'il emprunte la mer.
Passé par Athènes, Zagreb, Milan, puis Paris. Ça a pas été facile, le périple a été long. Mais le voilà à Calais, enfin si près du but.
On s'croit dans un monde civilisé mais c'est vraiment la jungle. Dans cette jungle, si t'as envie de vivre t'as intérêt à faire parti des plus forts car si l'on te prends pour un animal alors sois l'animal le plus féroce. Alors que dans ses rêves les plus sombres tombent encore les bombes. Calais c'est la lacrymogène. Toutes ses affaires à la benne. Dans ses poches rien du tout. Là comme un con mais debout.
Invisible aux yeux des gens, il déambule comme tant d'autres. Dans sa vie, il y a pas de sans fautes, enfin bref il est l'homme fantôme. Pas d'issues, pas d'embauches, ça déçoit et ça empoche. Même s'il ne fait pas le bonheur, on peut dire que l'argent sauve.
Dans la rue les gens l'ignore mais mon Dieu quelle imposture! Anodin, anonyme, il navigue entre plein d'ordures. Un travail, une routine, ceux qui comme des chiens bossent dur. Des mythos, des cleptos, des nymphos, v'là l'décors. Il se dévore, mais la merde est trop noire. Les regards l'évitent tandis que les vieillards changent de trottoir. Des zonards, des corbacs, la rue est comme un dortoir.
Sur la planète il y a trop de crime mais ici il y a trop de peine. Tandis qu'en bas des gens saignent avec le biz' pour seule consigne. La mesquinerie c'est l'emblème, l'arnaque et la combine. Le décors s'est assombri, le bonheur il l'attendra. La devise c'est marche ou crève dans un monde où peu de gens s'aident.
La tête haute à l'assaut des barrières. En espérant trouver la paix derrière.
Une vraie vie tant qu'à faire.
Une belle vie tant qu'à faire.
Et toi qui traites mieux ton chien. Ouvre les yeux, regarde le bien. Tu n'crois pas qu'il a mérité juste un peu d'humanité ?Mais tout le monde s'en bat les couilles de la biographie d'un inconnu. Dans la rue les gens l'ignore, mais mon Dieu quelle imposture. Anodin, anonyme, il navigue entre plein d'ordures. Un travail, une routine, ceux qui comme des chiens bossent dur.
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Le programme d'une vie
PoetryVoici une serie de courtes biographies de personnes fictives (quelques un de mes textes seront inspiré de grand corps malade, les deux histoires (celles de GCM et moi) commencent à peu près pareille et bifurquent pour laisser place à mon texte) qui...