First Squeeze

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Je regarde l'écran de mon ordinateur, les images d'un film d'horreur défilent devant mes yeux ennuyés. Je ne peux m'empêcher de sourire de joie lorsqu'un des personnages principaux, incroyablement niait, finit empalé. Je contemple son sang se répandre sur le sol de l'appartement fictif, éclaboussant les murs de dizaines de gouttelettes rouges. La suite du film ne me satisfait pas, trop ennuyante, pas assez de sang. Je soupire en rabattant l'écran de l'ordinateur portable sur son clavier, le pose sur le sol et me retourne dans mon lit. Mon réveil affiche quatre heures du matin en caractères rouges lumineux. Je me retourne et ferme les yeux. Mais le sommeil ne vient pas, les mêmes pensées tournent encore et encore devant mes paupières fermées. J'ai furieusement envie d'une clope. Je me lève alors dans le noir, farfouille dans les poches de mon manteau pendu sur le dossier d'une chaise et sors un paquet que j'ouvre. Vide. Le souvenir de la dernière cigarette consommée le soir même me reviens, je jette rageusement le paquet sur le sol et me rassois sur le bord de mon lit. Le seul moyen d'avoir des clopes à cette heure-là est d'aller voir mon frère, mais il est dans le dortoir des garçons et j'ai trop la flemme de sortir et de traverser la moitié du campus pour un stupide paquet de clopes.

Toujours est-il que je m'ennuie, et que je déteste m'ennuyer. Je me relève et avance à tâtons jusqu'au mur en face pour allumer la lumière. J'enlève ensuite le vieux tee-shirt troué et trop large qui me sert de pyjama, gardant seulement mon boxer et enfile un jean large qui traînait près de mon lit, une chemise large à carreaux, un pull par dessus, une paire de chaussettes et des Doc Martens couleur cuir. Je passe une main dans mes cheveux emmêlés, tentant de les discipliner tant bien que mal.

Une fois ayant estimé que mon apparence était convenable, je délaisse mes cheveux pour saisir une chaise dans un coin que je place au centre de la chambre, monte dessus, tend le bras et soulève une des dalles du plafond. Je passe la main à l'intérieur et tâtonne autour du trou jusqu'à ce que je sente un petit objet en métal froid. Je le prend, retire ma main et replace précautionneusement la dalle. Je remet la chaise à sa place et m'avance jusqu'à la porte, attrapant mon manteau au passage. Je glisse la clé que j'ai récupérée dans la serrure de la porte qui me sépare du couloir. La porte se déverrouille avec un petit clic. J'éteins la lumière, abaisse la poignée et deux pas plus tard et je me retrouve dans le couloir. Il y fait légèrement plus froid que dans ma chambre et je frissonne malgré moi. Je referme la porte à clé pour que les gardiens me croient toujours enfermé dans la pièce et glisse la petite clé dans la poche droite de mon jean. Le couloir lugubre s'étend devant moi, sur ses côtés sont placées plusieurs portes marquées par une insigne indiquant le prénom suivit du nom de leur occupant, de « jeunes élèves », comme moi.

Je souris à cette pensée, des « élèves », oui, c'est ce que nous sommes. Le pensionnat où nous sommes internés a toute fois le don d'attirer tous les détraqués du pays et il y en beaucoup, croyez moi. Ici, la grande majorité ont un grain, plus ou moins gros, et dans cette grande majorité presque tous ont commis un crime, plus ou moins grave. Et je ne fais pas exception à cette « règle », tout comme mon frère. À nous deux nous formons la génération maudite des Byun. Les enfants maudits, Baekhyun et Chanyeol. Je suis un des plus vieux de toute l'aile de mon internat, 18 ans. Et je suis interné depuis déjà trois ans.

Le bruit de mes pas résonne dans le couloir plongé dans la pénombre : difficile d'être silencieux lorsqu'on porte une paire de Doc martens. Je pousse plusieurs portes et traverse plusieurs couloirs et pièces désertes, toutes plongées dans la pénombre, jusqu'à arriver dans les jardins du campus. L'air glacé m'enveloppe soudainement, je frissonne à nouveau. J'enfile rapidement mon manteau et me met à déambuler entre les massifs de fleurs fanées à l'approche de l'hiver. Ma respiration forme un petit nuage de buée, trouant l'obscurité de sa teinte blanchâtre. J'expire une plus grosse bouffée, imitant les enfants faisant semblant de fumer, mélangeant cette air chaud avec celui froid de l'extérieur, causant cet étrange petit nuage qui s'efface au bout de quelques secondes, étrangement ressemblant à de la fumée de cigarette. Le silence règne, seul le crissement de mes chaussures sur le gravier des allées le rompt. Je m'éloigne de plus en plus du dortoir des lycéens pour m'approcher d'un second bâtiment, un des deux dortoirs consacrés exclusivement aux garçons du camps : celui des universitaires. C'est un grand bâtiment, bien que légèrement plus petit que celui des lycéens. Il semble bien plus vieux et sa façade décolorée à cause des intempéries dissuaderai quiconque d'y rentrer. Il s'en dégage une ambiance pesante et mystérieuse, le genre de décor qui conviendrai parfaitement à un film d'horreur. J'ai décidé d'aller chercher des clopes finalement. Ça me fera passer le temps. Je lève la tête vers le haut du bâtiment. Une seule fenêtre est allumée, à ce qui semblerai être le dernier étage. La chambre de mon frère, je ne m'étonne pas, il veille souvent tard avec des amis qui ont eux aussi le double de leurs clés et il ne dort pas beaucoup, voire même presque pas.

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⏰ Last updated: Jul 08, 2017 ⏰

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