Partie 1

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L'obscurité était totale cette nuit-là. La fraiche brise d'été parcourait le désert. Le sable avait perdu sa chaleur du jour et était maintenant froid et lourd. La route, était aussi déserte que le motel et les lieux étaient éclairés par les quelques lampadaires de la propriété. La petite maison, appartenant au maître des lieux, était elle, éteinte et close à cette heure de la nuit. Le patron du motel, ses deux filles et la femme de chambre, Rose, étaient tous profondément endormit laissant pour seul garde et responsable des lieux, Harry.

Harry qui comme chaque nuit depuis qu'il travaillait ici, avait pour partenaire et seul accompagnateur, le silence du désert et les quelques hurlements de coyotes. Il savait que dans ce coin reculé en plein désert, il trouverait la tranquillité qu'il cherchait. Puis il n'était pas si isolé que cela, la journée les gens s'arrêtaient pour manger ou réserver une nuit. Mais lorsque minuit approchait, il était généralement le seul toujours éveillé..... mais pas cette nuit là.

Alors qu'il terminait son sudoku de la soirée assis à son bureau, le bruit lointain, d'un moteur vint lui chatouillait les oreilles. Il reposa alors son petit livre sur le bureau et se concentra. Un grand sourire se dessina sur ses lèvres en entends distinctement, à travers le silence de la nuit le moteur d'une moto rugir au loin.

Il glissa alors son sudoku dans le tiroir de son bureau. Il rangea son crayon et s'assit correctement sur sa chaise. Il passa une main dans ses cheveux, essayant de se recoiffer pour paraître accueillant en vu d'un futur client, et inspecta sa chemise s'assurant qu'elle n'était pas froissée. Il jeta aussi un rapide coup d'œil au tableau des clés. Seules les chambres 2 et 4 étaient occupées, si le motard s'arrêtait pour la nuit, Harry savait d'avance qu'il lui donnerait la clé de la chambre 6. Ordre du patron, les chambre paires en première. Cela facilité le ménage de Rose.

La moto s'approchait à vive allure d'après le bruit qu'elle faisait. Harry sourit légèrement et laissa son esprit imaginer un vieux motard avec une vieille veste en cuir noir, un teeshirt de groupe de rock, un jean épais et des chaussures "qui en jette" comme il aime le dire. Il imaginait, pourquoi pas, un homme d'une quarantaine d'années qui traverse le pays, en solitaire. Ou bien une femme révoltée qui fuit sa routine, ou un couple de retraités qui décidé de réaliser leur rêve de jeunesse.

Plus la moto se rapprochait, et plus son imagination lui jouait des tours, jusqu'aux moment ou elle se mit même l'effrayer. Et si c'était un fou de l'asile de Pitmount ? Ou un assassin, un criminel échappé de prison ? Ou un prince charmant ? Oui pour Harry les princes charmants sont horribles. Encore pire que les psychopathes et les assassins. Et alors que son imagination, le faisait de plus en plus frissonner de peur, il en oublia de prêter attention au son de la moto. Et ce fut un éclair de lumière passant sur la route à toute vitesse devant le motel et la fenêtre de son bureau qui le sortit de ses pensées....

Et s'il ne s'arrêtait pas ? Comme tous les autres ? Car oui, même si à cette heure s'il n'y a pratiquement jamais personne, les rares aventuriers de la nuit qui passaient devant le motel en ces heures tardives, jamais aucun d'entre eux ne s'arrêtaient. Et à chaque fois, Harry les imaginait courir rentrer chez eux se vautrer dans leur lit. Ou bien retrouver leur partenaire au petit matin et leur déclarer à quel point ils les aiment. Ou encore  s'enfuir d'une vie dont ils ne veulent pas, ou bien s'échapper de prison ou même faire le tour du monde.

Et alors qu'Harry était une fois, de plus, plongé dans ses pensées, et qu'il s'apprêtait à sortir ses sudokus du bureau, la cour du motel face à la route fut illuminée de lumière, à tel point qu'Harry du froncé les sourcils pour regarder à travers sa fenêtre et voir la moto se garer face à son bureau.

Le jeune bouclé de l'accueil était assis, stupéfait de voir la moto garée sur son parking à côté des deux berlines de ses clients. Il garda son regard fixé sur le motard à l'extérieur qui stoppa le moteur, éteignit son phare et descendit de la bête. Harry resta sagement assit, paralyser sur son siège pour aucune raison. A part peut-être le fait qu'un client s'était arrêté à son motel à minuit et quart en pleine nuit. Que son client était un motard en Harley-Davidson Vintage. Que ce même motard était loin de toutes les personnes qu'il avait imaginées ce soir, et qu'il était en train de le fixer alors qu'il portait toujours son casque de moto.

Motel [OS Larry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant