30.

20.3K 964 79
                                    

Elle

     J'aurais voulu que les cours ne finissent jamais, repoussant l'échéance de ce soir. Avant de retrouver Ryan, j'avais demandé des nouvelles de sa fille à Maddie et heureusement, l'état d'Addison s'améliorait et elle était sortie de l'hôpital, ce qui me rassurait. Je range mon téléphone et sort du lycée après m'être rendu compte que je ne voulais pas retrouver Ryan. Il me faut juste un taxi qui passe par là pour me déposer rapidement à Brooklyn, mais le bruit du Klaxon d'un véhicule retient toute mon attention. Je me retourne et découvre la limousine de Ryan qui m'attend à quelques pas de là. Je crois ne pas avoir le choix. Quand je m'approche, il sort de la voiture et vient m'ouvrir la portière.

-Et si Jessica te voit être si galant avec moi ?

-Elle et ses amies sont déjà rentrées, m'informe-t-il.

Un énorme silence s'installe en même temps que nous, sur la banquette arrière.

- Amber, je suis désolé.

Mon prénom sonne si bien entre ses lèvres pourtant je dois résister à la vague de chaleur qui traverse mon bassin. Je me contente de croiser les jambes en regardant le lycée s'effacer derrière nous.

- Tu es bandante quand tu croise tes jambes comme ça, continua-t-il.

-Si tu arrives à voir en moi autre chose, qu'un simple morceau de viande, peut-être je te pardonnerais, disais-je écœurée par ses pensées mal placées.

- Un morceau de viande, on le mange. On ne lui offre pas un bijou et on n'est pas patient avec lui.

Je le regarde, étonnée par ses propos. J'attends sa réaction

-Je te laisse interpréter, sourit-il.

Cet homme me met dans des états que je n'aurais jamais soupçonné de pouvoir manifester. Encore une de ses cartes qu'il pose sur la table pour manipuler mes sentiments pour lui, parce que oui, si après ce qu'il m'a fait et malgré son caractère déplaisant, je ressens toujours cette bombe dans mon estomac quand il dépose ses yeux sur moi, c'est que j'ai des sentiments pour lui.

- Tu ne parles pas beaucoup, tu as perdu ta langue ? Demande-t-il. Je pourrais la retrouver tu sais...insinue-t-il en caressant ma lèvre avec son pouce.

- Ecoute Ryan, tais-toi et parlons plutôt du projet, proposais-je en chassant sa main de mon visage.

-On aura tout le temps de le faire chez moi, Amber.

Il soupire et se rapproche encore de moi. Je faisais comme si de rien n'était rien face à sa présence qui me troublait de plus en plus. Il abat son souffle chaud sur mon cou et je me dandinais à cause de cette chaleur qui me chatouillait. Son souffle remonta jusqu'à nuque et là, il mordit le pavillon de mon oreille. Ce geste léger m'arracha un sourire que je cacha rapidement. Il reprit sa place et manipula son téléphone. La limousine arriva quelques minutes après à sa demeure et Abigail nous souhaita la bienvenue avant de retourner à ses occupations. Pour une fois, elle lança un regard chaud.

- Par où allons-nous commencer ? Je te propose de faire un relief de montagne, dis-je en bas des escaliers qu'il montait déjà.

- Laisse-moi le temps de me changer, tu veux bien ? Et n'aies pas peur de monter, ma chambre n'est pas la seule pièce qui se trouve à l'étage, signala-t-il.

- D'accord.

Le temps qu'Abigail me servit le verre d'eau que j'avais sollicité, j'étais déjà au premier étage et Ryan revint de sa chambre en me fusillant du regard.

- Viens !

Il a ce ton autoritaire et cette voix rugueuse qui savent arroser ma fleur. Je le suis dans le long couloir qu'il m'indiquait. Je ne faisais qu'admirer ses fesses et ses jambes velues et bien dessinées que je voulais sentir entre les miennes. Pour une raison qui m'était inconnue, il avait toujours sa Rolex en or autour du poignet. Il s'arrêta devant une porte en bois dont le détail du design était inspirée de l'architecture monarchique. Il me laissa entrer avant lui et ferma la porte derrière. Je faisais tellement d'allusions par rapport à ce geste anodin. Amber, il a juste fermé une porte.

La salle est spacieuse, comme le reste des pièces de cette maison j'imagine. Tout est immaculé, des murs aux carreaux qui reflètent tout ce qui se passe au-dessus d'eux. Un mur en vitre donne une vue lointaine sur Times Square et les rideaux qui l'entourent se mélangent au décor. Au centre de la pièce, se trouve un table épaisse sur laquelle tous les accessoires devant nous servir à la réalisation de la maquette sont rangés : une planche en contre-plaqué, de la colle, des terreaux, du plâtre, une loupe, un kit de bricolage et de protection, des planches, de la peinture et plein d'autres choses dont l'énonciation me prendra des heures.

- Bien, on commence par quoi ? Demandais-je en déposant mon sac sur une chaise pour prendre un tablier.

- Commence d'abord par enlever ta chemise.


INACCESSIBLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant