Prologue

272 16 10
                                    

Je me retrouve encore à penser à toi. Décidément, tu as dû me jeter un sort. Ou sûrement as-tu dû mettre un philtre d'amour dans mon verre lors de cette fameuse soirée. Cette soirée où je t'ai rencontré. Cette soirée où nous étions tous les deux bien bourrés. Cette soirée où nous nous sommes tabassés comme des fous pour se retrouver quelques minutes plus tard dans un lit. Cette soirée où tu as sans le vouloir fais battre mon cœur. Cette soirée où j'ai commencé à t'aimer. Je m'en souviens comme si c'était hier et pourtant cela fait déjà un an. Dès l'instant où tes lèvres se sont posées sur les miennes pour partir dans un baiser désordonné par le désir, j'ai su que tout allait changer. Dès le premier contact de ta peau avec la mienne, j'ai été accro. Dès lors que tu es partis sans même un regard, j'ai ressentis la pire douleur de toute ma vie. J'avais ton numéro, tu l'avais toi-même entré dans mon téléphone, mais tu n'as jamais répondu à mes messages. Pas à un seul. Pourtant, chaque fois que je me scarifie les bras et que je suis enfin à un fil de mourir, tu débarques de je ne sais où et me sauve. Pourquoi? Probablement parce que malgré que tu sois le pire connard que j'ai pu rencontrer dans ma vie, tu dois m'aimer. Au moins un peu. Non? Tu me détestes? Mais pourquoi me sauver alors? Pourquoi? Laisses-moi mourir, je t'en supplie. Et si tu refuses, donne-moi juste une dernière chance. Une dernière chance d'avoir ta peau contre la mienne, de ressentir, de vivre.
Je me sens tellement vide, si tu savais. C'est fou. C'est comme si tu étais partis en entraînant mon âme avec toi et que mon corps était resté là. J'aimerais avoir une dernière chance pour t'aimer.
Tu ne sais même pas tout ce que je pourrais faire juste pour avoir tes lèvres sur les miennes à nouveau, pour sentir cette chaleur qui fait chavirer mon cœur et perdre tous mes sens. Assis sur le rebord de ma fenêtre, je regarde la lune et les étoiles. Je sais que tu es là et que tu observes les larmes dévaler sur mes joues en silence. Je sais que tu vois que je retiens un énième sanglot. Pourtant, je ne peux pas m'empêcher de remuer le couteau dans la plaie.

- Je suis faible, non? Je pleure encore alors que ça fait un an que tu t'es barré. Je me sens tellement con d'avoir toujours besoin de toi, de ta présence.
- Ne dis pas n'importe quoi, Zayn. Tu n'es pas faible, c'est humain de pleurer.

Je tourna alors ma tête vers lui et malgré le peu de luminosité qu'apportait la lune, je pouvais voir ses magnifiques yeux marrons briller tel un diamant.

- Est-ce humain de m'avoir abandonné comme tu l'as fais?
- Non, et tu sais que je m'en veux.
- Et tu sais que je te déteste.
- Comme tu sais que je t'aime.
- C'est faux.
- Ça, c'est toi qui le pense.
- Parce que c'est la vérité, Liam. Si tu m'aimais, tu ne serais jamais partit comme un voleur, sans un mot ni un regard, me laissant souffrir un peu plus à chaque instant.
- Il n'y a pas que toi qui souffre dans cette histoire.

Je soupire en fermant les yeux puis reporte mon attention sur la lune. C'est quasiment toujours les mêmes paroles, tous les soirs.

- Juste une fois Liam, s'il te plait. Tu sais à quel point j'en ai besoin.
- Tu sais que je ne peux pas.

Je baisse les yeux tel le faible que je suis. Pourquoi je dois toujours pleurer devant lui? J'en ai marre. Je n'en peux plus, alors tant pis si je fais une putain d'erreur, mais si je ne le fais pas maintenant j'ai l'impression que je vais encore plus me détruire de l'intérieur, alors je descends. Je saute de ma fenêtre située au premier étage de ma maison et je me dirige vers lui. Ce n'est sûrement pas une bonne idée mais qu'importe, tant que ça me fait vivre à nouveau. Lorsqu'il ne reste plus que quelques mètres pour nous séparer et que nos souffles commencent à se mélanger, il a mouvement de recul avant de s'avancer à nouveau, me fixant dans les yeux avec cette même lueur de désir qu'autrefois. Tant pis, je fais de la merde, mais lui aussi le veut. Je le vois, je le sens. C'est comme si nous étions connectés, car chaque fois que l'un de nous ressent un quelconque sentiment, l'autre le ressent aussi. Alors je brise le peu d'espace qu'il reste entre nos deux corps enflammés et je l'embrasse comme si c'était la première fois. Je lui montre à quel point je l'aime et à quel point j'ai mal tandis qu'il me montre à quel point il est désolé de me faire subir tout ça.

- Zayn.. Je ne pense pas que-
- Je sais, c'est une énorme erreur, mais s'il te plait, ne me prive pas de ton corps, pas encore. Je ne vais plus le supporter. Laisse-moi ressentir, laisse-moi goûter à l'interdit. Au moins une dernière fois, je t'en supplie Liam.

Une vague lueur de tristesse passa dans son regard avant que je puisse y ressentir à nouveau tout son désir et sa chaleur. Je souris faiblement avant de me rejeter sur ses lèvres en m'accrochant désespérément à son t-shirt. Ses mains sur mes hanches resserrent leur emprise et je ne veux plus jamais partir de là. Je veux juste qu'on me laisse là, dans ses bras. Qu'on me tue s'il le faut, tant que je suis dans ses bras tout ira bien. C'est ma bulle de sécurité, celle qui me fait me sentir bien même quand tout va mal. Il est ma bouée de sauvetage. Je prends rapidement mes clés dans la poche arrière de son jean et rompt le baiser pour ouvrir la porte d'entrée. Je ne sais pas comment il a pu se procurer un double de mes clés, mais je sais que c'est grâce à elles qu'il arrive toujours à me sauver. Il me sourit et s'engouffre dans ma maison si rapidement que je ne prends pas la peine de fermer la porte à clé, préférant prendre sa main et l'entraîner dans ma chambre. Je crois qu'on a faillit mourir dix fois dans les escaliers en ratant des marches tels les impatients que nous sommes, mais le résultat est là, j'ai enfin retrouvé sa peau brûlante sur la mienne glacée.  Ses lèvres sur mon cou qui remontent à chaque fois sur ma mâchoire pour finir sur mes lèvres ou mon nez me font voyager dans un autre monde, une autre galaxie. Et je le sais, demain je le regretterai car son départ sera pire que tout, mais à l'instant je n'en ai rien à foutre, je veux juste profiter de lui pour les quelques heures qui nous restent avant l'aube.

OS - My Angel (Ziam)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant