Partie 2 (Fin).

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Je vois de la lumière malgré que mes yeux soient fermés et j'entends quelques bruits, des «bip» incessants qui me donnent mal à la tête. Suis-je encore en vie? Suis-je au paradis? En enfer?
Je sens une présence, comme si quelqu'un était avec moi. Et comme si cette personne pouvait interagir avec moi, je sens une main se poser sur la mienne. J'entends des murmures étouffés dans des sanglots, je ne comprends même pas la moitié des mots, je sais juste que cette personne est triste. Mais pourquoi? Tout va bien, non? Nous sommes au paradis ou en enfer, nous sommes enfin débarrassés de cette vie merdique qu'on nous a refilés, pourquoi s'apitoyer sur son sort? Peut-être que cette personne n'était pas comme moi. Peut-être que cette personne n'a pas voulu mourir et qu'elle se retrouve là de son plain gré. Pris d'une soudaine compassion, je me tourne lentement vers la personne, les yeux toujours fermés, et je caresse sa main.

- Ne pleurez pas, tout va bien. Nous sommes en sécurité maintenant, loin de ces stupides humains, loin de pouvoir souffrir ou pleurer. Nous pouvons être heureux, nous pouvons vivre dans ce monde qui dépasse la science et les espérances.

Je n'entends plus rien, plus aucun reniflement. Soulagé de voir que j'ai réussi à calmer cette personne, je souris et ouvre les yeux. Une fois ma vue totalement habituée à la forte lumière qui éclaire la pièce, je distingue le visage devant moi. Liam. Je me fige et ai un mouvement de recul. La panique me gagne. Pourquoi est-il là? Est-il mort lui aussi? Se serait-il suicidé après que je sois mort dans ses bras? Non, c'est impossible, un tel incident n'a pas pu se produire!
Les «bip» insupportables se mettent à résonner plus fort et plus vite, j'ai l'impression qu'ils sont en accord parfait avec les battements de mon cœur. J'entends Liam hurler je ne sais quoi, et avant que je puisse lui dire ne serait-ce qu'un mot, mes yeux se ferment d'eux-mêmes et je replonge dans l'inconscience.

***

J'ai encore cette étrange sensation de me réveiller. J'entends encore les «bip» mais ils sont désormais plus réguliers, je perçois la lumière forte et je sens un poids là où je suis allongé. C'est assez inconfortable là où je suis, on dirait une sorte de matelas pourri. Il y a également quelque chose sur ma main. On dirait une autre main. Je bouge légèrement et baille en apportant ma main libre devant ma bouche. Je cligne plusieurs fois des yeux et mon regard se dirige comme par automatisme là où j'ai vu Liam la dernière fois, soit là où je sens également un poids. Je vois encore Liam et je me dis que ce n'est pas possible, je ne rêve pas, il est bien là. Sa respiration est régulière et il exerce une légèrement pression possessive sur ma main, comme s'il avait peur que je parte. Je ne peux m'empêcher de sourire, attendris par son visage d'enfant endormi. Je profite qu'il ne soit pas réveillé pour regarder un peu autour de moi. Les murs sont blancs, les néons projètent une forte lumière qui me donne un mal de crâne atroce et je suis relié à des machines grâce à des fils.
C'est définitif : je ne suis pas mort mais bel et bien dans une chambre d'hôpital. Je ne sais pas combien de temps je suis resté là-dedans, je ne sais pas quel jour on est ni l'heure mais je me dis que vu les poches situées sous les yeux fermés de Liam, il est là depuis un bon moment. Est-ce qu'il est là depuis qu'on m'a installé dans ce lit? Je remarque également des traces sur son visage, comme s'il y avait du sang séché. J'hausse un sourcil et mon regard se dirige automatiquement sur mon bras gauche, celui où je me taille. C'est également le bras où le corps de Liam se situe et je vois que j'ai un long bandage blanc qui est rouge-rose, signe que le sang a arrêté de couler. Je fixe le plafond et essaie de m'allonger un peu mieux dans ce lit pourri. J'ai dû rester longtemps dans le coma, mais ce qui m'inquiète le plus, c'est l'état de Liam. Je sais que c'est de sa faute si je suis dans cet hôpital mais à-vrai-dire, je m'en fous un peu.. Je vois bien qu'il n'est pas dans son état normal, il est fatigué et pâle, j'en viens même à me demander s'il a mangé ou bu depuis que je suis ici. Je soupire puis tourne la tête sur le côté et regarde Liam avec un léger sourire. Il est tellement beau. Je souris encore plus et ferme un peu les yeux. Je pense que j'ai besoin de me reposer mais j'essaie quand même de luter, j'ai envie que Liam se réveille, j'ai envie de le voir heureux. Je dirige ma main libre sur ses cheveux avant de la descendre sur sa joue que je caresse délicatement, comme si elle était en sucre. Mon pouce passe de plus en plus lentement sur sa joue et je sens la pression de sa main sur la mienne se faire plus ferme. Je prononce son prénom d'une voix étouffée et rouillée, sûrement parce que je n'ai pas parlé depuis un bon moment. Je me racle la gorge et réessaie d'une voix beaucoup plus douce. Son visage bouge légèrement et se dirige presque instinctivement vers moi. Il cligne des yeux en baillant et me regarde, souriant. Puis d'un coup son sourire s'efface pour faire laisser place à de la surprise. Il retire à vitesse grand V sa main de la mienne et se lève en reculant, faisant tomber par la même occasion la chaise sur laquelle il était assis. Je ris un peu de son attitude avant de voir plusieurs tonnes de larmes dévaler ses joues. Je fronce un peu les sourcils avant qu'il ne dise mon prénom avec toute la tristesse possible et inimaginable qu'on peut avoir, sa voix étant également cassée par les sanglots qui le ravagent.
Il avance soudainement vers le lit et s'y laisse tomber, à moitié sur moi puisque c'est un lit prévu pour une seule personne. Je le sens bouger et essayer de se mettre bien puis il met sans tête dans mon cou où je sens ses larmes chaudes couler.

OS - My Angel (Ziam)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant