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Mon regard parcourt le paysage défilant sous mes yeux, un groupement de bâtiments, des arbres, un parc, rien d'extraordinaire

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Mon regard parcourt le paysage défilant sous mes yeux, un groupement de bâtiments, des arbres, un parc, rien d'extraordinaire. J'avance en observant ce qui m'entoure, des femmes assises sur un banc discutent fièrement de leurs enfants qui, quand à eux, s'amusent en jouant au foot, leurs rires se propagent dans toutes la cité puis il y a ces jeunes qui ont succombés aux vices de la rue se trouvant en bas des bâtiments attendant qu'un inconnu se présente pour réclamer sa dose.

Les yeux fixant le sol, je pénétre dans mon bâtiment complètement insalubre. Ça fait quelques années, maintenant, que le maire ne s'occupe même plus de s'occuper de la propreté de nos bâtiments, il ne se soucie même pas de savoir si quelqu'un pourrait tomber malade à cause de la saleté des lieux. Il est vrai, que personne n'en prend vraiment soin. Les "dealeurs" s'en servent pour leurs trafiques, d'autres s'en servent pour leur chambre d'hôtel puis certains pour régler leur compte, c'est comme ça que se passe les journées aux Tarterêts.

Toujours avec le même nonchalance, je rentre dans mon appartement complètement dévasté. Il suffit que je m'absente un week-end pour que je retrouve mon appartement dans un état lamentable. Ma colocataire profite de mon absence pour ramener ses "gars" dans notre appartement et cela m'exaspère, elle ne respecte pas le fait que j'habite ici moi aussi et laisse traîner toutes sortes de choses par terre.
Je traverse ce no man's land afin de regagner la cuisine. Un tas d'assiettes sales sont posées dans l'évier, à la vue de cette image je tourne les talons et me dirige vers la chambre de la personne me servant de colocataire. Je ne cherche pas à toquer et rentre sans permission. Il fait noir, les volets sont fermés et une odeur de renfermé mélangé à celle de la transpiration se fait ressentir. La respiration de plusieurs personnes se fait entendre, je ne prend pas le temps d'allumer la lumière et m'exclame de façon à bien me faire entendre :

<< Lève toi Lise, y a du boulot qui t'attend.>>

Je sens quelqu'un se lever précipitamment et la concernée allume d'un geste rapide sa lampe de chevet. En me voyant, elle est presque choquée, elle ramène la couverture sur sa poitrine découverte.

<< Qu'est-ce- que tu fais là ? Je croyais que tu rentrerais plus tard ?>>

<< Qu'est-ce-que ça peut te foutre ? Ton bordel ne va pas se ranger tout seul.>>

La gentillesse n'a jamais été une qualité chez moi, je n'ai jamais vu l'intérêt d'être gentille en sachant pertinemment que les gens, quoi qu'il arrive, serait de simple hypocrites. C'est ce qui arrive toujours mais on fait comme ci c'était faux, comme ci ça ne pouvait pas nous arriver, c'est le monde d'aujourd'hui. L'hypocrisie fait partis des atouts d'aujourd'hui, si tu ne l'ai pas alors tu n'es pas accepté dans la société. La franchise est mal vu, quand tu dis la vérité les personnes le prennent mal, ils ne veulent pas voir la vérité en face et tu passe pour le fautif, la fautive. Mais à quoi bon ? Parce que quand tu regarde, toutes ces stars, ces présidents qui promettent de belles choses, ses amis qui te disent que rien ne vous séparera; à la fin que se passe t-il ? L'ami te quitte et le president nous l'a met à l'envers. Ce n'était que de paroles en l'air. Finalement, personne ne tient ses promesses. Simplement de l'hypocrisie. C'est bien triste mais on vit dans un monde de ce type et moi ça me répugne.

Je sors finalement de l'appartement et me dirige vers le superette histoire de faire quelques courses. Ma vie ne ressemble pas à celle que j'aurais voulu avoir, on a tous, un jour, rêvé d'une vie idéale, une vie qu'on aurait voulus vivre. Et moi c'est clairement pas la vie que je voulais. On m'a toujours dis de réaliser mes rêves même les plus fous. Cependant, je n'ai réalisé aucun de mes rêves parce que je n'ai pas de rêves enfin maintenant, je n'ai plus de rêves. C'est dingue de ce dire qu'une personne peut enlever tout ce qui te donne envie de réussir en toi, toute la capacité à devenir une bonne personne pour les gens qui t'entourent. Finalement, je n'ai plus aucunes envies en moi, plus rien qui fait que je suis une personne comme les autres, plus aucunes motivations. Ma vie est tout simplement monotone, vide, triste, c'est le néant, un trou noir. Et pour cela, j'en veux à la terre entière.

[...]

@alvanaroz

TÉNÈBRES.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant