Réflexion

Réflexion | trois

» je suis une vraie merde, vous pouvez me tirer une balle. ça fait quoi ? dix mois que je n'ai pas publier un chapitre ? j'espère du fond de mon cœur qu'il y a encore du monde sur la Terre qui veulent encore lire Réflexion.

petit + : j'ai réécris la description et le prologue pour les intéressés. :-) je vais aussi un peu modifier les deux premiers chapitres et je vous en ferais part d'ici là.

découverte du siècle --> sarrau au pluriel, ça prend un s. mais quelle horreur ! D:

@Betty-26-, je dédie ce chapitre à toi puisque t'es celle qui m'a redonné envie de le terminer. <3

pas de multimédia cette fois-ci. peut-être au prochain chapitre.

Lau, Bisous. »

MES MAINS NE M'ONT JAMAIS autant fait mal.

J'en viens à me demander si Noir s'en sort bien au refuge. Les chats ont de drôles de ventouses douces sous leurs pattes. J'aimerais beaucoup en être un et retomber à quatre pattes à chaque fois que je retombe au sol. Parce que là, j'ai arrêté de compter les fois où j'ai trébuché comme une dégénérée sur l'asphalte !

« Blair ! Je veux aller me cacher ! »

Je me suis retourné vers ma droite et j'ai dévisagé Lux d'un œil mauvais.

« Va au diable.

- Nooon ! Blair, je t'aime ! Ne me laisse pas toute seuuule ! »

Vous voulez que je vous explique la situation ? Eh bien, pour être brève, le courage de Lux s'est envolé lorsqu'un morceau du Miroir s'est fracassé et a disparu. Oui, je devrais paniquer mais je n'ai pas le temps si je veux sauver mon père un jour ou l'autre. Et le pire dans tout ça est qu'il n'y a pas de ciel de l'autre côté. Pas de joli bleu. Que du noir en permanence.

J'ai essuyé mes mains sur mes jeans délavés et j'ai pris une grande bouffée d'air pour me calmer. J'étais tout sauf calme en ce moment. J'ai entendu la respiration saccadée de Lux à mes côtés et les cris désespérés des gens qui nous ont entourés en moins de quelques secondes pour essayer de s'enfuir. Tous se bousculaient pour pouvoir s'éloigner du Miroir pour aller se réfugier... où ? Je n'en ai pas la moindre idée.

D'une certaine façon, je les comprenais. Si mon père s'aurait trouvé un autre boulot, peut-être qu'à la place de risquer ma vie comme l'aurait fait ma mère pour lui, on serait en train de courir pour nos vies avec toutes ses personnes sans s'avoir si on s'en sortirait ou non.

Le pire dans tout ça ? L'un ou l'autre, je ne sais toujours pas si j'en ressortirais en un seul morceau. Nous avons dépassées la foule et avons descendues un fossé pour rejoindre les scientifiques. Tous portaient des lunettes et des sarraus blancs. Et tous ne semblaient pas nous avoir encore remarqués.

Lux s'est avancé vers le plus près de nous, qui lui, grand et maigre comme un clou, essayait de marcher droit sans trébucher. Sans grand succès, je dois dire.

« Hé, toi là-bas ! a lancé Lux en affichant son plus beau sourire. Ça te dit de nous faire part de tes plus grands secrets ? »

Je me suis approché d'elle et lui ai chuchoté à l'oreille :

« Qu'est-ce qui te prend ? On est pas ici pour draguer des mecs, Lux. »

Elle m'a intimé de me la fermer avec une moue enfantine et a reporté son attention vers le cornichon. Quand on observait de plus près, ce dernier avait le teint vert. La nausée peut-être ? Pourvu qu'il ne laisse pas son déjeuné derrière.

« Je vais essayer de lui tirer des informations, a-t-elle continué. Je suis une experte dans le domaine de tirer les vers du nez de mes ennemis. Comprend qu'on ne sait pas comment ils ont réussit à approcher le Miroir non plus...

- Message reçu, je te laisse ! »

Lux était très sûre lorsqu'elle s'y mettait.

J'ai serré les poings jusqu'à avoir les jointures blanches. Il était temps que je m'y mette sérieusement moi aussi. Je me retourné vers les autres scientifiques et je les ai examiné pour comprendre ce qu'ils faisaient.

Il y avait deux hommes dans la quarantaine qui prenaient des tas de notes sur des ordinateurs portables sans lâcher le Miroir des yeux. Il y en avait d'autres qui couraient dans tous les sens et j'ai été incapable de comprendre ce qu'ils essayaient de faire. J'ai commencé à avancer à pas pressés.

Et j'ai couru jusqu'à apercevoir la forme de mon père accroupi près de la surface du Miroir, prisonnier dans une sorte de transe. Sa main s'est levé pour toucher la surface et mon cœur a cogné fort contre ma poitrine. J'ai rassemblé tout le courage qui me restait pour hurler.

« NOOOONN ! »

Il a sursauté et sans lui permettre de faire quoi que ce soit d'autre, je lui ai sauté dessus en l'emprisonnant dans une étreinte à couper le souffle. J'ai reniflé pour ne pas pleurer. Mais quel con ! Est-ce qu'il prenait la peine de réfléchir avant d'agir ? Est-ce qu'il avait pensé à moi avant de tendre la main vers le Miroir ? Mais à quoi il pensait, merde ?!

J'ai reniflé à nouveau.

Puis, je l'ai relâché et l'ai prit par les épaules pour le confronter dans les yeux. Il avait été complètement prit au dépourvu. J'ai pris le temps de le regarder. L'homme qui me souriait faussement après le départ de Maman ne prenait même plus la peine de me sourire aujourd'hui. Ses cernes étaient affreuses et violacées et il avait déjà les cheveux gris. Bon sang, depuis quand avait-il donc les cheveux gris ? Était-il déjà si vieux ?

Quand avait donc été la dernière fois où nous nous étions regarder face à face ?

J'ai cherché le père qui avait été mon idol autrefois mais je ne l'ai pas retrouvé.

Je n'avais pas à le retrouver, j'ai réalisé.

Je devais l'aider à se retrouver avant tout. Nous devions aller de l'avant. Ensemble. Vivre chacun de notre côté n'allait nous mener nul part.

Son regard s'est éclairé devant l'expression qui illuminait mes traits et qui devait forcément exprimer tous les mots du monde. Tout ce que j'étais incapable de dire à voix haute. En fin de compte, je n'ai pas eu besoin de dire grand chose.

« Hé. » me suis-je exclamé.

Mes yeux ont brillé de larmes et je lui ai lancé un petit sourire en coin pour l'encourager.

Ses lèvres ont tremblées pour trouver les bons mots.

« Hé ? »

Et j'ai ri.