Bonjour à tous. Aujourd'hui, je souhaiterais vous parler d'un phénomène qui fait entièrement parti de moi depuis quelques temps : la maladie. Ce sujet est plutôt vague, j'en suis conscient. C'est pourquoi je vais essayer de structurer mes propos en quelques paragraphes bien distincts. Je commencerais donc par l'apparition du symptôme, puis son développement et pour terminer, je vous parlerais de son issue, quelle qu'elle soit.
Je vais donc commencer par la naissance de la maladie, puisque c'est celle-ci qui dictera votre vie. Il faut tout d'abord que vous sachiez que le cancer a, chez moi, décidé de prendre possession de mon corps dès le début de mon existence. En effet, depuis ma venue au monde, des médecins m'ont diagnostiqué ce satané virus. Je vais certainement vous paraître fou, mais je me considère chanceux d'avoir été victime de cette maladie à ce moment-ci. En effet, selon moi, il est « préférable » d'être atteint d'un syndrome dès sa venue plutôt que de se faire surprendre par celui-ci après quelques années d'existence. Je pense qu'il est plus facile d'accepter un tel état lorsqu'il fait partie de nous depuis le début, car nous n'avons jamais vécu sans. En outre, quand celui-ci fait son apparition sans nous prévenir alors que nous vivions plus qu'heureux sans, il est beaucoup plus difficile de l'accepter. C'est pourquoi, quelque part, je suis satisfait d'avoir « attrapé » ce fichu cancer dès l'enfantement, même si, comme vous pouvez vous en douter, je me serais bien gardé de faire partie des porteurs de leucémie. Evidemment, je souhaiterais n'avoir jamais été touché par cela, mais qui, me diriez-vous, le désirerait ?
Après avoir laissé cette question en suspens, chose que j'aime particulièrement, je souhaiterais vous faire parvenir mes idées à propos du développement de la maladie, mais plus spécialement, les différentes façons de la vivre. Effectivement, je pense que vivre avec la maladie n'est pas perçu pareillement par la plupart des personnes touchées. Tout d'abord, il faut savoir que certains individus apprennent remarquablement vite à subsister à cette épreuve pourtant bien difficile. En effet, un petit nombre de mes connaissances reconnaît n'avoir éprouvé aucune faiblesse à l'annonce de leur syndrome. Mais cela ne serait en aucun cas arrivé si ceux-ci n'avaient pas vécu la maladie de leurs proches comme si cette dernière était la leur. Ils portaient déjà, en quelque sorte, cette dernière en eux. C'est ce pourquoi ces gens réussissent à vivre une vie « ordinaire » malgré cette épreuve. Ces explications, plutôt résumées je l'avoue, rendent, je l'espère, la réaction de ces gens plus compréhensible. Je m'excuse pour la brièveté de mes arguments mais je préfère ne pas trop approfondir mes idées afin de vous laisser réfléchir seul sur le sujet. Je vais donc enchaîner sur le second profil de malades, qui est, selon moi, plus fréquent. J'estime qu'il est plus courant de vivre dans le malheur, je dirais même de survivre, lorsque l'on est touché d'un grave trouble physique ou mental. J'imagine que vous vous demandez quelle est la raison de ce mal-être, je vais donc vous donner ma réponse. Après plusieurs expériences vécues, j'ai pu constater que nous, les malades, quel que soit notre handicap, sommes catégorisés dès l'annonce de notre état. Une étiquette nous est attribuée simplement parce que nous portons un disfonctionnement en nous. Alors comment vivre en homme libre quand la société dans laquelle nous vivons nous rejette seulement à cause de cette putain de... maladie ? Excusez-moi Je suis très irritable sur ce sujet. Reprenons nos esprits. Je veux simplement vous faire comprendre qu'il est extrêmement complexe de vivre parmi vous, les êtres humains dits « normaux ». Mais je pense, et j'espère, que ton opinion, Mme la Société, changera au fil des années. J'aimerais finir sur cette phrase remplie d'espoir, mais malheureusement je vous avais promis de vous parler de la fin du syndrome.
Voilà donc les dernières lignes de cette partie, qui exprimeront évidemment mes pensées sur la fin. Il faut savoir que, à l'image des différentes façons de voir sa vie de malade, la destination du trouble peut être aussi satisfaisante que tragique. Je vais commencer par évoquer l'issue bienheureuse de la maladie. Malgré un rude passage vécu, quelques fois, un miracle inespéré du nom de guérison, peut faire son apparition. Je ne peux guère vous exprimer mes pensées ici puisque je n'ai jamais connu personnellement de convalescence, comme vous pouvez vous en doutez, cela est rare malheureusement. En revanche, une tragédie est souvent advenue, bien que celle-ci ne soit pourtant pas la bienvenue. Pour ainsi dire, les chances de survie sont inhabituelles, quelques soient les efforts fournis par l'infirme et ses proches afin de sortir de son état actuel. Le malade remporte donc le combat peu fréquemment malheureusement. Je n'aime pas le dire, mais si celui-ci ne s'en est pas échappé, c'est que Mme la Faucheuse l'a emporté avec elle au Royaume des Morts.
Moi qui voulais finir cette partie sur une note positive, et bien je crois que c'est raté. A moins que... Je crois que je me dois de distiller un message à tous les malades : ne baissez jamais les bras devant les obstacles auxquels la maladie vous soumet. Je me permets également de faire appel aux valides. Mesdames et Messieurs, les êtres « normaux », veuillez venir en aide aux infirmes je vous prie, car vous n'êtes jamais à l'abri d'un quelconque accident...
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Misanthrope & Amoureux du Monde
Roman pour AdolescentsIsaac est au bord de la sellette. À seulement 16 ans, le jeune homme est atteint d'une leucémie. N'ayant probablement plus que quelques mois à vivre, celui - ci décide de retranscrire toutes ses pensées et souvenirs dans un vieux carnet.