Prologue (partie 2)

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Cela m'avait pris quelques années pour découvrir la signification de ces derniers mots : Audi, vide, tace, si vis vivere... Il a fallu plusieurs recherches ennuyeuses dans la bibliothèque et plusieurs lectures interminables pour enfin comprendre que ces mots se traduisaient par : Écoute, observe et tais-toi, si tu veux vivre.

Mais ça n'importait peu puisqu'il s'agissait d'un rêve... Oui, ce que vous venez de lire, c'était un rêve. Le fruit de mon imagination. C'était ces images qui me venaient en tête, chaque fois que je pensais à ma mère. Lorsque j'avais onze ans, on m'avait annoncé sa mort. Je n'avais jamais cru à cette histoire, car je savais, au plus profond de moi-même, qu'elle était toujours en vie et qu'elle attendait que je vienne la secourir. Donc je m'étais créé un petit scénario, histoire de me divertir et de me distraire du fait qu'elle me manquait énormément.

Il pourrait aussi s'agir d'une vision. Mais jamais, au grand jamais, n'en n'avais-je parlé à personne. Ce genre de rêve serait tout de suite reporté au Roi, qui lui, n'aurait pas le choix de me jeter au cachot. Donc, mon rêve reste entre nous, compris?

Quand j'étais petite, je m'étais fait à l'idée qu'on l'avait kidnappée, ma mère. Qu'on l'avait enlevé... qu'on me l'avait enlevé. Elle était tellement belle et douce.

Mon père, quant à lui était un homme juste. Il était la meilleure personne pour diriger ce Royaume. Qui pourrait bien vouloir lui faire du mal? Sa mort fut alors horrible pour tout le Royaume de Campbell. Des assassins du Royaume d'à côté lui avaient privé de vie. Ils l'avaient assassiné dans son sommeil. Sûrement en l'étouffant, car lorsqu'on avait trouvé son corps, le lendemain, il n'avait aucune trace de blessures corporelles.

Pour couronner le tout, son frère fut son successeur. Jone Williams devenu Roi, puisque j'étais trop jeune pour gouverner le Royaume de Campbell à l'âge de onze ans. Celui-ci était froid, cruel et doté d'un cœur de pierre. Pour vous, lecteur, qui ne comprenez pas la signification des mots que vous venez de lire, en gros, Jone Williams était un tueur. Un tueur de confiance, tueur d'esprit, tueur d'innocence et un tueur de sentiments.

C'était ce monstre qui m'avait annoncé mes fiançailles avec mon mari actuel. Il s'appelait Jared Middletown.

Jared Middletown était un chevalier très attirant dû part ses grands yeux verts et son teint basané. Mais son titre le remplissait d'une fierté malade qui, par moment, était insupportable.

Mes fiançailles avec cet homme, fut déclarer lors d'un bal, au Palais de Campbell.

Laissez-moi donc vous raconter comment les évènements s'étaient-ils passés :

Je n'avais jamais aimé les fêtes costumées ni les bals, car la même ambiance lourde et épuisante y demeurait toujours. Les convives riaient trop fort et les serviteurs demandaient constamment si je voulais quelque chose à boire ou à grignoter.

Mais je trouvais que ce bal-ci se passait plutôt bien. La musique que jouait les musiciens rendait la pièce vivante. Les murs d'or et de bronze étaient ornés de portraits de mes ancêtres qui ont marqués l'histoire de ce château. Je regardais mon père et ma mère à gauche, pendant quelques instants, en me rappelant de leur présence. Le jour où l'on m'avait annoncé la mort de mes parents, fut un jour noir, rempli de tristesse, de colère, de haine, de confusion, de questionnement, de honte et d'angoisse.

C'était mon oncle qui m'avait annoncé l'assassinat de mon père. Il m'avait dit qu'on lui avait enlevé la vie, parce qu'il avait volé de l'or et d'autres métaux précieux. Il m'avait dit également que mon père était infidèle, qu'il était malhonnête et qu'il ne possédait aucune morale. Il me dit que sa mort était la punition de Dieu.

The Fifth PageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant