Qui suis-je en fin de compte?

Chapitre 17: Retour tendu au bercail...

   Et je me retrouve à nouveau dans cette pièce qui me glace le sang...

   Ils sont de nouveaux là je le sens... Ces hommes masqués qui m'ont tout volé. Mes bras et jambes sont vivement écartés et je me mets alors à me débattre. Je ne veux pas revivre ce cauchemar sans fin qui ne commence et ne s'arrête jamais ! Je veux... je veux juste... je veux le tuer. Lui. Celui qui m'a marqué. Celui qui a osé me prétendre sienne. Celui qui semble le plus riche et surement à la tête du médecin chimiste et de tous ces hommes assoiffés de chair. Je lui ferais la peau. Mais alors, si je suis en colère... pourquoi est-ce que je sens que mes joues sont humides... ? Mes membres tremblent tous seuls et je suis prise de gros sanglots tandis qu'une vague voix me murmure des choses incompréhensibles. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive mais je n'aime pas ça ! Je ne veux plus être faible ! Je ne veux plus me laisser contrôler par ne serait-ce qu'une brise de vent ! Je veux savoir ce que j'ai ! Je veux-

   « Lady... calmez-vous, me susurre mon démon à l'oreille.

   _ ...

   _ Dormez sans rêves mademoiselle. Je suis là... »

   Ses paroles ont le don de m'apaiser et je me calme instantanément. Tout est noir autour de moi durant mon sommeil, un noir rassurant et sans danger. Mon réveil est, pour une fois, doux. Aucune bête assoiffée de chair ne me touche et aucune sensation désagréable de piqûres au creux de mon coude. Je me sens reposée mais dépouillée de tous membres. Ils sont tellement amochés que les bouger me fera sûrement grimacer voir gémir.

   « Tu es enfin réveillé ! Je me suis inquiété ! S'exclame très brusquement une voix à ma gauche qui me saute dessus. »

   Instinctivement je l'envoi violemment percuter le mur d'en face et commence à vouloir l'attaquer grâce aux filaments de ténèbres mais une autre voix, plus douce et posée, se fait entendre.

   « Mélina. C'est moi. Usoa. Calmez-vous, tout va bien. Vous êtes de retour au manoir. Le... démon errant, vous a déposé dans votre chambre il y a de cela cinq jours. Vous êtes au manoir Phantomhive, en sécurité. Vous vous souvenez ? Je suis votre protectrice. Je vous connais depuis bientôt trois mois depuis mon apparition dans votre léger coma suite à votre premier arrêt temporel.

   _ U... soa... Impossible...

   _ Pourquoi dites-vous cela ?

   _ Ce ne peut pas être vrai. Je me faisais encore abusée hier...

   _ Vous vous faisiez quoi ?!

   _ M... mélina... tu me fais mal..., peine à dire une voix masculine que j'ai l'impression de connaitre.

   _ Cette voix...

   _ C'est votre frère, Benjamin. Vous êtes en train de le broyer lentement avec les ténèbres. Arrêtez s'il-vous-plait. »

   Je retire doucement les filaments grâce à ma volonté et essaye de me calmer mais un bruit sourd contre la porte me fait paniquer et j'envoie une onde soudaine qui provoque la brisure de tous les miroirs et toutes les fenêtres de la pièce, ainsi que l'expédition des meubles contre les murs. Une femme me tient soudain dans ses bras et me murmure des paroles afin de me calmer. Je sais instinctivement qu'il s'agit de Blanche-Neige et ne dis plus rien, m'agrippant simplement à son bras, la tête baissée, tentant de reprendre contenance. J'entends alors la porte s'ouvrit à la volée et sous le choc l'onde que j'envoie fissure le sommier du lit mais par chance il ne se brise pas. Mes tremblements deviennent plus violent et je mets ma tête dans le creux du coude ma protectrice qui continue de m'enlacer avec patience et douceur. Seulement tout ceci me fait penser à ma mère défunte et je me rends compte que ça me fait penser à un être faible. Sous mon ordre froid et sans réponse elle s'exécute, toujours silencieusement mais reste assise à côté de moi comme me l'indique la forme du matelas qui plie sur ma gauche. Des bruits de talons tapotant le sol de manière frénétique brise le silence avant qu'une voix hautaine et dur ne se fasse entendre.