Chapitre 11

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Les enfants observaient la scène de loin, intrigué par le comportement du vieille homme. Le paysan s'était placé de façon défensive, le pied gauche en arrière et la poitrine perpendiculaire à Nova. Ki jetait un coup d'il de temps à autre vers nous, surveillant la réaction de son ami :

"Nous ne voulons pas de vous, partez d'ici. Vous n'apportez que pestes et monstres !"

Nova était confus, mais d'un calme maitrisé à la perfection :

"-Je ne comprends pas, nous faisons exactement le contraire. Nous sommes là pour vous protéger des créatures.

-Depuis que l'un de vos frères est passé dans le village Syresiv, les goules envahissent le village chaque nuit et s'attaquent à tous ceux qui ne se sont pas réfugié chez eux . En plus de ça, sa fille fut alitée après le départ du sorcier. Peut-être faites-vous la même chose que lui, ou même pire, à escorter des vulnaires que pour de l'argent."

Il pointa la dague vers nous, essayant de nous regarder à travers l'ombre des capuchons. Par réflexe je baissai la tête, rendant la situation de Nova plus tendu. J'avais très bien compris que les soit disant vulnaires n'avaient pas très bonne réputation dans ce monde mais le mouvement fut automatique.

L'homme eut un mouvement de recul, l'étonnement et la panique illuminant brièvement ses pupilles marrons. Cependant, il revint rapidement à lui et se remit sur la défensive, plus menaçant que jamais.
Une mèche frisée glissa du capuchon d'Ambre et les rayons mits en valeur le carmin de cette boucle.

Cette boucle fut la goutte faisant déborder le vase. Il s'approcha de Nova et lui prit d'une main le col et déposa la lame à quelques millimètres de son cou. Impassible, L'Homme en Noir le faisait faire sans montrer vacillement ou faiblesse et Ki s'affairait toujours à remplir les gourdes et à abreuver les chevaux sans se mêler de la tension et des menaces.

Le paysan hurla d'une voix tremblante :
"Sortez ces hérésies de mon village !"

Des femmes de paysans s'étaient réunies sur la place et assistaient à la scène, cachant les enfants derrière leurs jupons et voilant les yeux des plus jeunes. Le petit qu'avait transporté Ki sur son destrier se débattait dans les bras de l'une d'elles, bien décidé de prendre le parti des sorciers et de dissuader le chef du village à s'en prendre à nous.
À cette instant, l'air semblait lourd. Le silence régnait après le cri du vieil homme, et tout le monde retenait son souffle les yeux rivés sur la scène, l'adrénaline du moment et l'envie de connaître la suite des événements ayant surpassé la peur de la violence et du sang.
Au loin, on entendait le reste des villageois arriver, se demandant dans des chuchotements furtifs de qui ce passait. Nous étions encerclé, chaque chemin étant bouché par les curieux, formant une marée de chemises autour de nous.

D'un mouvement calme et lent, Nova nous demanda d'abaisser nos capuchons tout en ne perdant pas des yeux son agresseur.

Nous obeïmes à l'ordre silencieux de Nova. Le vent d'automne s'amusa à nous caresser de sa douce main la joue, puis nos chevelures.
Le temps venait de s'arrêter. Le brouhaha continuel des paysans s'était interrompu brusquement et tous nous fixait avec les yeux ronds. La plupart baissèrent la tête au bout de quelques secondes, or les plus vaillants restèrent à nous fixer, héberlués.

Le paysan lâcha sa dague qui tomba lourdement sur les pavés terreux de la place. Bouche bé, il nous fixa d'un air ébahi avant que ses jambes fléchissent, laissant le pauvre homme à genoux. Il murmura : "Les dieux me maudissent." Nova remit en ordre en quelques tapes sur le torse son col et s'exclama aussi fort qu'il le pouvait, pour que tout le monde puisse l'entendre :
"Nous sommes ici pour escorter la fille de l'empereur et son amie jusqu'à la capitale. Il se prosterna devant nous, d'énormes larmes coulant sur ses joues et atterissant dans la poussière. Il me supplie entre deux sanglots sa voix grave s'étant transformé en un plainte longue et aigu :
"Épargnez moi, Votre Altesse. Je ne suis qu'un ignorant et un peureux !"
Je mis un court instant pour saisir ce qu'il se passait autour de nous. Je répondis, surprise par la réaction violente du chef de village :
"Relevez vous, Je vous en prie ! Je ne vous menace d'aucune peine pour le moment, tant que vous répondiez avec tout le savoir que vous avez aux questions de mon escorteur."

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⏰ Last updated: Aug 20, 2017 ⏰

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Jörfindall : L'Homme en NoirWhere stories live. Discover now