Votre premier rendez-vous

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Mathieu Sommet:

"Tout ira bien j'en suis sûre. J'ai juste à être moi-même. Tout va bien par messages il n'y a aucune raison pour qu'en face le courant ne passe pas." Tentai-je de me convaincre sous la douche une heure avant le rendez-vous.

Je mis très peu de temps à choisir mes vêtements et choisis comme toutes ces filles dans les fictions une paire de talons haut, une robe moulante courte. Je plaisante je me vêtis simplement de mon jean et d'un tee-shirt. Je me maquillai légèrement et tout en jetant un coup d'œil à mon reflet pris une profonde inspiration pour me donner du courage. J'étais exagérément anxieuse je le savais mais ne pouvais m'en empêcher... et si je lui déplaisais? À exactement dix-huit heures j'étais devant le bar, attendant avec impatience qu'il arrive. Je n'arrivais pas à me calmer, j'étais fébrile, et restai plongée le nez dans mon téléphone pour ne pas le voir arriver de loin et provoquer un moment gênant. Vous savez celui où on s'échange un sourire embarrassé et qu'on détourne les yeux puis les relève successivement jusqu'à arriver à portée de voix de la personne? C'était un instant que j'abominai.

"Salut."

Je relevai la tête, le coeur partant au galop lorsque je croisai les yeux bleus de Mathieu qui se tenait juste devant moi. Je lui adressai un sourire et nous commençâmes à discuter de tout et de rien. Toute mon appréhension s'envola en un temps record. Mathieu me mettait à l'aise. C'était aussi simple que ça, il était très ouvert et pas plus anxieux que la dernière fois que nous nous étions parlés. Son humour me dérida sur-le-champ. En plus d'être amusant, il avait un avis sur de nombreux sujets et j'adorais l'écouter pour ensuite débattre avec lui. Il avait une sacré culture générale! Pas une seule fois nous n'évoquâmes son émission. J'en avais envie mais s'il ne le faisait pas, c'est qu'il ne désirait pas en parler. C'était compréhensible, tant de gens devaient déjà amener le sujet qu'il souhaitait sûrement parfois oublier un peu Youtube... Parfois quand il parlait, j'observais son visage, ses traits accordés l'un à l'autre. Il n'avait rien à envier aux acteurs d'Hollywood, il était charmant... Je ne vis pas les heures défiler et il était tard lorsque je me rendis compte que je devais rentrer puisque je travaillais le lendemain. En gentleman, il me raccompagna jusqu'à chez moi et m'embrassa sur les deux joues. Je sentis une pointe de déception mais me résonnait: C'était mieux ainsi, mon opinion de lui aurait été entachée s'il m'avait embrassée dès ce jour-là. Il me salua et se retourna une dernière fois au coin de la rue pour me lancer avec un sourire qui me réchauffa le cœur:

"On se revoit vite!"

S'il était sincère, je m'en étais donc très bien sortie! Ce fut le cœur léger que j'ouvris la porte de mon appartement. C'était étrange comme sentiment je ne saurais le décrire sans peine. J'avais la singulière impression d'avoir passé un entretien d'embauche! D'habitude j'hésitai, trouvai toujours des défauts au garçon mais cette fois, je ne sentais pas l'ombre d'une hésitation!

Le Hippie:

Ce jour-là j'avais choisi de ne pas fumer pour être en pleine possession de mes moyens. Toutefois Le Hippie lui avait agi différemment, il ne pouvait pas se passer de sa drogue... Résultat il en avait comme d'habitude trop pris.

"Ce n'est pas trop dur parfois d'être entouré de... Enfin d'avoir Le Patron d'un côté et puis Le Geek de l'autre?

-Oh naaan, répondit-il. Enfin vu que je suis toujours en train de planer je comprends pas grand-chose!"

Heureusement nos conversations ne tournèrent pas juste autour de la fumette. Même si Le Hippie affectionnait beaucoup ses produits, il savait parler d'autre chose et semblait relativement vif d'esprit. Relativement. Boire un verre avec lui fut divertissant mais je préférais amplement être confortablement installée à la plage. Lui aussi. Nous nous promîmes que la prochaine fois, le rendez-vous serait plus fun. Dans tous les cas nous ne resterions pas assis sur des chaises!

Le Geek:

Lorsque tu arrivas au cinéma, Le Geek était déjà là. Juste à côté de la caisse, dans son inévitable tee-shirt rouge il se balançait d'un pied sur l'autre, visiblement nerveux. J'esquissai un petit sourire et me plantai devant lui, le saluant joyeusement. Il sursauta et répondit d'un ton tremblant.

"Enfin tu n'as pas besoin d'être si effrayé, pouffai-je. Détends-toi je ne vais pas te manger."

Malgré mes paroles réconfortantes, Le Geek mit un bon bout de temps à se détendre. Il était tout renfermé, n'arrivait pas à aligner deux mots sans bafouiller. Chez n'importe qui d'autre cela m'aurait irrité mais là, il m'attendrit. J'avais juste envie de le serrer dans mes bras pour effacer de son visage son air si triste... Nous allâmes voir un Marvel, Docteur Strange. Ce n'était pas un mauvais film mais je le trouvais malheureusement trop... conventionnel. Les effets spéciaux étaient très bons mais l'histoire restait prévisible et c'est ce qui handicapait le film. Ce fut tout de même un plaisir d'être au cinéma avec Le Geek. Il n'était pas du genre à se pencher vers moi toutes les cinq minutes pour faire des critiques acerbes, il était totalement absorbé par l'écran. À ma plus grande surprise, alors que mon bras reposait sur l'accoudoir, je sentis une main moite venir doucement enserrer la mienne. Le Geek venait-il d'avoir assez de courage pour faire le premier pas? Estomaquée je me tournai vers lui pour découvrir qu'il me fixait déjà de ses yeux saphirs. Il m'adressa un rictus crispé et je lui retournai un sourire éclatant qui le fit rougir jusqu'aux oreilles. Au fond, je n'avais pas besoin d'un garçon fort et viril, juste d'un garçon mignon qui m'appréciait pour ce que j'étais.

Le Patron:

Il était déjà assis à la table. Il avait commandé une bière, et la sirotait tout en fumant. De loin, s'il n'ouvrait pas la bouche, Le Patron était sexy c'etait indéniable. Je m'approchai de lui avec lenteur il dut me percevoir du coin de l'oeil puisqu'il leva la tête avant de m'adresser un sourire carnassier:

"Salut gamine."

Je lui répondis par un hochement de tête et il s'enquit de sa voix rauque:

"Comment vas-tu?"

Nous ne sommes pas dans Vampire Diaries ou un roman à l'eau de rose. Ce soir là, je ne découvris pas une face du Patron que je ne connaissais pas. Il fut fidèle à lui-même avec ses blagues salaces, et ses sous-entendus. Cependant il réussit à me faire passer un bon moment. Avec lui je riais aux éclats et oubliais tous mes tracas, c'était tout ce dont j'avais besoin. Il ne tenta rien de la soirée... Du moins jusqu'à ce que l'on se dise au revoir. Je me doutais qu'il n'allait pas me laisser partir avec un simple baiser sur la joue et ce fut le cas. Nous étions devant mon appartement et je remis une mèche de mes cheveux derrière mes oreilles en riant nerveusement:

"À plus tard j'imagine. Merci pour cette soirée c'etait vraiment agréable.

-Je me suis beaucoup amusé aussi gamine."

Seulement Le Patron ne fit pas demi-tour, point du tout. Avec ce sourire reptilien qui lui était propre il s'approcha lentement de moi et posa une main sur ma taille. Mon coeur se mit à tambouriner fort dans ma poitrine. Le Patron savait qu'un dilemme s'opérait en moi et sournoisement il ne me laissa pas le temps de trancher. Son autre main se perdit dans mes cheveux et ses lèvres rencontrèrent fougueusement les miennes. Il ne demandait pas, il prenait sans autorisation. Sa fièvre m'étourdit, j'en avais le souffle coupé. On pouvait dire qu'il avait l'art des baisers! Cependant lorsqu'il se mit à me faire reculer jusqu'à la porte de mon immeuble, je compris qu'il fallait l'arrêter. Je brisai le baiser avec brusquerie et m'écartai en déclarant d'une voix qui me parut malheureusement tremblante:

"À plus tard, il faudra qu'on reparle de tout ça, c'était un peu trop rapide à mon goût."

Le tout avec Le Patron était de savoir se faire désirer pour ne pas le lasser, ne pas tomber immédiatement dans ses filets... La plupart du temps il cherchait juste une nouvelle expérience, un trophée en plus à son tableau de chasse. Mais Moi je voulais être davantage. Il eut une moue réabrobatrice et poussa un grognement de déception. Dans un esprit de vengeance puéril il s'approcha de moi à pas lents, comme un prédateur et se pencha pour me susurrer à l'oreille:

"C'était le premier d'une longue série ma chère..."

Mes joues s'empourprerent profondément mais je ne répondis pas et tournai les talons, le coeur sur le point d'exploser.

Voilà le peu qui lisent (s'il y en a) j'espère que vous avez aimé n'hesitez pas à me faire des remarques, à me demander un autre perso... 😁

Mathieu Sommet x reader préférences et imaginesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant