~1~

91 10 8
                                    

Il m'a quitté. Il est parti sans s'expliquer et sans se retourner. Je n'ai pas eu droit à un baiser d'adieu ou à quoi que ce soit d'autre. Lucas m'a quitté, et quelques heures plus tard, je n'arrive toujours pas à me rendre compte de ce que cela implique. J'ai l'impression que plus jamais je n'arriverais à aimer comme je le faisais, avec tant de force, à m'en faire exploser le coeur tant cet amour me le réchauffait. Son sourire, sa voix, ils ont absolument tout changé.. La vue d'une simple photo pouvant m'y faire repenser me déchire un peu plus et ne fait qu'agrandir le trou béant qui s'est formé face à cette immense tristesse qu'il m'est  quittée. C'est comme si ma vie entière s'effondrait avec sa perte, l'avenir commun que nous nous étions imaginé, nos projets, nos idées folles ! J'ai le sentiment d'avoir été utilisée comme passe-temps en attente de trouver une personne plus amusante. Et pourtant, dieu sait à quel point notre amour était fort et véritable. Je suppose que je lui ai trop communiqué mon stress lorsque j'avais peur de ne pas être acceptée à l'université de Santa Monica. En effet, cela a été difficile étant donné que j'ai sauté une classe et que je n'ai donc que 17ans. Mais je pense surtout que mes...problèmes l'ont affecté en même temps que moi et qu'il n'a pas réussi à les gérer; alors, je ne peux probablement pas lui en vouloir. Mais je suis tout simplement vidée, je laisse les larmes couler encore et encore le long de mes joues, j'en ai besoin. Je n'avais pas pleurer depuis bien trop longtemps. Mais l'instant d'après, la voix de ma mère retentit dans la cage d'escalier et arrête net ma crise de larmes:
" Valentine ! C'est l'heure, on ne peut pas se permettre de faire attendre le docteur Baker. "
Docteur Baker.. je n'y pensais plus, trop occupée à déverser ma peine, la tête plongée dans mon oreiller. C'est si douloureux de seulement imaginer que Lucas ne sera désormais plus à mes côtés ! Je me relève, jette un coup au miroir fixé sur un pan de mur de ma chambre, illuminé par une jolie guirlande de chez Maison du Monde. Mon mascara a coulé et est en grande partie répandu au dessous de mes grands yeux verts humides. Rapidement, je l'arrange, me recoiffe, attrape mon sac et ma veste en cuir et dévale l'escalier pour rejoindre ma mère, qui m'attend impatiemment sur le palier. Elle actionne la porte du garage avec sa télécommande et se dirige vers le siège conducteur en silence. Je prends moi aussi place sur le siège passager. Nous échangeons tout au plus deux phrases pendant le trajet, et je vois à l'expression durcie de ma mère qu'elle est alarmée à mon sujet. J'ai encore les yeux rougis, et je sais bien que ce genre de détail ne lui échappe pas. Une vingtaine de minutes plus tard, nous garons la voiture sur le parking du docteur Baker. Nous ne manquons pas de presser la sonnette devant la porte avant de pénétrer dans le cabinet, pour annoncer notre présence. Ma mère salue le docteur puis me demande si cela me dérange de rentrer en bus, pour qu'elle puisse rejoindre son travail plus rapidement . Je réponds par la négative, préférant largement prendre le bus que de supporter un de ces trajets où ma mère ne cesse de me jeter des coups d'œil de travers. Elle me claque une bise sur la joue puis s'éloigne. Pendant de longues secondes, nous nous regardons, le docteur et moi, jusqu'à ce que l'on entende la porte claquer, signifiant donc que ma mère s'en est allée. Le docteur Baker prend la parole:
"Comment te sens-tu aujourd'hui Valentine ? Je te sens un peu nerveuse.
-Eh bien, docteur.. hésitais-je.
-Allons, après trois ans de fidélité auprès de mon cabinet, tu peux peut-être m'appeler Lisa, me dit-elle avant de me gratifier d'un sourire sincère.
-Très bien LISA. Pour être honnête, mon copain m'a quitté ce matin."
La doctoresse me fait les excuses habituelles que l'on fait lors d'une rupture puis me dit que ce n'est pas grave et que ce n'était qu'un garçon. À ce moment-là, je me retiens de lui demander si elle se fout de moi. La suite du rendez-vous se déroule de la même façon que tous les autres, les questions sont toujours les mêmes; du moins, jusqu'à ce que l'on aborde le sujet de mon départ à Santa Monica. À la rentrée, je vais intégrer son campus, ce qui implique de quitter mon pays, ma maison, ma famille, et bien sûr, les spécialistes qui me suivent de près depuis déjà plusieurs années. De plus, dans deux jours, je m'y envole pour la semaine de découverte et, à vrai dire, je n'attends que ça depuis des semaines. Je souhaite obtenir mon indépendance, loin de ma mère et de ses prises de tête. Je ne suis pas méchante ! J'aime ma mère plus que tout au monde mais j'ai besoin d'acquérir plus d'autonomie et de vivre ma vie comme je l'entends. Et Santa Monica College est l'endroit idéal, avec ses logements étudiants et la diversité des sections disponibles, pour évoluer sereinement. Enfin, bref. Lisa semble plus inquiète que moi quand à mon départ, c'est le monde à l'envers. Elle me questionne longuement, "est-ce que tu as peur ? Ne crains-tu pas une rechute ? Es-tu sûre de vouloir partir aussi loin ? Comment vas-tu faire pour suivre des cours en anglais ?". Les réponses sont non-non-oui-je vis avec un beau-père anglais depuis 7 ans, donc je pense que je vais me débrouiller. Je pensais en avoir terminé avec les spécialistes, mais ma mère en a encore une fois décidé autrement pour moi. Elle a entreprit de contacter des nutritionnistes de Santa Monica afin que "mon suivi soit assuré". Mais je vais bien, je vais mieux ! Je refuse d'emporter tous mes problèmes qui représente mon passé, là où je vais commencer à construire ma nouvelle vie ! Le docteur Baker ne me laisse pourtant pas le choix, on dirait bien que j'emporterais mes problèmes avec moi jusque dans ma tombe. Comme le rendez-vous se termine dans 5 minutes, celle-ci me donne l'adresse de son collègue que je rencontrerais dès la rentrée et me souhaite le meilleur pour la suite. Bien sûr, elle n'omet pas de me donner sa carte avec son numéro "au cas où". Je la range sans y prêter attention, ce n'est pas comme si je prévoyais de l'utiliser. Je sors du cabinet en la saluant puis me dirige vers l'arrêt de bus quelques mètres plus loin. Je sors mon iPhone et mes écouteurs de la poche de ma veste et lance une chanson de Shawn Mendes. Le bus arrive 5 minutes plus tard, je m'y engouffre sans attendre et prends une place près de la porte. La musique qui résonne dans mes oreilles me transporte, je ferme les yeux une seconde et je ne peux m'empêcher de m'imaginer dans le campus de Santa Monica, sac sur l'épaule et sourire aux lèvres. La vie là-bas va être bien différente mais je suis certaine que je n'en sortirais que plus épanouie. Une fois à l'arrêt de bus, je me mets à marcher d'un bon pas. Je n'ai pas la moindre envie de rentrer à la maison et d'y être seule, mon petit frère de 13 ans est à l'école, ma mère au travail et mon père est en voyage d'affaires. Je décide donc de passer chercher des frappucinos au Starbucks et d'aller voir ma meilleure amie Sarah.
Arrivée devant le palais qui lui sert de maison, j'envoie un sms à ma mère pour la prévenir que je suis ici, si jamais elle rentrait finalement plus tôt. Dans la minute qui suis, alors que je m'apprête à toquer à la splendide porte qui se dresse devant moi, je reçois là réponses ma mère qui m'arrache un sourire: "Ok ma chérie, amuse-toi bien. Tu as besoin de retrouver le sourire. Je n'aime pas ta mine triste. Love. Maman". Je verrouille mon téléphone et la porte s'ouvre à l'instant où ma main s'en approche. Sarah apparaît dans sa grenouillère Stitch et m'ouvre grand ses bras, dans lesquels je me jette.
"Val ! Je suis trop contente de te voir avant que tu partes !
-Je pars seulement une semaine, chérie, dis-je en riant.
-Et après, toute une année, se plaint-elle en me faisant ses yeux innocents."
Nous rentrons et allons nous installer sur son canapé, qui est notre refuge depuis des années. Ce canapé à entendu toutes nos histoires, toutes nos peines et tous nos rires. Je finis par craquer et me mets à pleurer dans de bras; je lui raconte comment Lucas m'a quitté, elle m'écoute attentivement et me consoles comme elle sait si bien le faire. Nous passons l'après-midi affalée devant la série Gossip Girl avec un énorme pot de glace Ben&Jerry's. À 17h, je reprends le chemin de ma maison pour aller boucler ma valise. Mon frère Léo vient à peine de rentrer de l'école et prend son goûter dans la cuisine. Je l'aide à faire des devoirs, comme à mon habitude puis m'isole dans ma chambre. Je passe en revue les tenues que j'ai emporté: une tenue de sport, des tenues de ville, quelque chose de plus habillé pour les réunions des nouveaux élèves et des habits plus chauds. Nous sommes en juin, mais je n'ai aucune idée du climat en Californie. Je suis bien consciente que je prends beaucoup trop de vêtements mais après tout, c'est le propre de la femme de prévoir toutes les éventualités. Je complète cela avec une trousse de toilette, le nécessaire pour me maquiller convenablement, des paires de chaussures et quelques livres pour le soir. À 19h30, j'abaisse enfin la deuxième face de ma valise et file dans la salle de bains pour prendre une douche. Je m'y prélasse longuement jusqu'au retour de ma mère. Nous mangeons tranquillement, elle, Léo et moi; l'ambiance est étonnamment détendue, tout le monde participe aux tâches, pose la table, la débarrasse, fait la vaisselle, si bien que nous nous retrouvons rapidement tous les trois sur le canapé devant un film Disney avec un bol de pop-corn. Nous rions aux éclats, serrés les uns contre les autres sous nos plaids, et ça fait du bien. À 23 heures, maman envoie mon frère se coucher sous prétexte qu'il est tard. En réalité, je sais pertinemment qu'elle veut un moment seule avec moi avant mon départ. Elle range d'abord le popcorn puis nous fait couler deux thés verts. Lorsqu'elle revient dans le salon, je sais déjà que je vais avoir droit aux mises en gardes habituelles.
"Valentine Charlie Rose...
-Non maman. Je refuse d'entendre une fois de plus une morale. J'ai 17 ans et il est grandement temps que je me prenne en main alors ça suffit. Je sais ce que je dois faire et ce que je ne dois pas faire ! la coupai-je.
-Chérie, je voulais seulement te dire que tu allais me manquer et que tu pouvais m'appeler si tu en as besoin."
Si je m'y attendais ! Je la prends dans mes bras et balaie la larme qui coule le long de sa joue droite. J'ai envie de lui dire que tout va bien se passer mais ma gorge est nouée et je ne parviens pas à articuler ces quelques syllabes. Évidemment, comme je m'en doutais, ma mère ne peut pas s'empêcher d'ajouter:
"Mais, ne fais pas de bêtises avec des garçons même si tu souffres de ta rupture avec Lucas !"
J'étouffe un sanglot mêlé a un faible sourire; ma mère me connaît si bien, je n'ai pas besoin de lui parler pour qu'elle comprenne, et je me rends compte qu'elle va me manquer l'an prochain. Nous nous endormons toutes deux sur le canapé après avoir regardé un second film, "Demain tout commence". Le titre de ce film semble parfaitement me convenir, je me dirige tout doucement vers ma nouvelle vie, et même si ma rupture avec Lucas me tue intérieurement, demain est un autre jour. Demain sera différent, je ne veux pas sans cesse ressasser les souvenirs douloureux, je me relèverais, je franchirais tous les obstacles nécessaires mais je serais heureuse car j'estime que je le mérite.
Les rayons chatoyants du soleil me tire de mon sommeil, douce lumière de la nouvelle journée qui commence. Je m'étire longuement, le canapé n'est définitivement pas confortable, je ressens de vives douleurs à la nuque et dans le bas du dos. Quand je m'extirpe enfin de la masse de couvertures qui me surplombe, j'aperçois ma mère dans la cuisine, une poêle à la main. Je retrouve alors la maman qui me préparait des toasts pour le déjeuner lorsque j'allais à l'école primaire; j'ai grandi si vite, sans même m'en rendre compte !
"Bonjour ma puce, bien dormi ? me demande-t-elle, me tirant de mes rêveries.
-As-tu déjà passé la nuit sur ce fichu canapé ?"
Elle fait non de la tête. Nous nous mettons à rire de bon cœur puis elle m'invite à m'installer à table. Les pancakes sont tout chauds, le jus d'oranges a été pressé ce matin à peine, nous avons aussi des œufs et du bacon. Maman a fait les choses en grand, elle fait tout ce qu'elle peut pour que je me sente bien avant le jour J, demain. Nous déjeunons en imaginant tous les scénarios possibles de ma vie à Santa Monica. Léo sort de la salle de bains et me laisse prendre sa place lorsqu'il se déclare prêt pour aller disputer son match de football. Je m'excuse une fois de plus de ne pas y assister et me dirige ensuite vers le lavabo; je me brosse énergiquement les dents, me rince le visage et y applique une crème nourrissante. Je termine en relevant mes cheveux en queue-de-cheval après les avoirs démêlés et brossés. J'enfile une tenue de sport, ce qui se résume simplement à un short rose pâle et une brassière blanche puis je lace mes baskets noires de chez Nike. Je n'oublie pas de remplir une bouteille d'eau, je branche mes écouteurs à mon téléphone et le glisse dans mon brassard que je mets à mon bras gauche. J'aime connaître mon temps, ainsi que le nombre de kilomètres que j'ai parcouru. De plus, j'enregistre mes parcours pour essayer régulièrement de m'améliorer sur ceux-ci. Je sors de la maison, la ferme à clé puis m'en éloigne petit à petit en marchant d'un bon pas. Arrivée à l'extrémité de mon lotissement, je bifurque à gauche et débute mon footing; je ne cours pas vite et essaie de garder un rythme constant. Mon téléphone diffuse "Believer" de Imagine Dragons dans mes écouteurs tandis que j'accélère ma course. Je cours environ une heure et demi en faisant de temps à autre de petites pauses pour boire une gorgée d'eau. Je salue les habitants et ils me saluent en retour, mon village est chaleureux, tout le monde connaît tout le monde. Nous ne sommes pas le genre de personne qui ne relève pas la tête en se passant à côté, on discute, on échange ou on prend au moins le temps de se sourire même quand ce temps nous manque. Je fais un détour par la pharmacie ou travaille ma mère pour la voir quelques minutes et acheter une boîte de doliprane, j'ai souvent des maux de têtes et je ne voudrais pas manquer de cachets. Je m'engouffre dans mon bain lorsque je reviens chez moi et en profite pour checker les réseaux sociaux. Je like quelques publications, répond à mes messages et à mes Snapchat et lance une vidéo d'Emma Verde sur YouTube. Je suis une fan inconditionnelle d'Emma. Je la trouve sublime et son style bien à elle est juste à en pâlir de jalousie. En parallèle, j'applique un masque de chez Sephora sur mon visage et me fait un gommage pour le corps. Je veux absolument partir du bon pied ! Je lave mes cheveux en utilisant un beurre nourrissant et les enroule dans une serviette pour stopper les gouttes froides qui coulent dans mon cou. Bien au chaud dans mon peignoir, je pars en direction de mon dressing pour choisir des vêtements confortables. Je ne me maquille pas, ce n'est pas utile pour rester à la maison. Je prépare le repas en attendant le retour de Léo qui sera raccompagné par son entraîneur. Avant même qu'il ne sonne à la porte, je devine déjà que le match a été une victoire à la fanfare de mon frère et de ses coéquipiers. J'ouvre grand la porte et le prend dans mes bras en le félicitant. Il a marqué 3 buts sur 4, je suis très fière de lui, comme toujours. Je discute quelques minutes avec José, son entraîneur. Celui-ci me rapporte qu'il fonde de grand espoir sur Léo et qu'il est très doué. Une quinzaine de minutes plus tard, nous nous installons à table, j'ai cuisiné très simplement, ce n'est pas ma tasse de thé: deux steaks marinés avec des petits pois et des carottes. Je coupe des tranches de pain que mon frère dévore en deux bouchées. J'accepte qu'il regarde un moment la télé à condition qu'il me donne un coup de main pour ranger la cuisine; ce qu'il fait sans broncher. Il fait la vaisselle pendant que je nettoie le bar. Il profite que j'ai le dos tourné pour m'asperger d'eau et de savon qui m'atteigne à la nuque et coule le long de mon dos sans manquer de mouiller mon t-shirt par la même occasion. Je réplique et une véritable bataille est lancée. Léo est un terrible adversaire, il n'hésite pas un instant et se rue sur moi pour me verser l'intégralité de la poêle qu'il était en train de frotter. Je me retrouve immaculée d'huile et déclare forfait. Nous rions, encore, comme nous le faisons toujours. Puis chacun retourne à ses occupations, Léo va comme prévu regarder la télévision tandis que je vérifie une fois de plus le contenu de ma valise. Oh bon sang ! Il me manque quelque chose d'indispensable, un sèche-cheveux ! Les nouveaux étudiants qui font leur semaine de découverte love chez leur guide, et le mien, est un garçon ! Donc, a part si il a les cheveux longs, ce qui n'est pas vraiment à la mode, il n'aura pas ce genre d'accessoires. Je fourre donc celui de poche que j'ai acheté lors de mon précédent voyage puis ferme pour de bon ma valise. Je fais un tour sur les réseaux sociaux et envoie un message à mon guide Jeremy.

•Salut, cher guide !
Ma valise est bouclée, je pars demain matin et passe une nuit à l'hôtel, nous nous retrouverons lundi comme prévu. J'ai hâte de faire ta connaissance.
Valentine

Je m'allonge sur mon lit puis quelques minutes plus tard, je reçois une notification: Jeremy.

•Bonjour Val'.
Val, je peux t'appeler Val non ? Super, je t'attends impatiemment, fais bon voyage !
Jerem

À ce que je vois, il n'est pas le genre de garçon qui se prend la tête, nous allons nous entendre ! Mais, cela dit, je ne veux pas que nous nous entendions trop. Lucas m'a fait trop mal. Je ne recommencerais pas.
Je suis exténuée, peu après avoir déposé mon téléphone sur ma table de nuit, je tombe de sommeil et ne me relève que quand ma mère m'annonce l'heure du dîner.

Je me lève de bonne heure, mon avion décolle seulement à 13 heures mais en prenant en compte les deux heures d'avance pour arriver à l'aéroport et le trajet en voiture, il me faute facilement partir de chez moi à 10h15. À 7h30, je suis dans la cuisine. J'engouffre un solide petit déjeuner et prend une rapide douche en veillant à ne pas mouiller mes cheveux. Je mets une pomme dans mon bagage à main pour une éventuelle fringale et je m'habille confortablement. Un simple legging noir, un t-shirt blanc côtelé rouge avec un gros sweat rouge que j'ai acheté il y a deux ans à Santa Monica, avec ma famille. C'est pendant ce voyage que j'ai eu le coup de cœur pour cette ville, et, deux ans après, je m'apprête à y faire ma vie. Nous sommes dimanche, et Léo a tenu à se lever pour me dire au revoir. Vers 8 heures, il part se recoucher, il est encore bien fatigué de son match de foot. De mon côté, je prépare un bagage à main, le vol est long, une dizaine d'heures, je prends donc de quoi me rafraichir, un léger snack, mon ordinateur pour travailler et mon casque audio. Je prends la route aux côtés de ma mère à l'heure prévue et nous arrivons même avec un peu d'avance à l'aéroport. Nous nous serrons très fort dans les bras, même si ce n'est qu'une semaine de séparation, je sais que maman s'inquiète pour les heures de vol. Je la rassure et lui promets de l'appeler dès mon arrivée. Elle m'accompagne à l'enregistrement de mon bagage puis jusqu'au contrôle de sécurité. Elle me prend encore dans ses bras de longues secondes puis me lâche à contrecœur et me fait signe d'y aller. Je m'avance dans la file et jette un dernier regard en arrière avant de passer la porte et de rompre le contact visuel avec ma mère. Ça y est, je suis seule.

Folie douceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant