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Cela fait maintenant 4 heures que l'avion a décollé. J'ai consulté le site internet du campus de Santa Monica une énième fois sur mon ordinateur, puis écrit un e-mail à l'administration pour tenter de me dégoter un logement étudiant pour ma rentrée en septembre. J'ai essayé en vain de dormir, mais je suis bien trop impatiente pour y parvenir. Je décide donc de regarder un film sur l'écran qui me fait face, fixé au siège passager qui précède le mien. Je fais défiler les différentes propositions avant d'opter pour "The lucky one" avec le magnifique acteur Zac Efron, et Taylor Schilling, l'actrice principale de la série Orange is the new black. Lorsque je le termine, il me reste autant d'heures de vol que nous en avions effectué lorsque je l'avais commencer. Cette fois, la fatigue me gagne et je tombe de sommeil, manquant plusieurs fois de poser ma tête sur l'épaule de mon voisin, un homme âgé d'une quarantaine d'années.
Une voix douce me tire de mes rêveries, et je bronche à l'idée d'être extirper de ce sommeil qui a tant tardé à venir. À contrecœur, j'entrouvre les paupières pour faire face à l'hôtesse qui me parle doucement.
"Mademoiselle ? Je suis navré de vous réveiller mais je vous apporte le petit déjeuner, vous en aurez besoin pour la journée qui vous attends."
Je la remercie. Et je m'étonne ensuite. Je l'observe avec insistance, ce qu'elle remarque après avoir servi un autre passager. Elle dirige un signe de la tête vers mon ordinateur, posé sur la tablette, et toujours ouvert sur la page du campus. Je comprends alors sa remarque sur le jour à venir.
Une demi-heure plus tard, les hauts-parleurs annonce notre descente prochaine vers l'aéroport de Los Angeles. J'éteints à la hâte mon ordinateur ainsi que mon téléphone portable avant de boucler ma ceinture.

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Nous avons atterri en douceur il y a maintenant une bonne heure. À présent, je m'efforce tant bien que mal à trouver une aire de taxis. Cet aéroport est simplement immense. J'ère dans la multitude de terminaux qui apparaissent devant moi. Je regrette que Jeremy ne m'accueille pas dans son appartement dès aujourd'hui, car j'aurais apprécié que l'on vienne me chercher et me guider dans ce lieu inconnu. Mais malheureusement, c'est à l'hôtel, si je parviens à m'y rendre, que Jeremy viendra me trouver demain matin. Je marche dans l'aéroport, quand tout à coup, je suis frappée de plein fouets par une vague de souvenirs en voyant la personne qui se tient devant moi. Lucas. Enfin non, pas Lucas. Mais sa copie presque conforme, en plus musclé et avec un côté bad boy très séduisant. Il faut que je me calme, il faut que je respire, ce n'est pas lui, il n'est ni ici ni nulle part d'autre dans ma vie. Mais je suis plus que perturbée par les traits si ressemblants de ce jeune homme avec ceux de mon ex petit ami. Nos regards se croisent tandis qu'une larme perle sur ma joue sans que je ne puisse la contrôler. Le garçon est accompagné d'une jeune fille d'une quinzaine d'année. Il semble apercevoir mon mal-être car il lâche sa fine main et s'arrête de marcher. Je n'ai pas le courage de soutenir ce regard si intense qui me replonge dans le passé, alors je me mets à courir pour m'éloigner. Pour m'éloigner de quoi ? De qui ? Je ne sais même plus , je veux juste m'en aller.De longues minutes plus tard, j'atteins enfin une station de taxis. J'hèle le premier qui arrive et m'y engouffre. Je lâche un soupir qui fait sourire mon chauffeur. Il se tourne vers moi, le bras droit calé sur l'appuie tête du siège passager, me fixe un instant puis s'adresse finalement à moi:
"Euhh, où est-ce que je vous dépose ? me demande-t-il en riant.
-oh ! Attendez un instant, en cherchant dans mon sac, eh bien, ce sera 1700 Ocean Avenue je vous prie, l'hôtel Loews Santa Monica Beach, fais-je en imitant l'accent américain."
Je le vois faire la moue. Quoi ? Sous prétexte que je suis dans un hôtel de luxe, car ma mère a insisté poir me le payer d'ailleurs, je dois être jugée de la sorte ? Je n'ai pas envie de réagir et décide de garder le silence. À 11heure précise, je me tiens devant le Loews, ma valise à la main et mon sac sur le dos. J'entre et me présente au guichet où on me remet les clés de ma chambre. L'hôtesse d'accueil prend soin de me citer les services accessibles aux clients de l'hôtel. Je me retrouve donc à la piscine dans l'heure qui suit. Le stress du voyage retombe, je me sens bien, et je tâche de ne pas repenser à cette mystérieuse rencontre à l'aéroport. Je n'ai pas besoin de ça dans ma vie en ce moment. Je me dirige ensuite vers le spa, cela m'a toujours apaisée. Je traîne devant la télé en peignoir dans ma chambre, mange dans un restaurant italien aux abords du Loews et rentre aux alentours de 22 heures pour rattraper ma presque nuit blanche dans l'avion. ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀🌚
Je suis levée depuis déjà plusieurs heures quand je reçois le message de Jeremy disant qu'il passe me prendre dans une vingtaine de minutes. J'ai pris le temps de me doucher, de me faire un soin pour les cheveux, ainsi que pour le visage: bref, je me suis fais belle comme j'ai pu pour faire une bonne première impression. Comme tous les matins, je fais un tour sur les réseaux sociaux. J'envoie un Snapchat à mes amis pour leur dire que je vais bien et regarde les nouvelles publications Instagram. Je tombe sur le profil de Lucas, il a posté une nouvelle photo accompagnée du commentaire "mi amor". Il entouré une fille blonde de ses bras en lui donnant un tendre baiser sur la joue. Cela me met en rage, mais je prends sur moi, je quitte l'application au risque de m'attarder sur cette publication et efface ces instants de ma mémoire. Je rassemble mes affaires, les replie soigneusement et les insère une à une dans ma valise. Je quitte le petit appartement après avoir vérifié que je n'ai rien oublié, j'emprunte l'ascenseur jusqu'au rez-de-chaussée et je fais un détour pour déposer les clés à la réception. Je traverse le hall dans le sens inverse pour rejoindre le palier et j'attends Jeremy. Une Mustang rouge flamboyante s'avance dans l'allée. La vitre du côté passager s'ouvre, laissant apparaître un très beau garçon à la mâchoire carrée, en chemise à demi-déboutonné, permettant d'entrevoir la naissance de ses clavicules. Il m'observe et me gratifie d'un sourire sincère. Il semble attendre quelque chose de moi.
"Valentine ! Alors tu montes ou pas ? Je vais pas te reluquer assise sur un trottoir toute la journée !" lance-t-il en m'ouvrant la portière depuis son siège, son sourire fixé à ses lèvres.

Folie douceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant