Folie douce

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Je suis simplement estomaquée. Dressons une liste des raisons pour lesquelles je le suis.
1.Jeremy est.. une bombe !
2.Jeremy, qui, je le rappelle, est étudiant, conduit une Mustang !
3.Il m'a maté. Et il me l'a dit. Sans une quelconque gêne.

Okay.. Quoi qu'il en soit, il ne m'en faut pas plus pour monter dans sa voiture après avoir mis mes bagages dans son coffre. Nous roulons depuis maintenant quelques minutes en direction du campus. Jeremy m'a étreint affectueusement quand je me suis installée du côté passager, et à présent, il me pose toutes les questions possibles et imaginables sur ma vie en France, ma famille, mon école. Il est très mignon quand il ne peut plus s'arrêter de parler. Nous ralentissons en nous engageant sur Ocean Park Boulevard et faisons un bref arrêt à l'épicerie Bob's Market. À cause d'une soirée étudiante, Jeremy n'a pas eu le temps de faire quelques courses et il tient à ce que je sois nourrir sainement. Nous croisons quelques uns de ses camarades. Jeremy plaisante avec eux, il me présente à chaque occasion. Les gens d'ici sont très sympathiques; ils me saluent en retour et me souhaitent tous la bienvenue. Certains m'invitent même à venir faire un tour à leur soirée de fin d'année mais je ne serais déjà plus là, donc je décline poliment leur offre en leur expliquant ma situation.

Nous traversons les rues au ralenti tandis que Jeremy prend tout son temps pour m'indiquer tous les lieux clés du campus. Celui-ci est gigantesque, les locaux s'étendent sur plusieurs rues et il faut une vingtaine de minutes pour le traverser de part en part. Mon guide pour la semaine me montre le "Thyme Cafe", le salon de coiffure, le centre de yoga, le fast food, le marchand de yaourts glacés, le bâtiment principal de l'école et la piscine municipale, oui, vous ne rêvez pas ! À chaque discipline est dédié un bâtiment entier, je n'imagine pas la multitude de professeurs qui doivent enseigner ici, et encore moins le nombre d'élèves ou le nombre d'heures nécessaires pour faire le ménage ou la maintenance. Je réfléchis aux différentes options de transports qui s'offriront à moi lors de ma rentrée en septembre. Je suis inquiète à l'idée d'être sans arrêt en retard en raison de l'immensité du campus. mais je ne veux pas que Jeremy soit mener à croire que ce cadre ne me plaît pas ou que je ne l'apprécie pas. Je mets donc mes inquiétudes de côté et retourne à ses paroles. Il me propose de s'arrêter manger un yaourt glacé puis de m'emmener sur la jetée de Santa Monica, où sont situés quelques attractions et plusieurs restaurants dans un desquels nous pourrons diner ce soir.

Il est 16heures passées au moment ou Jerem gare sa Mustang le long de la plage. De nombreux regard marque une pause et grimace de jalousie à la vue de l'éclatante voiture de laquelle nous nous extirpons. Mon nouvel ami me surprends en m'attrapant la main et s'explique en prétextant qu'il y a beaucoup de monde sur la promenade et qu'il ne veut pas risquer de me perdre. Nous marchons un long moment dans le sable chaud, à ma demande. Nous parcourons la plage en se racontant des anecdotes sur notre vie et nous apprenons à mieux nous connaître. Comme je l'espérais, nous nous entendons à merveille ! Une heure plus tard, nous faisons un détour par la voiture pour s'emparer de nos maillots de bain, la chaleur étant au rendez-vous. Nous nous changeons chacun dans une des cabines prévues le long de la plage et nous rejoignons ensuite. Les joues de Jeremy s'empourprent lorsque je surprends son regard dériver sur ma poitrine puis sur mes hanches. Je ris doucement et il se détend en sentant la tape amicale que je lui attribue sur l'épaule. Je me mets à courir comme une enfant qui vois l'océan pour la première fois. Je ris à la fois, d'un rire sincère. Pour la première fois depuis plusieurs jours, je me sens vraiment bien et je n'ai plus besoin de faire semblant. Jeremy me rejoint, et me dépasse en criant encore plus fort. Nous ne nous arrêtons qu'une fois arrivés au bord de l'eau dans laquelle je me précipite sans hésiter pendant que mon ami branche son téléphone sur son enceinte. Celle-ci se met à diffuser une musique enjouée et Jeremy me rejoins dans l'eau. Je me rends soudain compte de la basse température de l'océan. Une agréable sensation de fraîcheur m'envahit mais je n'y prête plus attention la seconde d'après, car mon ami se rue sur moi et me fait tomber entièrement dans l'eau. Après ce quart d'heure de jeux enfantins, nous nous rapprochons du bord tout en gardant les jambes dans l'eau et nous restons étonnamment silencieux. Après une après-midi bien remplie, pleine de nouveautés; j'avoue qu'un peu de calme me fait le plus grand bien.
À 19heures, nous sommes aussi affamés l'un que l'autre, nous décidons donc de rentrer à l'appartement, puis d'y cuisiner car ni l'un ni l'autre n'a envie de sortir ce soir. Sur le chemin du retour, Jeremy m'informe qu'il est en fait en colocation, et qu'il avait omît de m'en informer quand nous avons correspondu en vue de mon arrivée. Il est inquiet à l'idée que je ne sois pas à l'aise à l'idée de partager un appartement avec deux garçons pendant toute une semaine. Mais je le rassure en lui disant que ça ne me pose pas de problème et que je connaîtrais une personne de plus sur le campus.

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Je suis la première à pénétrer dans l'appartement après avoir fait tourner deux fois les clés vers la droite. Dans la pièce de vie, deux canapés occupent une grande partie de l'espace. Une télévision est disposée sur une table basse. C'est tout à fait à l'image de Jeremy, simple, mais je pense que l'on s'y sent bien. Je fais un tour dans les deux chambres, celle de Jeremy et celle de son colocataire qui n'a pas encore fait surface, et j'installe quelques produits et affaires dans la salle de bains. À mon retour dans la salle à manger, j'entends le même cliquetis que lorsque j'ai déverrouillé la porte d'entrée. Je me fends de mon plus beau sourire, tandis que le fameux "colocataire" fait son entrée. Et je manque de m'évanouir en voyant la personne qui entre dans l'appartement, cachant sa probable gêne de se retrouver à nouveau face à moi. Il s'approche de moi et me tend sa main droite.
"Salut Valentine, je suis Aaron. Enchanté de te rencontrer enfin."