Le royaume maudit ( modif. chap. 1)

Le maléfice

Le lendemain matin, je partis en reconnaissance avec Alon, laissant Donovan s'empiffrer de croissants. En effet les habitants du village avaient entendu plusieurs bruits sourds répétés. Alon en vînt a la déduction que ce ne pouvait être qu'un Crocmurac, un espèce de mélange entre un troll et un golem de pierre, typique dans la région. N'empêche que l'expression crispé sur le visage d'Alon ne m'inspirait pas trop confiance.
- C'est pas un enfant murmura Alon, il est assez grand et balèze...
- Mais pourquoi suis-je obligé de vous suivre si c'est pour me faire tuer par un monstre bordel ? demandai-je, sentant la colère monter progressivement.
- Si tu ne te bats pas, tu ne survis pas, c'est la règle ici, point barre. On est tous passé par là, t'es pas le premier gamin.
Il m'énervait à me parler comme un enfant, c'est bon j'ai 15 ans, pas 6.
Alon partait devant bille en tête et moi je ne savais quoi faire pour lui venir en aide en cas de danger.
- Regarde bien autour de toi et ne pense qu'à une chose : le monstre, dit-il d'un ton glacial.
Je le regardais fixement pour lui faire comprendre que j'avais compris.
Je gardais la main sur mon épée que je n'avais pas encore eu l'occasion d'utiliser car Alon ne voulait pas me faire suivre d'entraînements. Il pensait qu'affronter une de ces choses à main brute allait débloquer une certaine maîtrise dans le maniement des armes. Des grondements se firent alors entendre et tout devint noir.
Je me relevais en toussant et compris ce qu'il s'était passé, Alon m'avait propulsé à terre derrière un rocher, j'eus à peine le temps de me relever qu'il m'empoigna la tête et la baissa brusquement.
- Espèce de crétin fini ! Il va nous voir !
- Mais pourquoi ? Que se passe-t-il ?
Les grondements s'amplifièrent soudain et le sol s'ébranla fortement. Puis les secousses cessèrent d'un coup. Je soupirais, quelle que soit cette chose il valait mieux qu'elle ne nous voit pas, surtout si c'était un Crocmurac. Maintenant, il fallait prévenir Alon.
- Alon ?
Il n'était plus là.
- Alon ? répétais-je affolé.
Je bondis, dégainant mon épée d'un coup sec. J'eus le malheur de regarder derrière moi et vis l'énorme bête : une tête grosse comme une voiture avec 3 rangées de dents plus tranchantes que des hachoirs. Une épaisse carapace faite d'écailles et de roches le protégeait solidement. Malgré cela, je remarquais une faille dans son cou. La rage au ventre je me précipitais sur lui, tandis qu'il balançait Alon inanimé, de droite à gauche comme un pantin.