Petit chaperon rouge

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Les murs ont des oreilles. Des oreilles pointues et fripées. Des oreilles malicieuses, velues et sournoises. Je me demande parfois, d'où proviennent ces petits craquements de velours déposés sur ce parquet si usé. D'où proviennent ces griffures agressives, qui ornent peu à peu ce que l'on pouvait autrefois appeler une tapisserie. Comme une imposture au silence pesant de cette bulle de coton. Il y a un loup. Il se cache, m'observe, m'écoute, me contemple. S'humecte les babines en imaginant chacun de mes membres croustiller sous ses dents. Il laisse échapper de son pelage, de petites touffes de poils qui, sans aucun doute, se sont enfuit de ses pattes lorsqu'il se les frictionnait avec appétit. Il est maître de l'ombre et fuit la lumière. La grande fenêtre est une nouvelle fois mon arme de guerre. Malheureusement, cette dernière est souvent dominée par la noirceur, une noirceur que j'émets malgré moi. Témoignant de mes malheurs. Qu'ai-je donc fais pour que cet animal veuille s'en prendre à moi ? Me voler ma vertu et mon âme à la fois ? Pour quelle raison suis-je tétanisée ? Ne pouvant exprimer ma peur que par l'intermédiaire de soupirs volés par ce prédateur qui les aspires, les consumes . Les étouffe d'une inspiration qui devrait être mienne. Puis, je me retrouve une nouvelle fois le souffle coupé.

Comment en étais-je arrivée là ?    

Autrefois, je ne comprenais pas,

Toutes ces personnes autour de moi,

Ces personnes qui,

Sans s'en rendre compte,

M'incitaient à me morfondre,

Je n'ai connu la plume que bien trop tard,

Quand Tout, prenait des teintes noires,

Je l'ai volé à un oiseau

Celui qui m'obligeait à sortir la tête de l'eau

Lors de bains que je voulais derniers,

Avant la plume

Il y a eu la lame

Celle qui pour un court instant

Emmenait faire un tour l'ombre de moi-même

Puis Elle est arrivée

Dans son manteau de velours

Etanche tel un imperméable

J'ai voulu l'y rejoindre

Mais la fermeture éclair c'est brusquement remontée

J'ai voulu me taire

Ne pas crier

Mais la tempête avait commencé

Et je me retrouvais à nu

Dans ce froid de janvier

Cloitrée entre quatre murs

Je demeurais

Et dans cet appartement

Je me réfugiais

Avec mes deux acolytes

Monsieur nounours et Titou

Qui se battaient pour moi

Comme nul ne l'avait encore jamais fait

Ils détruisaient tout

Lors de leurs altercations

C'est pour cela qu'en tant que bonne amie

Je me dénonçais à leur place

Auprès de ce qui semblait être

Mes parents.

J'étouffais

Dans une pièce qui pouvait apparaître comme

Sans vie

Je demeurais cette tâche noire sur un tableau

Celle qui ne partirait jamais

A moins qu'on ne détruise ce dernier

J'étais cette Eguilles que l'on cherche éternellement dans une botte de foin

Une quête sans relâche qui n'aboutira

Qu'à la perte de temps

L'ultime perte de notre temps si précieux

Dans mon univers

Il n'y avait plus d'espace-temps

Plus de retard ni d'avance

Plus de vieillesse ni de jeunesse

Plus d'âge ni d'époque

Qu'une éternelle lumière

Plus ou moins sombre

Qui me rappelait tout de même l'existence du temps

Là-bas

Dehors.

confidences d'un vivantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant