09/11/2017

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Je suis donc née le 8 novembre 1999 à l'île d'Oléron, en Charente Maritime. J'ai une grande sœur, Chloé qui a 21 ans. Nous habitons avec nos parents, Alain et Sylvie, dans une petite maison à 1km de la mer. Notre maison est à la lisière d'une forêt dense. Quand le temps y est propice, j'arrive à entendre le doux son des vagues qui fait écho avec celui du vent. Lorsque ce dernier se lève, le chant de la forêt m'appelle. Le léger froissement des feuilles et la danse des cimes dessinent mon nom. Lorsque j'étais petite, nous passions à travers la forêt pour aller au bord de l'eau. A environ 100 mètres de la plage se dressaient deux énormes blockhaus qui faisaient front à la mer. Un blockhaus est un grand bunker qui est partiellement enterré. Il est à l'épreuve des tirs ennemis qui débarquaient de la mer. Je me souviens que je me faisais pleins de films sur des pirates qui débarquaient et qui voulaient attaquer la forteresse. En grandissant, les blockhaus se rapprochaient de la mer. L'eau mangeait les dunes de sable fin. Et puis à un moment, il y a quelques années, les blockhaus se sont retrouvés dans l'eau. La mairie à décidé de les faire sauter à la dynamite car ils risquaient de s'effondrer et de blesser des baigneurs.
Mon enfance s'est effondrée avec eux.
C'est à ce moment de ma vie que j'ai compris que nous appartenions à la terre et non l'inverse. J'ai compris que le monde n'était pas figé et que les paysages évoluaient. Ces arbres que je connaissais depuis mon enfance seront encore présent après ma mort. Sauf si l'homme décidé de laisser sa trace.
C'est à ce moment de ma vie que j'ai voulu couper mon arbre ; métaphoriquement parlant.
Ma trace c'est l'écriture. Quand j'étais petite et que je savais tout juste former une phrase, j'aimais écrire des poèmes à partir de chansons. Je prenais un mot où une phrase qui me plaisait et je construisais le poème autour. Bien sûr, ce n'était que des mots d'enfant maladroits et mal assemblés. Mais, la volonté était présente. Depuis, j'ai continué d'écrire. Surtout des poèmes. Pour moi, la poésie est un mode d'accès à une pensée supérieure.
La douleur me faisait trouver les mots justes.
J'ai même gagner un concours d'écriture en CM2. La maîtresse avait lu mon écriture d'invention devant toute la classe. Mais, je n'arrive pas à me souvenir du sujet...
Par contre, je me souviens que mes profs me disaient tout le temps que j'avais une imagination débordante. C'était ma manière de m'échapper. De m'échapper des problèmes de la maison. Nos parents se disputaient tout le temps quand Chloé et moi étions petites , et même encore maintenant ; surtout à cause de ma maladie. Maman dit qu'à cause de moi, papa à des problèmes à son boulot. Papa dit qu'à cause de moi, maman pleure tout le temps. Avec mon père, ça a toujours été compliqué. Il a été élevé dans le conflit et répète donc ce mode de fonctionnement. Et puis il faut dire que parfois je ne suis pas tendre non plus. Je ne doute pas de son amour, c'est juste qu'il a une façon un peu particulière de le montrer. Il est toujours un peu agressif, toujours sur la défensive.
Ma mère quand à elle est passive. Je crois que j'ai l'impulsivité de mon père cachée sous la passivité de ma mère.
Pour parler de Chloé, il faut dire que nous ne sommes pas très fusionnel. Nous appartenons à deux mondes complètement différents.

Entre l'affront et Où les histoires vivent. Découvrez maintenant