Chapitre 3: Aide-moi

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- Suzie ? Où es-tu ? me questionne-t-il de nouveau.

- James... mon souffle se coupe et je me mets à avoir le hoquet. Un sanglot me coupe de nouveau la voix et je ne parviens pas à m'exprimer.

Un bruit sourd se fait entendre à l'autre bout du téléphone. J'entends comme une porte se claquer et puis une voiture démarrer.

- Dis-moi juste où tu es je passe te chercher. Suzie dis-moi où tu te trouves. Sa voix est grave, plus grave que d'habitude, il paraît inquiet ou effrayé.

- Je me trouve devant chez moi, je... un autre hoquet me coupe, puis je reprends ma phrase. Je m'avance en direction de mon arrêt de bus.

- Très bien, attend-moi là-bas. Je me dépêche, ne bouge surtout pas, d'accord ?

- James ... je m'arrête cette fois non pas à cause d'un sanglot ou de mon hoquet mais par doute. Oui d'accord je t'attend là-bas. Le téléphone coupe, il n'y a plus personne au bout du fil. Je continue de marcher en direction de mon arrêt, je reste tout de même prudente et regarde du coin de l'œil chaque recoin de rue. J'assure ma sécurité en mettant mon bonnet et ma capuche. Lorsque j'arrive à destination, il n'y a personne. Un problème de moins, me dis-je. Je m'assieds sur le banc, dans ce silence qui règne je ne peux m'empêcher de penser, et tout repasse en boucle. Un coup de frein me ramène à la raison et j'aperçois au loin une silhouette, qui ne m'est pas inconnu cette fois-ci. Il se dirige vers moi, à petit pas de course puis se plante devant moi l'air terrifié, il me regarde avec ses yeux verts que j'ai toujours aimés. Je ne peux m'empêcher de me remettre à pleurer, il se dirige alors lentement vers moi et me prend dans ses bras. Mes larmes ne cessent de couler, mais cette fois c'est différent, je sens tout le poids qui pesait sur moi s'échapper. Je ne dis pas que la douleur n'est plus présente mais je sens que je ne suis plus seule. Il m'enveloppe dans ses bras, je me laisse faire même si je ne le serre pas à mon tour, je sens la chaleur de ses mains sur ma taille. Sa présence me rassure. On reste ainsi environ quinze minutes, ensuite il commence légèrement à s'écarter et me regarde de nouveau. Il passe son pouce sur mon visage pour essuyer mes larmes, il ne me lâche pas pour autant, il garde ses mains dans les miennes.

- Suzie, que se passe-t-il ? Tu m'inquiètes. Sa voix laisse transparaître une vraie crainte, je peux lui faire confiance j'en suis sûre.

- Pas ici James, je m'essuie les larmes reprend mon souffle. Inspire. Expire. Il me regarde en attendant la suite, il ne montre pas d'impatience, il attend juste. Je reprends la parole : Ne restons pas là.

- Viens, me dit-il d'un ton déterminé.

Il me prend la main malgré qu'elle soit moite, et m'entraîne avec lui vers sa voiture. Il me conduit vers la place du passager et m'ouvre la portière. Je prends place dans sa voiture et attache ma ceinture. Je le vois faire le tour puis ouvrir sa porte et enfin s'assied du côté conducteur. Il me regarde de nouveau, son regard, contrairement à d'habitude, m'apaise. Il met le contact, et démarre. Nous ne parlons pas du trajet, non pas parce qu'on n'a rien à se dire au contraire, je pense qu'il me laisse reprendre mes esprits enfin il me laisse essayer. Je regarde par la fenêtre, l'esprit brouillé je n'arrive pas à penser, c'est bien la première fois. Je ferme les yeux quelques minutes, puis James tourne dans une rue que je ne connais pas. Il s'arrête devant un immense portail qui doit bien faire quatre fois ma taille, le portail s'ouvre laissant ainsi paraître une immense villa au bord de la plage. Je reste bouche bée, ce spectacle laisse ainsi mon cerveau respiré m'empêchant de revoir les mêmes images. Il se gare dans l'allée puis sort de la voiture le premier, j'ouvre ma portière et il s'avance vers moi me prenant instinctivement la main. On monte des escaliers avant d'atteindre la porte d'entrée. Tout d'un coup je me rends compte que nous sommes en pleine vacances d'hiver, sa famille doit sûrement être là pour les fêtes. J'avoue que je n'ai pas du tout réfléchi avant de l'appeler, ça a été un réflexe que je ne comprends pas moi-même. Nous ne sommes pas proche et pourtant c'est à lui que j'ai pensé. Il a dû ressentir ma crispation dans ma main et mon pas reculant puisqu'il se tourne vers moi et me dis :

Live The Life You Love - TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant