Mon patron- Ce CON (Sous contrat d'éditions chez Évidence Éditions)

.1.

- « Aller Clem! Bouge ton derrière et sors de cette salle de bain ! »

Je baisse le son de la radio. Rien de tel pour se préparer et se mettre de bonne humeur que de la musique de bon matin.

- « Tu as cinq minutes, j'arrive, je m'épile le maillot... aïe ! »

- « Oh ! OK... »

Je souris en entendant Scott s'éloigner pour regagner sa chambre. Ça marche à tous les coups, l'histoire de l'épilation du maillot, rien de tel pour mettre un mec mal à l'aise.

Je finis de me maquiller, fière de moi, et sort, enfin de la salle de bains. Avant de regagner ma chambre, je frappe à celle de mon colocataire pour le prévenir, il a besoin de temps pour s'admirer sous tous les angles.

- « Tu peux y aller, mais fais attention, après ce rude hiver, j'en ai mis partout. »

Scott ouvre la porte alors que je pouffe comme une idiote.

- « Tu es vraiment cinglée, tu t'étonnes d'être seule ? »

- « Pas du tout. Je suis juste exceptionnelle. »

Exceptionnellement cinglée !

Il rit avant d'aller à son tour à la salle de bains. J'attrape mon portable, mon sac enfile rapidement mes bottines et ma veste et crie avant de sortir.

- « On se retrouve chez Jim's ? »

- « Il y aura ta jolie collègue ? »

- « Laquelle ? »

Je préfère demander, Scott en a rencontré plusieurs. Seulement celles dont je suis le moins proche et Sarah. Je crois que la liste de celles qui n'ont pas eu le malheur de le rencontrer s'épuise.

- « La petite blonde ? »

Scott ouvre la porte, ne cachant sa virilité qu'avec ses mains, il n'est pas du genre pudique, l'habitude de se doucher dans les vestiaires avec d'autres hommes.

- « Tu déconnes. Putain ! Est-ce que je me balade à poil moi ? »

- « On te l'a déjà proposé avec Ryan, mais tu refuses... »

- « Je ne suis pas une exhibitionniste ! »

- « Oh, ça reste entre nous sexy Clémentine ! »

Il insiste sur les deux dernières syllabes, sachant à quel point, je hais mon prénom.

Merci, maman, d'avoir voulu faire dans l'originalité, mon nom n'était peut-être pas assez bizarre pour elle. Mais ce n'est pas elle qui doit maintenant assumer les blagues pourries qui vont avec. Elle ne se rend pas compte du combat intérieur que je mène pour ne pas massacrer chaque personne qui m'appelle comme ça. « Oh Clémentine, comme le fruit, c'est... original » ou « Clémentine, je ne suis pas sure, j'aurais plutôt dit melon vu la paire de seins... » Blague bien pourrie de mon autre coloc, qui bien que plus discret, est tout aussi macho et sans cervelle que Scott. Ou cette chanson que mon meilleur ami aime me chanter au moins une fois à chaque fois que l'on se voit. Je détestais ça, mais maintenant on se voit si peu souvent que ça me manque. Maintenant je vais l'avoir toute la journée dans la tête !

- « Bon, j'y vais avant d'être en retard. »

- « Pense à.. »

Je le coupe.

- « Oui, je te ramène la première blonde qui semble assez bête pour passer la soirée et trois minutes de sa nuit avec toi ! »

- « Ouai une avec des seins comme les tiens, mais avec des jolies fesses par contre ! »

Je ne réagis pas, depuis trois ans que nous sommes en colocation, je m'y suis faite, on se connaît, et on aime s'emmerder.

- « Et avec ceci ? »

- « Ce sera tout ! Allez dépêche toi, tu va être en retard, Monsieur Parker ne va pas être content... »

- « J'ai prévu le décolleté ! »

Remettant en place ma poitrine, je vais peut-être rattacher un bouton de mon chemisier, on verra en arrivant selon l'humeur du patron, et il remarquera peut-être que j'ai un visage juste au-dessus...

- « Pff ! On se retrouve à dix neuves heures. »

- « Yep. À ce soir, ne forcez pas trop sur les haltères... »

- « Bonne journée Clémentine... »

Je lui jette un regard noir, alors qu'il referme la porte en rigolant.

J'ai l'envie soudaine d'aller dans sa chambre et de tout retourner, mais je sais qu'il se vengera.

Et étrangement, il peut être plutôt inventif, quand il s'agit de faire des conneries. Comme la fois ou il a accroché tous mes sous-vêtements dans les escaliers de l'immeuble, même mes veilles culottes en coton, plus grise que blanche, que je ne sors jamais, ou presque.

Je vais m'abstenir et en plus, je vais être en retard !

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