Le petit coin des histoires

La valse 2

Il restait trente minutes. Trente longues minutes avant de pouvoir embarquer. Trente longues minutes avant de réaliser mon rêve, avec la femme que j'aime. Cela ne faisait que quelques mois que nous étions en couple, mais j'étais déjà accro à elle, à son corp, à son odeur. Je tournai la tête et la regardai, entrain de lire, tellement concentrée qu'elle en fronçait les sourcils. Je ne lui ai jamais dis « je t'aime », pourtant je sais que je devrais, mais j'attends le bon moment, le moment où je serai sûr. Tout à coups, une musique résonna dans l'aéroport, me sortant de mes pensées. Je la reconnue immédiatement: la valse numéro 2 opus 64 de Chopin. Je cherchai d'où provenait cette musique quand je vis une jeune femme entrain de jouer sur le grand piano blanc de l'aéroport, pas très loin. A côté d'elle se trouvait un jeune garçon, à peu prés de son âge, qui l'accompagnait au violon. Je tournai la tête vers ma copine, qui avait levé la tête de son livre, les regardant en souriant. Je me levai et me plaçai devant elle, un pied légèrement plié et mon bras droit tendu.

-« M'accorderiez-vous cette danse? »

Un sourire illumina son visage elle me regarda, les yeux brillants.

-« Bien sûr. »

Elle mit sa main dans la mienne et je la lui attrapa pour l'emmené plus près des joueurs.

Arrivés à quelques mètres d'eux, je lui mis une main derrière la taille et l'autre dans la sienne. Doucement nous nous sommes mis à danser, nos corps bougeant ensembles à la perfection, ses pas suivant les miens, yeux dans les yeux. La musique devînt plus forte, le tempo s'accelera, et nous, nous avons suivis, dansant de plus en plus vite. Peu à peu, le monde s'effaça autour de nous, ne laissant plus qu'elle et moi, ainsi que la musique, dans notre monde. En la regardant, pleins d'emotions firent surface. De la joie, de la tendresse, du rire, mais surtout, de l'amour... Des souvenirs me revinrent en tête comme notre première rencontre, ou bien comme la première fois où nous nous sommes embrassé. Mon coeur battait la chamade quand je me rendis compte à quel point j'avais de la chance d'avoir un femme comme elle à mes côtés et de partir faire le tour du monde avec elle. C'est vrai, j'avais vraiment de la chance et il m'arrivait parfois de me demander si je la méritais vraiment. Quand la musique s'arrêta, nous nous arrêtâmes, tout essoufflés, et je posai mon front sur le siens. Là, je me rendis compte que c'était le bon moment. Alors je lui dis ces mots. C'est trois petits mots qui m'ont brûlé les lèvres depuis plusieurs mois:

-« Je t'aime. »

Un grand sourire apparut sur son visage et elle me répondit:

-« Moi aussi je t'aime. »

Ensuite, elle posa ses lèvres sur les miennes et on s'embrassa avec passion. Quelques secondes après on se sépara et applaudit les deux musiciens, en même temps que quasiment tout le reste de l'aéroport. Je les remerciait intérieurement de ce magnifique moment qu'il m'ont permis de vivre, et alla me rassoir avec ma copine.