Chapitre 4: [La Vie]

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[PDV Cath] : Nous restâmes silencieuses quelques temps, observant cette grande et étrange chèvre blanche aux longues oreilles duveteuses et aux yeux d'un rouge impressionnant, qui semblait se tenir sur ses deux pattes arrières. Elle portait une magnifique robe d'un vert pomme éblouissant ainsi qu'un joli foulard à capuchon jaune flamboyant. Tout en elle, son attitude, sa manière d'être, tout en elle évoquait une simple et unique chose : la Vie. Elle s'occupait de son jardin, tantôt nous tournant le dos, tantôt nous faisant face. Elle ne nous avait toujours pas remarquées.

Mon emprise sur la main de mon amie se desserra pour revenir à son bras, la peur prenant le meilleur de moi-même. J'avais lu assez de contes pour enfants pour savoir qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Qui savait si cette chèvre n'allait pas essayer de nous enterrer vivantes pour servir d'engrais à son jardin ? À moins qu'elle ne nous kidnappe afin que l'on travaille pour elle gratuitement ! Ou pire ! Qu'elle nous mange !

Ok, aucun des monstres rencontrés n'avaient été une réelle menace, mais ils nous avaient tout de même attaquées. Et eux ils étaient PETITS ! Enfin, il ne dépassaient pas ma tête. Cette chèvre était bien trop grande pour être digne de confiance. Je n'avais pas envie de servir de dîner moi ! Et je ne voulait pas qu'elle fasse du mal à Ano ! Est-ce qu'il nous restait du temps pour fuir ? Peut-être que l'on avait mal cherché et qu'il y avait une sortie autre part ! Une sortie qui nous permettrait d'éviter une potentielle chèvre mangeuse d'amies voyageuses qui auraient dû savoir que la randonnée était une très mauvaise idée.

Je ne savais pas combien de temps j'étais restée à m'imaginer toutes les horreurs possibles, mais cela fut suffisant pour permettre à la chèvre de nous apercevoir. Cette dernière sursauta, surprise, et s'approcha de nous à grands pas. Je serrai plus fort le bras de ma camarade de route tandis que la distance entre nous et la menace non identifiée rétrécissait.

Ladite menace s'accroupit pour être à notre auteur et sourit. "Salutations." dit-elle. Nous, enfin surtout moi, devions faire une drôle de tête car elle enchaîna. "Ah, ne soyez pas effrayées mes enfants. Je suis Toriel, la gardienne des Ruines. J'ai pour habitude de vérifier tous les jours si un humain n'est pas tombé, mais il semblerait que l'on se soit ratées. Vous êtes les premières depuis un petit moment, la dernière est passée par ici il y a quelques mois tout au plus.".

Je distinguai du coin de l'œil que mon amie m'observait mais je ne pouvais pas détacher mon regard de l'étrange dame. Et si elle nous attaquait au moment où je ne la regarderais plus ? Cette dernière finit par reprendre la parole. "Vous êtes venues jusqu'ici par vos propres moyens et sans aide, vous devez être exténuées. Venez mes enfants, je vais vous préparer un endroit où dormir." déclara-t-elle en se dirigeant vers une jolie maison à laquelle je n'avais pas fait attention.

A peine eut-elle disparut derrière la porte qu'Ano posa sa main libre sur mon épaule et me fixa dans les yeux, une lueur d'inquiétude dans le regard. "Est-ce que tu vas bien.. ?" me demanda-t-elle. Je détournai le regard. "Bien sûr que je vais bien, qu'est-ce qui te fait dire ça ?" répliquai-je, tentant de garder une voix assurée. Moi aussi je voulais qu'elle voit que j'étais forte, comme elle ! Elle me sourit doucement. "Tu trembles Cath, et tu es pâle comme la mort. De plus, tu es actuellement en train de me déchiqueter le bras." me fit-elle remarquer.

Je relâchai brusquement mon emprise sur elle en m'excusant, gênée. "Aller, viens, y'a rien à craindre. J'ai un bon feeling avec cette chèvre." me rassura ma compagne de voyage. Je hochai doucement la tête, peu convaincue, et nous entrâmes à notre tour dans la demeure jaunâtre de la femme-chèvre. Cette dernière nous y attendait patiemment. "Venez mes enfants, je vais vous montrer vos chambres." nous dit-elle une fois que nous eûmes franchis le seuil.

Elle nous guida dans un couloir sur la droite et s'arrêta devant une première porte. "Voici la première chambre, il n'y a qu'un seul lit, l'une de vous deux pourra dormir ici. La deuxième est tout au fond du couloir, à gauche. Elle se trouve juste à côté d'un miroir, c'est facile à repérer. Reposez vous mes enfants, pendant ce temps je vous préparerai une surprise !" nous sourit-elle chaleureusement avant de s'en aller dans la direction opposée à nos chambres.

Je lançai alors un regard paniqué à Ano qui me fit un petit sourire rassurant. "Ça va aller Cath, Toriel est gentille, je le sens. Va te reposer, tout se passera bien.". Voyant que j'hésitai toujours, elle ajouta : "Tu peux prendre la chambre du fond si tu veux, comme ça tu sera le plus loin possible d'elle et je pourrai te protéger, ça te va ?". J'écarquillai les yeux. "Mais... Tu as dit qu'elle était gentille ! Si tu veux me protéger c'est qu'elle ne l'est pas !" m'exclamai-je.

Mon amie poussa un léger soupire. "Je veux juste te rassurer. Il faut que tu te reposes, et moi aussi. On a fait un long voyage déjà. Aies confiance, ok ?". Elle me caressa doucement les cheveux et j'acquiesçai docilement. "Super. Repose-toi bien Cath, on se revoit plus tard !" lança-t-elle finalement avant de disparaître derrière la porte de sa chambre.

Je m'engageai alors timidement dans le couloir, cherchant le miroir que Toriel avait évoqué. Le trouvant, je jetai un rapide coup d'œil à mon reflet, réajustai mon chapeau et passai la porte adjacente. J'arrivai alors dans une jolie petite chambrée orange, dans laquelle se trouvaient un lit collé au mur sur la gauche, une armoire et quelques objets banals. Mon regard fut immédiatement attiré par une peluche ressemblant vaguement à un ourson mais sans oreilles.

J'hésitai quelques instants puis le pris dans mes bras. Je m'assis sur le lit, face à la porte, retirant uniquement mes grosses bottes de pluie pour être un minimum à l'aise. Et j'attendis, la peluche contre moi. Il était hors de question que je m'endorme. « Je ne laisserai pas une vilaine chèvre maléfique me manger ! » décidai-je.

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Heya !

Je n'ai absolument rien à dire.

Me sens juste seule sur ce compte...

♡aubergine♡

Semnpaitale [Fiction FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant