12 Months Without You

Janvier - 01

Assis à une table je sirote une boisson certainement alcoolisée. Jinyoung m'observe de l'autre côté de cette même table et je sens son pied caresser lentement ma jambe.

D'autres hommes à d'autres tables boivent ou se tiennent la main, mais la plupart se trémoussent sur la piste de danse éclairée de néons. Les corps se frôlent ou se collent, s'éloignent ou se rapprochent et se percutent pour ne plus se séparer. Les mains de chacun semblent aller où bon leur semble sur le corps du, et parfois des, partenaires.

Une boîte gay.

Le pied de mon homme remonte toujours inlassablement ma jambe et je fini par me lever pour l'entraîner sur cette piste de danse où la volonté des corps est maître.

Me fiant à la musique débitée par les enceintes mes jambes se mettent en mouvement et je les laisse me guider, mes bras et mon bassin suivant le rythme qu'elles imposent.

Mon aîné, sourire aux lèvres m'imite sans protester.

D'abord à une distance d'environ un bras, on finit par se rapprocher, imperceptiblement. Ce n'est que lorsque ma hanche heurte la sienne que l'on s'en rend compte. Je souris et me mets dos à lui, me collant à son torse bouillant.

Bientôt nos mouvements se synchronisent et ses mains se posent timidement sur mon bassin pour remonter de temps à autre sur mon ventre de façon plus assurée, me provoquant alors des frissons aux endroits qu'il touche ou frôle.

Je sens ses lèvres humides sur mon cou et pose ma tête sur son épaule pour lui offrir cette peau qu'il dévore presque littéralement sous mes petits gémissements. Je finis par tourner la tête pour venir chercher ses croissants de chair. Une explosion de fourmillements dans mon ventre me fait passer mes bras autour de sa nuque pour mieux profiter de ses lèvres qui m'appellent et me tentent. À bout de souffle nous nous séparons mais nos lèvres se rejoignent une nouvelle fois, plus brièvement, avant que nos corps repartent dans leur transe.

Les musiques défilent, ses mains découvrent mon corps pour la énième fois et ne semblent jamais s'en lasser. La chaleur ambiante à considérablement augmenté mais pas uniquement à cause de nous. Des hommes s'approchent parfois de notre duo, seulement le regard jaloux et possessif de JinYoung les dissuade rapidement. Ils repartent alors en direction de la marée de corps environnante sans percer notre petite bulle.

J'ai chaud, lui aussi. Nous sortons finalement de la boîte de nuit et c'est sûrement à cause de mon esprit un peu embrumé par l'alcool que je ne visualise pas très bien notre trajet mais arrivés à un ascenseur familier, ses lèvres sur les miennes, que j'émerge. Le miroir frais dans mon dos me fait frissonner lorsqu'il me pousse contre ce dernier.

Mes mains autour de son cou, je refuse de décoller nos fronts. J'ai une sensation désagréable qui ne quitte pas mon esprit. La sensation que si je le lâche, ne serait-ce qu'une demi seconde, il disparaîsse.

Me focalisant sur ses baisers et sa langue qui quémande un échange plus intime, je m'efforce de faire abstraction de cette sensation. Nos langues se trouvent et entament une danse sensuelle tandis que ses mains jouent avec le bas de mon t-shirt et que les miennes caressent le haut de sa nuque.

La cage de fer s'arrête et un "ting" sonore nous informe que notre étage est là.

Il rompt notre baiser, embrasse le bout de mon nez et commence à s'éloigner mais mon impression de tout à l'heure me fais attraper son bras. Il rit doucement de mon action et va ouvrir la porte de notre petit appartement, glissant sa main dans la mienne.

Une fois rentrés, sans allumer la lumière, il vient happer à nouveau mes lèvres. Sans hésiter, je me colle à lui, le serrant comme si on ne s'était pas vu depuis plusieurs mois. Je respire son odeur, un curieux mélange entre le fruit et le parfum pour homme. Il passe une main sous ma cuisse et la lève pour me faire comprendre son intention de me porter. J'entoure alors son bassin de mes jambes et il nous emmène dans ce que je suppose être notre chambre puisque j'atterri sur un lit, lui sur moi.