Aide.

132 27 4
                                    

"Hé toi !

Que fais tu là, à te morfondre et à pleurer sur ce que tu es ?

Crois-tu que tu obtiendras ce que tu veux sans effort ? Je vois bien que tu es seule. Ne t'inquiètes pas, je vais t'aider.

Déjà petite, tu subissais. C'est à l'école que tout a commencé, pas vrai ?

Tu étais "rondelette", mais tes parents t'aimaient. 

Mais quand les railleries commencèrent à tomber, de rire tu as arrêté.

Les mots innocents ont commencé à t'accabler.

Petite fille grosse que tu étais, ton enfer avait débuté.

Et tu te sentais si vilaine, avec ce pantalon dans lequel tu débordais, dans tes manches longues que tu portais, hiver comme été.

Ta scolarité est passée, mais l'amertume et la douleur sont restées.

Ce que tu étais stupide.

Tes parents ne comprenaient plus pourquoi tu n'avais plus d'entrain à manger.

Tu n'avais rien compris. Mais je n'étais pas encore là pour t'aider.

Le jour est venu où j'ai pu entrer dans ta vie. Tu m'y as donné accès sans rechigner.

Ce que tu étais soulagée.

Je te disais quoi faire, tu m'écoutais.

Regarde-toi, tu es dégoûtante. Comment peux-tu encore te regarder ?Comment peux-tu encore supporter ton reflet ? Tout va changer, je vais m'en occuper.

Tu auras le droit de te nourrir, mais seulement quand je te le dirais.

Au début, ton estomac souffrira. Tu auras faim. Mais je t'apprendrais à l'ignorer.

D'un fruit par jour, tu devras te contenter.

Bois beaucoup d'eau, tu auras l'impression d'être rassasiée.

Si tu penses que tu vas craquer, regarde intensément ton reflet. Très vite, cela t'aura dissuadé.

D'un fruit par jour, tu passeras à un demi. Au début ce sera dur, mais on a rien sans effort, et tu finiras par le penser.

Marche quand tu penseras que tu es sur le point de t'écrouler.

Cours quand tu auras envie de pleurer.

Sois souriante, gentille, maline. Ainsi personne ne viendra t'embêter.

Pèses-toi trois fois par jour, tu verras, tes efforts finiront par payer.

Tu verras, tu seras fière de toi, heureuse de voir peu à peu ces chiffres lumineux diminuer.

Alors il te sera impossible d'arrêter.

Tu auras la silhouette dont tu rêvais, mais tu détesteras toujours ton reflet.

Rien n'ira jamais comme tu le voudras. L'ombre de toi-même tu deviendras.

Mais ce sera toujours mieux, tellement mieux que ce que tu étais.

Répugnante, grasse, dégoûtante.

Ces mots que tu t'infligeais, n'ont rien fait d'autre que te permettre d'avancer.

Moi, Ana, je t'y aurais aidé. "

◊ E x u t o i r e ◊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant