Ana,
Aujourd'hui, je ne t'écoute pas. C'est moi qui te parle, pour une fois.
Mon amie, il est temps de te le dire, comme un aveux crûment évident.
Je te connais par coeur ; je connais ta force, tes vices, tes déboires.
Je sais comme tu as soif de victoire, je sais comme tu es tenace.
Mais Ana, tu es ma meilleure amie, et tu es ma pire ennemie.
Et parfois ma haine surpassera mon amour pour toi.
Alors tiens-toi prête, ou baisse ta garde. Mais sache-le, je mènerai ce combat.
Et je perdrai peut-être. Ou te vaincrai.
Je sais que tu ressens ma peur, ma terreur de t'affronter.
Tu sais combien cela va être long, fastidieux, et que je vais feindre de pouvoir y arriver.
Et chaque défaite me soumettra un peu plus à toi, et chaque victoire sera un pas de plus vers la liberté.
Et je serais seule devant toi, prisonnière d'un corps que tu as tenté de me faire aimer.
C'est si fou ; aujourd'hui je peux dire que j'ai passé autant d'années loin de toi, qu'à tes côtés.
C'est terrifiant de te chasser, toi qui a été une alliée.
Ana, dis moi que je fais le bon choix, s'il te plaît.
Toi qui a voulu prendre soin de moi, dis-moi que tu as échoué, permets-moi de le réaliser.
Parce que ce combat n'est pas seulement mené contre toi ; il tuera aussi une partie de moi.
Parce que tu seras toujours moi, et je serais toujours toi.
Guide-moi, une dernière fois.
Aide-moi, Ana.
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◊ E x u t o i r e ◊
RandomJ'écris, parce que personne n'écoute. • Ana, c'est elle et c'est moi. C'est les deux à la fois.