Tard dans la nuit

Chapitre un

       

Il est 5:30 du matin lorsque mon téléphone se met à sonner.

- Allô ?

- Euh Julia ? C'est Thomas, il faut que l'on parle.

Pourquoi est-ce qu'il m'appelle à cette heure ci et pourquoi il est en appel masqué ?

- Ça ne peut pas attendre plus tard ?

- Non, écoute-moi. C'est important.

- Va y je t'écoute.

- Bon alors voilà, j'ai rencontré quelqu'un et je n'arrive pas à me la sortir de la tête. C'est comme une évidence, un coup de foudre tu vois ? Et vu qu'entre nous deux ça ne va plus trop bien, je préfère mettre fin à notre relation.

- ...

- Tu es là Ju ?

A l'annonce de cette nouvelle je  raccroche au plus vite pour mettre fin à cette douloureuse conversation.
Je n'en crois pas mes yeux. Mais quel salopard alors ce mec ! Me quitter au téléphone en plus. Des larmes coulent sans même que je ne puisse m'en rendre compte. Mon cœur me fait horriblement mal, comme si quelque chose venait de l'écraser, comme si un bus avait broyé tout mon corps en quelques secondes. J'ai l'impression de perdre tous mes repères. Je retourne m'allonger dans le lit.

Je lui ai tout donné, tout mon amour, ma sincérité et ma confiance. Pourquoi est-ce qu'il me fait ça ?

Je n'ai pas pu trouver à nouveau le sommeil suite à ce choc émotionnel.
Prise d'incompréhension, de tristesse et de rage, je prends mon téléphone et j'appelle Eva ma meilleure amie.
Dix huit ans d'amitié, de moments partagés ensemble. C'est d'ailleurs ma voisine. Son appartement ce trouve deux étages au dessus du mien. 
Elle seule avait les mots pour me calmer.

- Ju putain t'as vu l'heure ? Qu'est-ce qu'il ce passe ? Ça ne va pas ?

J'éclate en sanglot, tous mes membres lâchent prise et se mettent à trembler.

- Non ça ne va pas du tout. Tu pourrais passer demain matin s'il te plait ?

- Oui bien sur pas de souci.

Et je raccroche suite à sa réponse. Sa voix roque montre qu'elle dormait. Thomas est vraiment égoïste, il ne pense vraiment qu'à lui. Lui et sa petite personne. En pensant cela je me dis que j'ai été aussi égoïste en appelant Eva, j'aurai dû la laisser dormir.

Je prends mes écouteurs sous l'oreiller et je me mets en boule sous ma couette afin d'estomper de bruit de mes pleurs.