Chapitre 3

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Je cours. Je cours si vite que je sens à peine le sol sous mes pieds. Le vent me fouette le visage, et le foin me coupe la peau. Mais je ne peux pas m'arrêter: il va tomber. J'arrive devant lui. Il est dos à un gouffre, noir comme les ténèbres et profond à l'infini. Je veux l'en empêcher, mais le sol semble s'allonger élargissant l'écart entre nous. Il tombe. Comme une planche, il tombe les deux bras chaque côtés du corps. Je réussi à attraper son bras mais regretta mon geste.

Je l'ai tué.

Je me réveilla en sursaut, le front couvert de sueur et un léger mal de dos faisait son apparition. Je me relevai: j'étais couché sur un banc de rue, une couverture qui n'étais pas mienne couvrait mes jambes. La rue étais déserte, le lampadaire et la lune étaient les seuls points de lumière qui m'éclairaient. L'atmosphère semblait étrangement bleue. Je me relevai: ou étais-je donc? Une veste qui m'était un peu familière étais posée sur mes épaules. Je mis les manches et découvrai une adresse sur le bas de la manche: 44, rue du corbeau.

"Bizarre."

Je ramassai la couverture et commençai à marcher dans la rue. Une pancarte informait du nom de la rue dans laquelle j'étais et celui de celle avoisinante. R. Du Corbeau étais le nom de cette dernière. Je m'avança dans le cul-de-sac, et chercha le 44.
34...36.. Un petit immeuble gris se dressais devant moi. Les portes foncées et les fenêtres teintées rendaient à cet immeuble un certain charme. À mon goût. J'y entrai et chercha le numéro récurrent. Il se trouvais au 2e.

Toc toc. J'attendis quelques secondes et  un garçon aux yeux gris et aux cheveux mouillés vint m'ouvrir.

-Tyler? Je demandai.
-Ah, non, moi c'est Alex. Je vais le chercher.

Tyler déambula devant moi, les deux mains pleines de pâte qui semblait être du mélange à gâteau. Un mignon petit tablier pourpre était attaché à sa taille.

-Shi!

Je souris et tendis la veste d'uniforme que j'avais noué autour de ma taille.

-Je me suis réveillé sur un banc de rue avec ça sur mes épaules...

Il la prit et me dit:

-Viens, entre!

                              死死死

Assis à mes côtés sur le petit fauteuil beige, Tyler me racontais ce qui s'étais passé pendant que j'étais évanoui.

-Après que tu m'ai entrainé en dehors de l'école par la force, nous avons parlés et tu a retrouvé la parole. Tu m'a dit ton nom, je t'ai dit le mien, et tu as   -j'ai- retiré ton masque. Nous avons parlé, et tu t'es soudainement évanoui. Je t'ai rattrapé de justesse, et comme l'école finissait et que la nuit ne devais pas tarder à tomber, je t'ai déposé sur un banc près de l'école. Il faisait un peu froid, alors je t'ai prêté ma veste avec mon adresse dessus.

-Et cette couverture, elle appartient à qui?

Je posai la couverture pliée en quatre sur nos genoux.

-Ça, par exemple, j'en ai aucune idée.

Une voix provenant de la cuisine s'éleva:

-Tyler! Ton truc a fini de cuire!

Ce dernier laissa s'échapper un petit juron et s'excusa aussi-tôt. Il s'éclipsa à la cuisine et je décidai de le suivre.
Tyler enfonça ces mains dans de grosses mitaines légèrement trouées et ouvrît le four. La meilleure odeur que je n'ai jamais senti s'en échappa.

-Mmmh... Ça sent boooooon...! C'est quoi?

Il gloussa et répondit:

-C'est un gâteau à la rhubarbe, j'ai jamais fait ça. C'est un test quoi.

Il déposa le plat sur la table et prit des assiettes dans un armoire.

-Alex? T'en veux?
-Oui s'il te plaît, j'espère que cette fois çi ce n'es pas brûlé! Dit-il en riant.

                             死死死

-Dé-li-ci-eux! M'exclamai-je en me tapotant le ventre. J'ai pas vraiment l'occasion de manger des bon plats. Bah, des plats en général.

Alex m'interrogea du regard.

-....Il veux dire qu'il habite dans la rue alors il n'a pas trop l'habitude de manger des repas copieux!
-Ah! D'accord. ...Tu pourrais emménager ici quelques temps..!

Je recrachai mon eau derrière moi et nous le regardâmes, interloqués.

-Ça doit être nul de vivre seul, sous la pluie la plupart du temps, et surtout que c'est bientôt l'hiver... Continua-t-il.
-J'avoue, dit Tyler.

Mon invisibilité et mon immortalité faisaient de moi un être solitaire. Mais la situation a complètement changée depuis que l'intégralité des êtres vivants pouvais maintenant me percevoir.

-Je veux bien.

『Shi』Où les histoires vivent. Découvrez maintenant