Feels with me

Prologue

Je m'étais toujours demandé, si je n'avais pas été moi, comment ma vie serait. Je serais sûrement en couple, avec une jolie fille, des potes tous plus pervers les uns que les autres et certainement avec un caractère de merde, qui me rendrait encore plus populaire. Je ne penserais sûrement qu'au cul, à enchaîner les filles et les verres. Je profiterais de la vie quoi.

Je fixai le bout de ma clope qui était en train de se consumer à petit feu. Pourtant ce que je devenais, était tout ce que je détestais avant, avant son départ. Ce mec, mystérieux et qui préférerait se laisser tomber dans les bras de cette chose, que l'on appelle la mort. Ce mec qui ne sourit plus, qui déprime, qui fait la gueule. Une personne aigris.

Une chose était sûre, son départ m'avait brisé. Elle était mon petit rayon de soleil, la chose qui me faisait sourire. Malgré son caractère de merde, ses excuses bidons, ses réponses qui me foutaient la rage et le fait qu'elle faisait que ce qu'elle voulait, elle me manquait. Elle m'avait détruite, elle avait brisé mon coeur, elle l'avait réduit en poussière.

J'aimais la voir sourire, la voir heureuse était tout ce qu'il m'importait. J'étais littéralement raide dingue de cette fille aux yeux couleurs océan et à la chevelure corbeau. Je savais qu'elle était amoureuse de moi et que tout ce que j'éprouvais pour elle, était réciproque. Mais maintenant, j'en doutais.

Je relevai la tête et constatai que Lexy se trouvait devant moi, perchée sur ses talons hauts. Encore une chose qui ne me ressemblait pas, je me demandais encore ce que je foutais avec cette pétasse aux cheveux roses. Certes, elle était super mignonne mais comparée à ma princesse aux yeux qui avaient la couleur de l'eau, ce n'était rien.

Elle s'approcha de moi, et s'assit juste à mes côtés. Je ne dis rien et tirai sur ma clope. Ce qui était cool avec Lexy, c'était qu'on faisait un peu ce qu'on voulait. Cela ressemblait à tout sauf à un couple normal, pourtant cette relation me plaisait. Ou plutôt elle me changeait les idées.

—  T'en as une pour moi ? Me demanda-t-elle en pointant du doigt ma clope.

Je secouai la tête de droite à gauche, ce qui me valut un long soupire de sa part. Je fixai mes baskets, l'air chaud me fouettait le visage.

—  Pourquoi t'es là ? Lui demandai-je sans prendre la peine de la regarder.

—  Je suis venue te rendre ça, me répondit-elle en me balançant mon sweat-shirt à la figure.

Elle se releva, passa ses mains sur sa jupe, qui au passage ne lui allait pas très bien et m'appela.

—  Quoi ? Fis-je avec un ton agressif.

—  Tu veux pas faire un tour avec moi ? Me proposa-t-elle en passant une main dans ses cheveux rose.

J'haussai les épaules. Je n'avais rien à faire, après tout.

—  Ma voiture est garée là, m'informa-t-elle en me montrant sa Range Rover blanche.

Je me levai et passai mon bras sur ses épaules. On regagna sa voiture et je m'installai sur le siège passagé.

— Tu veux aller où ?

— Paris Moutain State Park ? m'interrogea-t-elle en démarrant.

— D'accord.

Et le trajet se fit en silence, seules les musiques nulles à chier de Lexy faisaient qu'il n'y avait pas un silence complet.

Lorsque l'on arriva, elle se stationna comme une merde sur le parking et on put enfin descendre de sa voiture. Elle me retrouva et pencha sa tête comme si quelque chose clochait.

— Tu ne trouves pas que je suis légèrement mal garée ?

Je me retournai et regardai la voiture qui prenait deux places de parking.

—  Pas du tout, tu es super bien garée, lui dis-je.

J'avais clairement la flemme de l'attendre pendant une heure pour qu'elle arrive à bien se garer.

—  Si tu le dis, fit-elle en haussant les épaules.

Elle verrouilla la voiture et se colla à moi. Je passai ma main autour de ses épaules et on marcha sur l'allée principale du parc. Elle chantonnait une chanson qu'elle affectionnait tout particulièrement et que j'avais fini par l'apprécier, moi aussi.

—  Ça te dit, de manger une barbe à papa ? Me dit-elle en pointant le petit camion qui vendait des sucreries.

J'haussai les épaules, si ça lui faisait plaisir, pourquoi pas.

—  Moi pas spécialement, mais je t'en achète une, si tu veux.

Elle m'offrit un énorme sourire et m'entraîna jusqu'à la camionnette. Elle demanda une barbe à papa au monsieur. Je la lui offris. Lexy souriait devant sa sucrerie, on aurait dit une enfant.

On s'assit sur un banc et elle m'offrit une morceaux de sa barbe à papa. J'acceptai et le fourrai dans ma bouche. Je n'avais jamais été fan de cette sucrerie, tout simplement parce que je trouvais qu'elle n'avais aucun intérêt. Aucun intérêt comme la vie de merde que j'avais.

—  Ça va ? Me demanda Lexy, en léchant ses petits doigts sucrés.

Je fixai un arbre et haussai les épaules. Je détestais cette question, elle ne devrait même pas exister. De plus, je répondais la même chose depuis un an maintenant.

—  Heho, je te parle ! S'exclama ma copine aux cheveux rose.

Je tournai la tête vers elle et la regardai d'un mauvais œil. Ses sautes d'humeurs m'énervaient, et elle le savait.

—  J'ai pas envie de parler, là, répondis-je froidement.

Elle ne dit rien et me toisa de son regard hautain.

—  Très bien, à demain alors, me dit-elle en se levant.

Elle passa ses mains sur son horrible jupe, me foudroya du regard une dernière fois et s'éloigna en direction du parking.J'haussai les épaules et me levai du banc. J'avais la flemme de supporter une fois de plus ses petites crises de fille pourrie gâtée. Je sortis donc du parc et marchai en direction de chez moi, mes écouteurs dans les oreilles.