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Une telle vitesse. Je ne puis le supporter longtemps. Je me sens lourd, toute mon attention repose sur cette impression. Comment cela pourrait être possible? Je refuse cette idée, ma tête reste haute. Le sol disparaît. Jamais je n'arrêterai, la peur ne me laisserait faire. Comme pris au piège, je n'ai pas d'autres choix. J'avance. Je vole. Des cris se font entendre au loin. Ils deviennent de simples bourdonnements que je me force à ignorer. Droite. Gauche. Droite. Gauche. Cela semblait plutôt banal et simpliste. Ciel, que je me trompais! Le regret m'envahis peu à peu. Je voulais simplement paraître normal, une autre ombre dans ce monde de lumière. Les gens seraient-ils tous suicidaires? Mon souffle s'énerve, mon regard s'affole, mes poumons ne pourront suivre. Arrête toi. Ne réfléchis pas, met un terme à tout ceci. Je n'y arrive pas, je n'en suis pas capable. Quel lâche je fais. Droite. Droite. Gauche. Gauche. Mon rythme ralenti, ressaisi toi. Fais un choix. Mes muscles s'épuisent, sous la pression ils pourraient lâcher d'une seconde à l'autre. Quelle sera la suite? Cette douleur, je n'ai jamais rien sentis de semblable auparavant. Je retrouve ce poids. Il s'agrippe à mon pauvre corps et l'extripe de toutes ses forces. Une descente aux enfers. Je n'ai rien voulu de tout cela, ce n'est pas mérité. Elle s'acharne jusqu'à blesser. Garde la tête relevée, oublie la force, la douleur, le mal. Concentre toi et surtout, continue. Le vent effleure ma peau, un frisson parcours chaques parties de mon corps. La nature ne s'arrêtera donc jamais. Personne ne semble porter attention à moi, mon malheur les importe peu. Je me sens pitoyable. Le désespoir est tout ce qu'il me reste. Les hortensias embellissent l'atmosphère par leur doux charme bleuté. Une seconde d'inattention qui s'évapore d'un souffle bref et accueille mon angoisse avec un rire contagieux. Ma fin est proche, et le sourire aux lèvres je l'embrasse jusqu'à la chute.

"Mon.. mon vélo...
   -Oh mon chéri, mon pauvre chéri. Je regrette tellement, je savais que je n'aurais pas dû te laisser essayer. Tu n'étais pas prêt, on vient à pêne d'installer tes nouvelles jambes."

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RéflexionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant