P a r t i e 1.

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Crack, cling, boom. Oops. Une grimace étira les traits de mon visage quand j'entendis le bruit désagréable du verre se fracasser par terre, en mille morceaux. Après avoir retirer ma première chaussure, j'avais décidé de simplement balancé celle-ci, peu m'importais ou elle allait atterrir. Mais peut-être l'avais-je lancé trop fortement et sans regarder vraiment devant moi. Il faut me comprendre: je viens de rentrer chez moi, après une journée longue et fatigante, je suis crever. Et je ramasserai le résultat de ma maladresse tout à l'heure. Ou demain. Ou dans une semaine.

Un soupire m'échappe. Je suis irrécupérable et je me désespère.

Mes pieds me traine finalement jusqu'à la cuisine ou j'attrape le premier paquet de gâteau qui me passe sous la main. Mes doigts plongent dans le carton pour en sortir un biscuit, puis l'amène à ma bouche laissant le gout sec du chocolat envahir mes papilles gustatives. C'est bon ce truc. Je devrais en acheter plus souvent. Pendant que je déguste mon quatre heure, mes yeux se posent sur quelques feuilles volantes occupant la surface de mon bar. Foutu loyer et foutu travail. Au fond je sais que je devrais m'en occuper immédiatement, mais je n'en ai simplement pas, plus, la force.

Mes fesses vont donc se poser lourdement sur mon canapé alors que je me cale confortablement, ou presque, dedans. Affalé comme un ado sur mon fauteuil, la bouche pleine de gâteau. Sincèrement, j'éprouve de la pitié pour moi-même. Je n'ai même pas retirer ma veste et honnêtement j'ai une immense flemme de le faire maintenant.

Alors que je bouge encore un peu, afin d'être mieux calé dans mon fauteuil, je sens un objet métallique coincé sous le poids de mon corps. Près de ma fesse plus précisemment. Comme toute personne le ferai, je bouge pour que ça me dérange moins, mais soudainement la chaîne hi-fi s'allume. La télécommande.

Putain, ça va faire une semaine que je la cherchais.

L'air de I'm so sorry d'Imagine Dragons retentit dans la pièce et brise le silence. Je commence à bouger ma tête au rythme de la musique, du bout des lèvres je fais le bruit de la guitare. Puis au final je pose les gâteaux et ferme mes yeux quand l'air déchaîné commence. Mes jambes commence aussi à bouger en rythme avec la musique.

- About tiiiime for anyone telling you off for all you deeeeeeds ! No siiiiign the roaring thunder stopped in cold to reeeead.

Je chante comme la pire des casseroles de ce monde mais je m'en fou. Qui va m'entendre ? Question rhétorique. Mes voisins. Qu'ils aillent se faire foutre honnêtement. Ils se permettent de faire la fête jusqu'à quatre heure du matin le lundi soir. Et tout les autres jours de la semaine. Alors si je peux les emmerder, même un petit peu, je ne vais pas m'en priver.

- So you gotta fire up, you gotta let go ! You'll never be loved t'il...

La musique se coupe soudainement alors que, tout seul maintenant, je continuais de chanter. Dans un effort surhumain, je suis sérieux, je me redresse pour attraper la télécommande et rallumer la chaîne maintenant éteinte. Mais j'ai beau appuyer sur le bouton rien de ne se passe. C'est cassé ou quoi ? Les piles sont peut-être morte ? Ou alors y'a un truc qui bloque le signal c'est pas possible. Je ne fais que d'appuyer.

Et c'est seulement après cinq minutes d'acharnement contre cette pauvre télécommande et après avoir taper cinq minutes dessus comme un débile que je comprend qu'en faite la chaîne hi-fi est débranchée.

Comment j'ai compris ? C'est simple j'ai relever la tête. Me traitant intérieurement d'idiot, je me lève du canapé. Comment elle a pu se débrancher ? Aucune idée.

- Et tout de suite les actualités de ce mardi 23 octobre.

Je fais volte face en lâchant un cri ( de fillette ) et voit ma télé allumé... qui était éteinte il y a trois secondes. Pendant un long moment je reste paralysé en regardant ma télé qui vient simplement de s'allumer toute seule, mais je soupire un bon coup, vais l'éteindre, et décide de rapidement aller prendre une douche. Ca va me détendre.

**

Okay j'ai merder. À la base j'ai débranché la chaine Hi-Fi parce que, sérieux, ce mec ne sait pas chanter. Imaginez des ongles passant sur un tableau. C'est le même degré sonore. En revanche pour la télé j'ai pas voulu lui faire peur. J'ai juste voulu faire comme dans les films d'horreur pour m'amuser et franchement je suis pas déçue. Certes le pauvre, mais c'était drôle.

Maintenant qu'il prend une douche je peux fouiner un peu. À force de l'observer j'ai compris qu'il a plein de problèmes. Déjà il est endetté jusqu'au cou et ça va pas pour s'arranger. Pourtant il travail, mais il gagne une misère. Je sais qu'il a un meilleur ami mais je n'ai pas retenu son nom.

Son meilleur ami ne vit pas là. Donc il est seul, et je ne crois pas qu'il ai de copine. Bon ben c'est pas la joie. Je soupire et regarde autour de moi. Il n'a aucun effet personnel dans son appartement. Pas de photo de famille, pas de biblo, enfin il n'y a rien. C'est triste.

Je décide de m'assoir sur le fauteuil ou il se trouvait quelques minutes avant moi. J'ai encore du mal à réaliser que je suis morte. Des fois quand je vois de la nourriture, je me rend compte que je n'ai pas faim et que je n'aurai plus faim. Plus jamais. Aussi, des fois je vois le soleil dehors et je me rend compte que je ne peux plus ressentir la chaleur, ou la froideur d'ailleurs. C'est assez troublant. Là je suis assise sur un fauteuil mais je ne le sens pas. En revanche quand je touche des gens je sens quelque chose de très faible. J'ai voulu tester hier.

J'ai suivis Harry jusqu'au travail ( de toute façon je le suis partout. Sauf dans la douche, et au toilette. Roh bref. ) Et dans l'après midi sa patronne est arrivée alors je suis allée vers elle et je l'ai toucher sur le bras et elle n'a rien sentit. Je le sais parce qu'elle n'a pas sembler être troublée. Hors, si elle m'avait sentit elle aurait du.

J'entend des pas dans le couloirs adjacent. Harry surement. Enfin pas surement c'est sur enfaite, il n'a personnes d'autres. Ou bien d'autres fantômes ? Des copains pour faire joue-joue ?

Quelques secondes après le brun débarque dans le salon dans le juste appareil. J'écarquille les yeux et met mes mains devant mes yeux. Heureusement je n'ai rien vu, même morte j'aurai été traumatisée. Il se balade souvent nu dans son appart' comme ça, mais toujours de façon inattendue. À l'avenir je penserai à faire attention. Je me lève du fauteuil ou je suis assise au cas ou il voudrait y aller. Ce serait bien trop gênant, même pour une morte encore une fois.

J'ose finalement écarter mes doigts devant mes yeux pour voir si il s'est habillé, mais non. Je tombe nez à nez avec une belle pair de fesse. Wonderful. Mes mains retombent alors que je lève les yeux au ciel en même temps.

- Putain mais vas t'habiller non ?! râlais-je comme si il pouvait m'entendre.

Le jeune homme continu sa vie, je crois qu'il cherche quelque chose enfaite. Oui c'est ça. Il soulève les coussins du canapé la mine renfrognée, puis énervé il lance un des coussins dans le mur en face. J'hausse un sourcil avant de croiser mes bras sur ma poitrine.

- Mais ou j'ai foutu ce jean, merde !

- C'est vrai que tu vas le trouver dans tes coussins, ingénieux Harry.

J'ai eu l'impression qu'il m'avait entendu puisqu'il retourna dans le couloir, pour aller dans sa chambre surement, chercher dans un endroit plausible. Je soupire doucement puis me rend doucement compte de tout ce qui se passe. Je me suis suicidée, merde. D'ailleurs mon corps n'as toujours pas été retrouvé. Ca fais deux semaines. Applaudissez.

J'entend un cri de victoire rauque venir de plus loin. Un rire m'échappe.

Hidden. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant