- Adélaïde, viens ici!
L'adolescente ne bougea pas. Elle observait attentivement les gouttes de pluie perler la vitre de sa chambre. Elle adorerait sortir dehors avec un imperméable jaune et danser. Malheureusement, elle ne pouvait pas. Elle ne pourra jamais.
- Adélaïde!
- J'arrive, maman.La blondinette soupira et se dirigea vers la cuisine avec sa chaise roulante.
- Joyeux anniversaire! Quatorze ans, ça ne se fête pas tous les jours!, s'exclama son père.
- Je sais, puisque ça n'arrive qu'une seule fois dans toute une vie...
- Exactement! Allez, viens ici.Adélaïde roula jusqu'à son paternel. Par habitude, celui-ci lui ébouriffa ses cheveux ondulés.
- Tiens. C'est notre cadeau, de maman et moi. Je sais que nous avions convenu d'ouvrir les cadeaux ce soir, mais j'aimerais que tu ouvres celui-ci maintenant.
Curieuse, Adélaïde déposa la boîte colorée sur ses jambes inanimées. Elle défit délicatement le ruban rouge éclatant. Elle leva le couvercle, pour y découvrir un chat blanc.
- Oh! Merci papa!
- De rien, ma chérie. Nous étions sûr que tu allais l'adorer.
- Comme il est adorable! Je vais le nommer Romy.
- Quel joli nom! Il lui va comme un gant., s'exclama sa mère.La fille prit l'animal dans ses bras. Le félin émit un petit miaulement, ce qui l'amusa. Il paraissait bien. Les yeux bleus de Romy ressemblait énormément à ceux d'Adélaïde. Il était certain que les deux allaient bien s'entendre.
~
- Toi, aimes-tu la pluie?, demanda la fille au chat.
En guise de réponse, Romy se frotta contre elle. La brunette était partie se reposer dans sa chambre en attendant les invités. Il était dix heures du matin.
- Tu sais, mon plus grand souhait serait de danser sous la pluie. Tu sais pourquoi je ne peux pas le faire? J'ai une grave maladie. C'est pour cette raison que mes jambes ne fonctionnent plus. J'ai toujours rêvé de devenir une grande ballerine, aussi. C'est nul, que tout ce qu'on veut le plus au monde, nous soit inaccessible. C'est toujours comme ça. Du moins, pour moi.
Le félin finit par se coucher sur elle, en ronronnant. Quelle splendide créature, pensa-t-elle. Adélaïde mit sa main frêle sur la vitre en rêvassant. La surface était froide, ce qui la fit sourire. Malgré le fait qu'elle ne puisse pas sortir dehors, elle pouvait bien y penser. Quelqu'un toqua à sa porte de chambre.
- Entrez!
Elle vit entrer son meilleur ami, Marco. Elle se rappella de leur première rencontre. C'était ce qu'on appelle une amitié improbable. Le garçon aidait son père à distribuer les pintes de lait aux résidents tous les samedi. Un jour, il remarqua une petite tête brune qui l'observait de la fenêtre, près de l'entré. Il l'avait salué avec son plus beau sourire, en enlevant sa casquette, en guise de galanterie. Adélaïde avait fuit derrière les rideaux de sa chambre, les joues en flamme. Elle était si gênée qu'il l'ait vu! À vrai dire, elle l'observait depuis déjà depuis quelques temps. Elle s'imaginait devenir amie avec lui et de devenir quelqu'un de normal, comme dans ses séries ou ses films favoris. La semaine suivante, prise d'un élan de courage, elle l'avait salué. Au fil des samedi, sans avoir à se parler, ils ont commencé à se connaître. Marco, de nature blagueur, lui faisait des spectacles de mime totalement ratés, ce qui faisait énormément rire la fille. Adélaïde, elle, dessinait de jolis dessins, qu'elle accrochait partout dans les vitres de la maison. Sa mère avait commencé à s'interroger sur le comportement de sa filles lorsque samedi arrivait, mais elle avait préféré laisser sa belle Adèle faire ce qu'elle voulait. Après tout, tant que sa fille était heureuse, c'était tout ce qui comptait. Chacuns à leurs manières, Adélaïde et Marco permettaient la croissance d'une mystérieuse amitié. Finalement, le garçon avait prit le devant en cognant à la porte. C'était le père de la brune qui avait répondu. Ils eurent une petite discussion, avant de passer dans la pièce de "lavage". Cet endroit consiste à enlever toutes traces de bactéries sur les vêtements. Marco fut quelque peu interloqué, la première fois... Mais il s'habitua. Ils sont devenus meilleurs amis.
- Salut Adèle.
- Salut! Comment vas-tu?
- Maintenant, très bien., dit-il avec son plus beau sourire.Ils se firent une accolade. Il était drôlement bien habillé, pour une fois. Il portait des jeans noirs, un t-shirt gris avec un veston noir. Pour couronner le tout, il portait son inlassable casquette avec la palette vers l'arrière. Il avait fait un effort considérable, tout en y mettant sa touche personnelle.
- Joyeux anniversaire! Tiens, c'est mon cadeau. Je veux te l'offrir avant tout le monde.
- Tiens donc, un autre qui veut détourner le règlement des cadeaux! Malheureusement, tu ne seras pas le premier. Je te présente Romy!
- Un chat? Mais je croyais que tu ne pouvais pas en avoir un, pas vrai?
- Apparemment, celui-ci fait l'exception.
- Tant mieux pour toi! Voilà, mon cadeau, même si je ne suis pas le premier...Marco lui donna une petite boîte. Sans plus attendre, elle l'ouvrit, pour y découvrir une petite boîte musicale. En l'ouvrant, Adélaïde vit une magnifique ballerine dansant sur un fond de pluie, au son d'une douce mélodie.
- Oh...
- Tu l'aimes?
- Bien sûr! Je... Je l'adore! Merci!Elle l'enlaca sans savoir quoi dire. Marco la connaissait beaucoup trop. C'est bien pour cela qu'à chaque fois qu'elle le voyait, elle avait de jolis petits papillons dans son abdomen...
~
- Ma chère Adèle, c'est à ton tour, de te laisser, parler, d'amour..., chantait l'assemblée en chœur.
La concernée souffla les bougies. Comme elle était heureuse! À sa droite, son meilleur ami souriait autant qu'elle. Tout était parfait. Ses parents, ses grands-parents, son parrain et sa marraine étaient présents. Ils l'aimaient tous comme elle était. Après avoir dégusté le délicieux gâteau, ce fut le temps pour elle d'ouvrir les cadeaux. Chacun des présents étaient merveilleux, à ses yeux. Des livres, un carnet de dessin, des crayons, un journal intime et un pendentif lui avaient été offerts. Soudain, elle eut mal à la tête, qui se transforma rapidement en vertige.
- Je ne me sens pas... Très bien..., réussit-elle à dire.
Tout semblait drôlement fantomatique, autour d'elle. Les bruits étouffés, le monde l'oppressait. Elle eût soudainement l'envie pressante de s'assoupir, seulement quelques secondes...
- Adèle? Adèle!, s'alarma Marco.
- Tout... va bien..., s'entendit-elle dire.La pluie enlève tout nos soucis., pensa-t-elle avant de sombrer dans un trou noir.
VOUS LISEZ
Danse Sous La Pluie
Non-FictionDanse sous la pluie, chérie. Adélaïde, 14 ans. Adélaïde, utopiste. Adélaïde, malade. Adélaïde, amoureuse. Adélaïde, un rêve. (3 chapitre. Short story.)