Cela fait maintenant trois ans que je vois le Dr Lange et ma psychiatre chaque semaine. Trois ans que je garde espoir. Je vais mieux maintenant, mes crises de boulimie se sont espacées. Mes parents, après deux semaines de consultations médicales en secret, ont fini par être mis au courant... par l'historique de la carte vitale... Merci la sécurité sociale, tu m'as évité beaucoup de cachotteries! Malgré ce "secret", ils m'ont soutenue comme personne ne m'a soutenue. Ils m'ont aidé à me relever quand j'avais des coups de mou.
Après des semaines passées à m'excuser quotidiennement, j'ai renoué contact avec Mathéo, aussi. C'est le seul vrai ami qu'il me reste. Nous faisons maintenant nos études à la même fac de droit, et vivons en colocation depuis deux ans. Lui aussi m'a énormément aidé, ne serait-ce qu'en cachant les sucreries présentes dans notre appartement quand je sentais le vide reprendre place dans mon estomac.
A la fin de ma terminale, j'avais certes perdu ma lisse réputation et mes amis en carton, moquée pour mon poids et à cause des nombreuses rumeurs (visiblement, avoir un poids instable est signe de toxicomanie aux yeux de certains), mais je me suis relevée plus forte que jamais. J'étais peut-être une paria aux yeux des autres, mais j'étais enfin moi-même et j'avais Mathéo. C'était-et c'est encore- tout ce qui comptait
Aujourd'hui, je n'ai plus honte de mon poids qui fluctue, des vergetures qui apparaissent sur ma peau entre chaque crise. Je n'ai plus honte de m'habiller comme je veux, peu importe si je suis dans une période de prise de poids. Je n'ai plus honte de dire que je prends des anxiolytiques, car ils m'aident aussi à aller mieux alors pourquoi m'en cacher?
Aujourd'hui, je n'ai plus honte de le dire: je m'appelle Aurélie, j'ai 20 ans et je suis boulimique. J'étais seule quand je pensais être bien entourée, je suis maintenant bien entourée alors que les gens pensent que je suis seule. Mais au fond, que savent-ils de moi? Rien, si ce n'est ma corpulence et mon physique. Ils ne savent pas que je combats mes propres démons depuis plusieurs années, que je suis forte psychologiquement. Ils ne connaissent pas ma personnalité, ni mes centres d'intérêts. Après tout, je m'en moque: je ne suis plus seule maintenant.
J'ai enfin compris que ce qui compte, ce n'est pas le regard des autres: c'est l'attention qu'on y porte.
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NDA:
Voilà la fin de cette nouvelle! Je la trouve un peu brouillon donc je pense commencer une réécriture d'ici peu, mais j'apprécierais vraiment vos retours sur la première version! N'hésitez pas à rafraichir votre bibliothèque pour avoir les mises à jour des chapitres, et à laisser un petit vote par-ci par-là!
Je ne suis pas une "pro" des troubles alimentaires. J'en ai eu, mais je n'ai pas été boulimique. J'ai simplement plongé dans des sentiments passés en espérant qu'ils soient le plus proche possible de la réalité.
Si j'ai mis le #freeyourbody; c'est presque uniquement pour le dernier paragraphe de cette épilogue en fait ^^
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#freeyourbody
Short Story"Puis je parlais de ma peur d'en parler à mes parents. De ma solitude. De la culpabilité. Du vide que j'avais besoin de combler. Elle ne m'interrompit pas une seule fois" Aurélie a 17 ans quand sa vie bascule. Contrairement à ce qu'elle pensait, pou...