Un mois a passé . Je note consciencieusement ce que je mange , je fais des efforts pour garder la nourriture même si j'ai souvent peur de grossir... Petit à petit , ma situation s'améliore et je me prends à espérer une guérison totale .
Je me sens plus énergique ,moins fatiguée . J'arrive à retenir les cours , je suis plus attentive , plus aimable aussi , plus souriante.. Serais-je enfin sur la bonne voie ? Celle du bonheur et de la paix dans une guerre acharnée contre mon corps ? Peut-être bien , qui sait . Mais c'est sans compter ma nature bien fragilisée par mon mode de vie chaotique . La rechute est arrivée un jour froid et pluvieux de septembre . Je remarque en m'habillant que ma taille n'est plus aussi marquée , que j'ai même un petit ventre . Panique totale . Je cours me peser , chose que je n'avais plus faite depuis mon premier rendez-vous avec la diététicienne . Cinquante kilos pour un mètre cinquante-huit , c'était énorme ! Je décide à l'instant de me mettre au régime et de perdre au moins cinq kilos .
Je ne sais pas alors que ce régime sera la source de bien de mes ennuis et que je j'en ressortirais pas intacte , voire bien trop abîmée pour vivre dignement .
Je tient un journal alimentaire pour noter la nourriture que j'avale :
Petit-déjeuner
- Un café
Midi
- Une tranche de jambon et cent grammes de salade verte
Soir
- Un bouillon dégraisséJour après jour , je défais patiemment ce que j'ai mis des semaines à construire . Mon poids chute , sans fin , sans faim . Je suis arrivée à quarante-deux kilos lorsque M.Patrick et Mme Hazel réagissent et se mettent à me parler d'hospitalisation, de soins plus en profondeur , de consultation avec un psychologue . Je refuse tout en bloc .
Je ne dors plus , je suis faible , je perds mes cheveux , je suis carencée , ma vision se brouille et mes notes sont un vrai désastre . Mais je persiste et signe . Jamais je ne me ferai hospitaliser , quant à parler avec un psy , ils pouvaient toujours courir . Rien ne compte si ce n'est le chiffre sur la balance qui descend à une vitesse folle . Aussi folle que moi .
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Un adieu
Non-FictionCeci est le témoignage d'une amie qui m'a confié la lourde tâche de le retranscrire . J'ai attendu le premier anniversaire de sa mort , jour pour jour , et je le dédie à toutes celles qui ne s'en sont pas sorties . Elle s'appelait Mélanie et avait 2...