Chapitre 2

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Comme tous les jours de cours, ma matinée passe à une allure très (trop) lente. Je m'ennuie à mourir, et m'amuse à dessiner dans les marges de mes cahiers des croquis de silhouettes de femmes, ( cela peut paraître glauque, dit comme ça, je sais, mais je trouve ça poétique, artistique.. ) des mandalas... Les maths, la chimie, et autres matières de ce genre ne m'intéressent guère. Mon esprit dérive sur un tas de choses : de ma planète imaginaire au contrôle de français de demain. J'ai la mauvaise habitude de rêver à la place d'écouter le professeur parler. La petite voix au fond de ma tête me souffle souvent que c'est peut-être à cause de cela que je n'ai pas d'excellentes notes dans les matières scientifiques. Mais, je la fais taire tout le temps, me disant que nous n'avons qu'une vie, et qu'il faut en profiter au maximum.

Une vie.

                             Profiter.

                                                        Être heureux.

                                                                                                Réaliser de belles et grandes choses.

Rien de cela ne m'arrive, pour être honnête. Je passe mes journées au lycée, à penser à tout et rien. Le soir quand je rentre, rien d'intéressant non plus. Je fais plus ou moins mes devoirs, dessine, mange... Une interminable routine qui se répète chaque jour. Pourtant, je sors bien des fois les week-ends... Rarement mais... des fois. Je vais chez Becca pour étudier un cours que je n'ai pas compris, regarder un série ou même simplement discuter. Ce n'est pas vraiment intéressant, mais au moins, cela satisfait ma mère. Elle dit que je me sociabilise un peu. Et puis, qu'est-ce-que ça peut bien lui faire que je sois avenante ou non ? J'ai beau lui répéter que ce ne sont pas ses affaires et qu'elle n'a qu'à se mêler de ses baguettes et pâtisseries, elle ne m'écoute jamais, et continue à me faire de grands discours sur le fait que sortir avec des "amis" serait bon pour moi. A chaque fois, je l'écoute en mangeant mon dîner, mais je sais pertinemment que je ne m'amuserai pas plus avec d'autres personnes. Je n'en ai pas envie. J'hoche la tête de temps en temps, sors un "oui oui" ou un "mmh", pour lui faire plaisir. 

Enfin. Je me dirige rapidement vers la cafétéria, où m'attendent déjà sûrement Becca et Meredith. Comme d'habitude, je prends mon temps, ne voulant pas être bousculée par des lycéens affamés. Je sais pourtant que cela a le don de mettre sur les nerfs mes deux amies qui veulent absolument être sur une table de "populaires". Enfin surtout Meredith. Je déteste ce mot : p-o-p-u-l-a-i-r-e. On entre dans une case. Pour moi, quelqu'un de populaire peut soit être une pimbêche ( je ne citerai pas de noms, naturellement ), pleine de fond de teint, fard à paupières, gloss et autres cosmétiques que je n'utilise absolument pas. Ou bien tout simplement quelqu'un de cool, gentil, souriant.. Lumineux ? Sauf qu'il n'y en a pas. Tout du moins, pas à ma connaissance. Je trouve tous les gens populaires exécrables, désagréables et moqueurs. 

On a tous une étiquette collée au front. Ashley McKenzie est" la bombasse de service " ( je vais être méchante, je sais, mais personnellement, j'aurais plutôt dit " la fille facile " pardon, pardon ), ses copines, Jessy Bloom et Angelina Johnson sont " les meilleures amies de la fille la plus populaire du lycée, donc, on les aime forcément " ( encore une fois, je n'aurais absolument pas mis ça, et aurais plutôt dit " les larbins d'Ashley " ). Johnny, Bill, Sam, les garçons dont toutes les filles sont amoureuses sont " les rois de cet établissement " ( selon moi, ils auraient plutôt du être " les rois des prétentieux " ). Et moi ? Et moi...

" La paumée ? "

                                          " La fille bizarre ? "

                                                                                               " L'invisible ? "

RainbowWhere stories live. Discover now