Des/illusion

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Elle marchait.
Le casque sur ses oreilles l'inondant d'un flot de musique la coupant du monde .Seule.
Harmonies
Quelque soit la musique elle vivait et ressentait chaque accord et ces notes faisant vibrer son âme.
Elle marchait bercé par la douce voix de la chanteuse et elle oubliait .
Peut être même qu'elle volait ?
Ses épais cheveux bouclés se soulevaient au rythme de ses pas et sous ses lunettes de verre épais ses yeux brillaient.
Elle souriait insconciante ,juste bien.
Elle soupira d'aise quand la voix atteint les octaves .
Presque son moment préféré...

Mais ce fut le silence.

Plus de batterie.
Elle sortit son téléphone de sa poche en regardant désespérément son écran noir lui faire face.
L'euphorie retomba d'un seul coup et forma une boule dans sa gorge.
Quand tout semble trop beau pour être vrai ,et bien c'est souvent le cas.
C'est totalement idiot mais elle avait envie de pleurer.Elle regarda droit devant elle et marcha en silence jusqu'à chez elle.
Après tout elle ne faisait que marcher.Elle ne cherchait que à fuir.
Pauvre idiote qu'elle était.
Les larmes ne coulèrent pas.
Son visage reprit un air neutre et elle atteignit sa maison.
Une porte noire donnant sur une grande maison de 3 étages couleur terre cuite, un étrange melange entre le brun,le orange et le rose.
Une maison semblable à toute celle de sa rue ,sauf que la sienne était totalement construite,elle.
Du moins en apparence.Le 3e étage étant invivable à cause des travaux qui y régnait ou devrait censé y régner depuis maintenant 3 ans.
Les autres maisons de la rue ,ressemblait à des chantiers pas terminé et laissé en plan donnant à la ruelle un air de champ de bataille apocalyptique,le sol étant recouvert entièrement de poussière,gravat ,carreaux de carelage brisé et détritus.
Un petit bout de pays ,un petit bout de Monde.
Insignifiant.
La jeune fille ne vivait pas dans ces décombres angoissantes.
Elle n'était la que pour le mois.Le mois le plus long de l'année.
Elle insera lentement la clé et ouvrit, non sans un grincement morbide, la porte.
Elle entra dans sa maison .
L'air frais de l'intérieur lui fit l'effet d'une giffle contrastant avec l'extérieur brûlant sous le soleil estivale.
Elle sourit et se précipita vers une prise pour resussiter son meilleur ami ,le Samsung.
Elle monta à l'étage,se prenant les pied dans un tapi et sautant une marche et se précipita vers le salon.
Elle ouvrit précipitamment la porte bleue qui la séparait de son sauveur avant de se figer.
Sa mère s'y trouvait, un air de reproche placardé sur le visage tenant dans des bras un bébé.
Son bébé.
La jeune fille baissa les yeux et murmura un "désolé ".
Elle referma doucement la porte et resta planté dans le couloir se mordant la lèvre à sang.

L'euphorie n'était plus là,transformée en une profonde et aigre peine.
Elle se redressa en soufflant lentement.
Elle voulait de l'air .
Elle avait besoin de son refuge.
Sur le chemin elle croisa sa tante qui vivait dans la maison.
Sa maison, pensa t'elle.
Et même si elle détestait cet endroit elle ne pouvait pas s'empêcher d'être amère.
L'intérieur était plutôt agréable à regarder mais malgrès tout elle restait mal à l'aise.
Elle était un intrus.
Elle passa sa langue sur ses lèvres totalement sèches et craquelée.
C'était la première fois ,il lui semblait, qu' ̀elle parlait de la journée.
Elle ricana ,amère.
Les mots,même dans son chuchotements lui avait parut étranglés.
Un amas de lettres qui dans sa bouche de voulait rien dire.
Elle n'arrivait plus à parler.
Non.
Dans sa bouche ,les mots s'emmelaient ,perdaient leur sens,devenaient flou.
La belle langue chantante et gracieuse se transformait en un bourbier hésitant et maladroit.
Elle soupira et ordonna à son corp fatigué de monter à l'étage.
Ses pas la guidèrent jusqu'à la terrasse.
Elle inspira pleinement.
En hauteur elle se sentait delivrée de l'atmosphère étouffante de la maisonnée,où elle se sentait enfermée.
Elle y trouva son père,allongé sur des cousins et un tapi,à l'ombre du courroux de l'astre brûlant sous une cabane de toile.
Il lui adressa un bref regard ,un léger sourire et repartit dans sa lecture.

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