Partie sans titre 2

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Le lendemain matin, Pana était assis sur son canapé. Épuisé par sa nuit blanche, son esprit ne cesse de rejouer la scène de la veille. Une nouvelle fois, les larmes roulent sur ses joues sans qu'il ne puisse les arrêter. Ses mains frottent inlassablement ses tempes : sa migraine est telle que le jeune homme a l'impression que sa tête va exploser !

Recroquevillé sur son fauteuil, la sonnerie le sort de sa torpeur quelques minutes plus tard. N'étant pas décidé à aller ouvrir, son invité multiplie les coups de sonnette. Résigné, le chroniqueur déambule tant bien que mal jusqu'à l'entrée. À peine la porte ouverte qu'il tente de la refermer. C'était sans compter sur le pied de son interlocuteur qui la retient de justesse :

-Fous-moi la paix ou j'appelle les flics !

-Il faut qu'on parle ...

-Le spectacle d'hier m'a suffit maintenant dégage !

-Tout va bien mon petit ?

La voix chevrotante fait sursauter les deux hommes. Reconnaissant sans mal Mr Hérond, son voisin d'en face -et accessoirement doyen de l'immeuble- Panayotis s'arme de son plus beau sourire avant de répondre.

-Oui oui Monsieur Hérond ne vous en faites pas !

Pour éviter d'alerter tout le quartier, il finit par laisser entrer Hugo. Une fois à l'intérieur, le locataire des lieux regagne sa place sans lui adresser un regard. Le journaliste prend place à ses côtés, veillant à garder une distance de sécurité.

-Je m'en veux tellement putain ! Jpeux même pas t'expliquer pourquoi j'ai fais ça...

Panayotis reste muet, son regard perdu dans le vide. Hugo enfouit sa tête baissée entre ses mains.

Après avoir erré toute la nuit dans les rues de Paris, il s'est décidé à affronter son -ex- amant. Le journaliste sait qu'il a franchi la ligne rouge et qu'il devra se battre pour regagner sa confiance et espérer qu'il lui pardonne.

-T'es le seul qui compte Pana.

-Belle façon de le montrer ...

Sa voix cassante glace le sang de l'aîné. Jamais il ne l'avait vu dans une telle colère.

-On m'avait prévenu pourtant ... Je savais que tu baisais tout ce qui bouge. Je voulais y croire parce que je t'aimais. Ça me tue de voir à quel point je me suis trompé sur toi ...

Assommé par les mots du cadet, le strasbourgeois se laisse à son tour envahir par les sanglots, prenant conscience de la souffrance qu'il lui a infligé.

En douceur, il se rapproche du jeune homme. Ce dernier tente de ne pas flancher en l'ignorant. Au moment où il sent son souffle chatouiller son cou, il se décide à plonger son regard dans le sien. La main d'Hugo caresse sa joue humide. Leurs nez finissent par se frôler. Leurs bouches sont à quelques millimètres l'une de l'autre.

-Je ferais tout pour te prouver que je suis plus ce connard. Tu m'as fais devenir un mec meilleur ... Je t'aime.

Les deux hommes continuent à se jauger du regard. La distance entre leurs lèvres est devenue infime. Faisant preuve de tout son flegme, le youtubeur se lève pour s'avancer vers la fenêtre.

-C'est trop dur Hugo ... J'y arriverais pas.

Sa voix se brise à la fin de cette phrase. Ne voulant davantage le torturer, Hugo se résout à se lever pour quitter l'appartement.

-Peu importe le temps que ça prendra je t'attendrais... Je t'aime trop pour abandonner.

La minute suivante, le journaliste a disparu, laissant son amant en plein dilemme ...  

DésillusionsWhere stories live. Discover now