Plus fort que moi

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Plus fort que moi

C’était un jour merveilleux. Malgré la douleur, je n'oublierais jamais ce jour. L’union de moi et mon bien aimé allait bientôt voir le jour. Ses mains transpiraient sur le volant, ses yeux affolés regardaient partout, son pied appuyait tant qu’il pouvait sur l’accélérateur pour éviter tout accident, bien qu’il est dépassé la vitesse maximale et que deux flashs sont déjà venu nous éblouir. Ça n’avait aucune importance. Le plus important était d’arriver à temps. Mais moi, sa femme, j’entendais son coeur battre de bonheur.  

Ma respiration était irrégulière et forte, tout mon corps me torturait, mais j’étais heureuse. Plus heureuse que tout. Temps en temps, je lâchais un petit cri de douleur, mais derrière ces cris, il y avait ce grand bonheur.

“On y est presque, courage mon amour.”

Mon corps ne répondait plus mais il était inutile de répondre. Mes lèvres dessinaient un sourire fendu par la douleur.

Un virage suivi d’un freinage à vif, me fit basculer. Je me suis tenue fauteuille  avant pour ne pas tomber. Le bel homme que j'ai épousé ouvrit sa porte en grand, la fermant précipitamment pour ouvrir la mienne. Le pied droit, puis le gauche. Mes jambes tremblaient, je tenais que par la fermenté de la main de mon mari qui passa mon bras autour du sien, mon autre main posée sur mon ventre magnifiquement gonflé, menaçant à tout instant d’éclater. Je pouvais pas m’empêcher d’imaginer un poussin sortant de l’oeuf.  Je caresse ma coquille pendant que des bras vigoureux me soulèvent pour me porter précipitamment aux urgences.

Je fus rapidement  prise en charge et envoyé en salle d’accouchement. Les hommes en blancs s’affairaient autour de moi, cherchant à tout prix de me faire le moins mal possible. Me souviens, un médecin s’est penché sur moi, il y avait une boucle rousse qui dépassait de son chapeau. Respirant, expirant, je finis par avoir une boule d’amour sur les bras. Une chevelure noire, certes c’était un bébé mais elle avait des magnifiques petits cheveux noir. Quand elle ouvrit enfin les yeux… Ils étaient fascinant, un mélange de bleu et de vert. Ils finiront par virer plus vers le vert mais à cette instant je ne pouvais m’empêcher de la regarder dans les yeux et je pouvais le faire pendant de longues heures. Elle me souriait parfois mais j’étais fascinée par ses yeux de rêves.

Les quelques premières années étaient belle, simple. Bébé adoré, bébé surprotégé. Mais le temps se défile. Le temps trompe. Le temps est un connard.

Très vite ça c’est compliqué. Elle pleurait beaucoup. L’homme en tunique blanche débitait, utilisait des phrases longues, des mots compliqués. Mon cerveau découpa, trancha, résuma et synthétisa. Elle va mourir. Tout le monde meurt, mais un enfant ne devrait pas avoir le droit de mourir avant ses parents. Le monde s’effondre sous mes pieds.

Elle ne connaîtra jamais école. Elle n’aura jamais d’ami. Jamais d’ennemi. La complicité d’une bêtise. Les insultes d’autrui.

Le temps s'accélèra mais j’aurais voulu l’arrêter.  En chambre blanche, elle grandit. À quoi bon. Elle va mourir. Je dois l’oublier. Je vais de moins en moins la voir. Après tout elle est déjà morte pour moi. Je la vois, mais ce n’est qu’un fantôme. Je finis par ne plus venir la voir. Dans mon coeur elle est morte. Pardon… Je t’aime, j’aimerais partir mais j’en ai pas la force. Ton père a trouvé les bouteilles, moi des psys.

Désolée, avais oubl

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 31, 2017 ⏰

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